SPORT – SANTÉ : Tiffany, “ma mère, une guerrière”

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« Être présent. Passer du temps ensemble, ne pas avoir peur. Quand la douleur se fait atroce, que le visage est émacié et terreux, que le corps lâche, continuer à être là sans peur. » C’est ce que Tiffany, 22 ans, s’est efforcée de faire avec sa mère, depuis le jour où en plein voyage scolaire à Londres, on lui apprend que sa mère a été admise à l’hôpital.

Lorsque la maladie frappe, elle n’épargne personne et l’onde de choc bouscule en premier lieu, les proches. L’annonce de la maladie de sa mère a été difficile pour Tiffany, qui se voyait déjà dès son jeune âge “devenir la mère de mes frères.” Le cancer est pour elle, c’est une part de nous. “Ça fait partie de nous, on a tous des cellules cancérigènes. […] Pour moi, le cancer, c’est comme une personne fictive qui fait partie de nous.” Dit-elle. 

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Des proches souvent perdus face à d’impossibles équations : comment accompagner l’être cher dans sa souffrance, l’aider à ne pas perdre espoir tout en ne le berçant pas d’illusions ? Dans quelle mesure peut-on apporter un quelconque réconfort, à quel moment, doit-on s’effacer, comment trouver les mots qui apaisent ? Autant de questions auxquelles les réponses varient, au gré des pathologies, des pronostics et de la personnalité de chacun. Une constante, néanmoins, affirme la plupart des spécialistes : il est essentiel pour les patients que l’entourage s’implique.

Le soutien passe le plus souvent par des choses très simples

S’il n’existe pas de mode d’emploi, Tiffany insiste sur le fait que : « Le soutien passe le plus souvent par des choses très simples. » Des encouragements, des petits gestes du quotidien, comme un lit fraîchement refait, un thé au bon moment, un bouquet de fleurs, des lessives, la vaisselle. Autant de tâches anodines pour vous qui êtes en bonne santé mais souvent insurmontables lorsqu’on est terrassé. “J’ai de nombreuses attentions en vers ma mère mais je ne change pas de comportement vis-à-vis d’elle. Moi, je préfère rester moi-même, mais être là quand il faut. Donc pourquoi changer, juste parce qu’elle est malade ? Et si j’ai envie de l’embêter, je le ferai jusqu’au bout. Et ça la fera rire ça la fera sourire.”, témoigne ainsi Tiffany.

“J’ai de nombreuses attentions en vers ma mère mais je ne change pas de comportement vis-à-vis d’elle. »

Pour la jeune femme, l’investissement est important et ne se qualifie pas seulement par une somme d’argent, mais également par le don de sa personne. “Tu peux faire un gros chèque, mais ça va mettre un ou deux mois avant de bouger. Je me dis j’investis mon temps, ça va faire bouger les choses contrairement à un simple chèque. Et peut être que la campagne plus de gens vont la voir, parce qu’il y aura plus de personnes qui se sont investies. Donc ils vont venir, ils vont regarder, ils vont se dire « Ah ouais ok, ils n’ont pas le cancer, mais ils se sont investis »; et peut-être que les gens vont réfléchir et pourquoi pas s’investir à leur tour” ajoute l’ex-cheerleader.


Youssrah Mahadali

Crédits photos Leandre Leber Gazettesports.fr


Cette série de photos et d’interviews seront exposés lors du colloque de la recherche de la ligue nationale contre le cancer le 30 et 31 janvier à Amiens, en partenariat avec la ligue contre le cancer de la Somme. Si vous souhaitez témoigner, participer à cette série, contactez nous à l’adresse suivante : leandre@gazettesports.fr

Retrouvez les portraits précédents :

# 1 : Mélanie Doutart : Il faut s’avoir s’écouter, que cela nous fasse du bien malgré la maladie.
# 2 : Valentine Roger: “un combat au corps-à-corps”
# 4 : Valentine.B : “On pense souvent que l’on a beaucoup de temps devant soi.”
# 5 : Margaux : “Qu’est ce qui fait la féminité ?”
# 6 : Justine : “Le cancer, c’est le « fléau de l’humanité »”
# 7 : Agnès Boulet “Pour moi, le mot cancer c’est un mot terrible”
# 8 : Céline Csore : “Relever la tête et aller au combat”
# 9 : Marie et Camille – “C’est un combat que tu ne peux pas gagner.”
# 10 : Leslie P / Catherine B – “Il faut être optimiste, il faut continuer à se battre”
# 11 : Edwige et Lucie :  “Quand on est très bien entouré, qu’on se bat contre un cancer, c’est plus un match de rugby qu’un combat de boxe.”
# 12 : Bérénice et Mathilde “L’activité physique régulière, permet de prévenir les maladies”
# 13 : Justine : Quand on voit les dégâts qu’un cancer peut faire, on se dit qu’il ne vaut mieux pas attendre.

Publié par Leandre Leber

Fondateur du média, journaliste curieux tant en photo qu'en rédaction. Les mots et les rencontres ont du sens.