“Chaque pas est une victoire sur la maladie.” Valentine Roger a fait de ces quelques mots sa maxime de vie. À 27 ans, la championne de Muay Thai et professeur des écoles, participe à cette campagne de sensibilisation.
Un combat à forte valeur émotionnelle et symbolique pour la jeune femme qui n’est pas à sa première action en faveur de la lutte contre le cancer. “C’est une cause qui est importante et qu’il faut mettre en avant.”
La maladie pour Valentine Roger, ça rappelle une lutte, une nécessité de se serrer les coudes. Elle n’est pas directement impactée par le cancer, mais doit faire face à une pathologie dégénérative présente dans sa famille et se déclarant ou pas à l’âge adulte. Un combat vers l’inconnu, qui lui reste encore à mener. “J’ai des grosses zones d’ombre dans ma vie personnelle, car je sais qu’un jour, je pourrais tomber malade, mais je ne sais pas quand et si je le serais un jour”, révèle-t-elle. Elle a appris à grandir avec cette “épée de Damoclès” au-dessus de la tête.
De plus en plus de malade autour de nous.
Cette nouvelle pourrait frapper à tout moment et n’importe qui. La combattante en a bien conscience, dans son cas, elle a fait le choix radical de ne pas consulter : “Si je voulais savoir, je saurais. Mais ma famille m’a convaincue de l’inintérêt de le faire. Même si je savais, qu’est ce que je ferais de cette nouvelle ? Après oui forcément, j’y pense, mais voilà…” Comme elle dit manquer d’information concernant sa maladie, elle pense également avoir des failles concernant le cancer dû à de la négligence ou inconsciemment, par peur d’un diagnostic.
Face à une épreuve difficile, les proches ne savent pas toujours très bien comment réagir. Ils peuvent être désemparés, anxieux, éprouver un sentiment de culpabilité. Dans le cas de Valentine Roger, le moment était simplement venu d’en parler avec son petit ami. “Mon grand-père en est mort donc j’ai dû lui en parler, mais ça été tardivement dans notre relation. Je vis ça de manière assez décomplexé et je pense que si mon compagnon n’est pas prêt à l’assumer, ok mais au revoir…”. Mais l’annonce à son ami n’a pas été une épreuve pour Valentine, elle connaissait son ouverture d’esprit.
Il faut s’appuyer sur les gens autour de nous, se dire que les obstacles se surmontent et qu’il faut rester fort car la vie est plus forte que tout et que ça en vaut la peine.
“Il faut s’appuyer sur les gens autour de nous, se dire que les obstacles se surmontent et qu’il faut rester fort car la vie est plus forte que tout et que ça en vaut la peine.” Maternité, maladie génétique, sport, pourrait-il être un obstacle aux envies de cette championne de fonder une famille ? “Concernant les enfants, j’en ai très envie et la maladie ne sera pas un frein.”
Le sport occupe une place importante dans la vie de Valentine Roger. Athlète professionnelle dans sa discipline, elle est consciente que le sport de haut niveau n’est pas forcément recommandé au vu de sa possible pathologie. “Je pense que si je fais de la compétition, c’est peut-être lié de manière inconsciente à la maladie qu’il y a dans ma famille (…) je pense que j’ai des choses à me prouver encore”. Le sport requiert certaines capacités mentales en demandant à ses sportifs de se dépasser, d’aller au-delà, de surmonter les difficultés. Ces obstacles présents dans le sport sont, selon Valentine Roger, tout aussi présents dans la vie.
“Je pense que dans notre quotidien, il y a plein de causes qui valent la peine d’être défendues, qui nous concernent directement ou pas. Le racisme, l’inégalité, le féminisme. C’est des choses qui me prennent aux tripes même si je ne suis pas directement touchée, moi, je me sens concernée.” conclue t-elle.
Youssrah Mahadali
Cette série de photos et d’interviews seront exposés lors du colloque de la recherche de la ligue nationale contre le cancer le 30 et 31 janvier à Amiens, en partenariat avec la ligue contre le cancer de la Somme. Si vous souhaitez témoigner, participer à cette série, contactez nous à l’adresse suivante : leandre@gazettesports.fr
Retrouvez les portraits précédents :
# 1 : Mélanie Doutart : “Il faut savoir s’écouter, que cela nous fasse du bien malgré la maladie.”
# 3 : Tiffany : “Ma mère, une guerrière.”
# 4 : Valentine.B : “On pense souvent que l’on a beaucoup de temps devant soi.”
# 5 : Margaux : “Qu’est ce qui fait la féminité ?”
# 6 : Justine : “Le cancer, c’est le « fléau de l’humanité »”
# 7 : Agnès Boulet “Pour moi, le mot cancer c’est un mot terrible”
# 8 : Céline Csore : “Relever la tête et aller au combat”
# 9 : Marie et Camille – “C’est un combat que tu ne peux pas gagner.”
# 10 : Leslie P / Catherine B – “Il faut être optimiste, il faut continuer à se battre”
# 11 : Edwige et Lucie : “Quand on est très bien entouré, qu’on se bat contre un cancer, c’est plus un match de rugby qu’un combat de boxe.”
# 12 : Bérénice et Mathilde “L’activité physique régulière, permet de prévenir les maladies”
# 13 : Justine : “Quand on voit les dégâts qu’un cancer peut faire, on se dit qu’il ne vaut mieux pas attendre.”
Crédit photo : Léandre Leber