Si la défaite contre Feignies (qui demande encore à être confirmée, voire encart en fin d’article) a montré toutes les limites de son groupe, Azouz Hamdane tient aussi à souligner les points positifs qui lui permettent d’afficher un peu plus de confiance que la saison dernière à la même période quant à la quête du maintien.
Bonjour, que s’est-il passé à Feignies ?
On a rencontré une équipe qui nous a surclassé, qui était deux trois classes au-dessus des joueurs qu’on a. Alors, pas collectivement, parce que de ce côté, je pense qu’on a fait l’ensemble des choses. C’est ce qui est un petit peu paradoxal, parce que dans l’animation avec le ballon, on a été vraiment très corrects. On aurait mérité de mettre un ou deux buts. Mais on fait ça de manière tellement monocorde qu’on ne surprend personne. On est tellement peu tranchants dans tout ce qu’on fait, on met tellement peu d’agressivité qu’on ne fait peur à personne, en tout cas, pas aux défenseurs de Feignies hier (samedi, ndlr). Et a contrario, eux, ils ont une ligne offensive que je rêverais d’avoir. Parce qu’ils ont 3-4 joueurs qui sont exceptionnels. Ils ont toutes les qualités que l’on n’a pas. On en a d’autres mais celles-là, on ne les a pas. Et puis, chaque frappe au but, ça faisait but…
Il n’y a rien à dire sur le score, on a été très en-dessous. Ce n’est pas notre championnat. On n’a pas montré qu’on était dans le même championnat. Il va falloir continuer à bosser en espérant que ce qu’on a produit en termes de performance soit récompensé dans les matchs prochains.
On peut supposer que vous vous orientez plus vers la lutte pour le maintien ?
Quand on est dernier du dernier exercice, même non clôturé, on ne peut pas fanfaronner en disant qu’on va jouer la montée. C’est clair, bien sûr qu’on va jouer le maintien. En tout cas, il est impossible de jouer la montée quand on a des adversaires comme celui d’hier avec ce qu’on a produit nous. C’est impossible.
En partant de ce constat, le bilan est moins inquiétant qu’il n’y paraît puisque vous avez déjà jouer contre deux prétendants à la montée, Wasquehal et Feignies ?
Complètement, c’est ce que j’ai dit à mes joueurs à la mi-temps. C’est dommage parce qu’on nourrit toujours un espoir, quand on est entraîneur, quand on est joueur, même si on ne l’annonce pas. Mais la réalité est tellement brutale, elle finit par avoir raison de nos ambitions.
Mais on n’a pas dit notre dernier mot. Contrairement à la saison dernière, on n’est vraiment pas en-dessous de tout, l’année dernière, j’étais très inquiet parce qu’on ne produisait rien, parce que les joueurs n’étaient pas dans l’esprit. Mais cette année, on perd 2-1 à Wasquehal mais dans des conditions… Contrairement à Feignies, Wasquehal ne nous a absolument rien montré. En tout cas pas qu’on avait quoi que ce soit à leur envier.
Le scenario du début de match n’a pas aidé ?
Complètement. Quand tu n’as pas les armes offensives et qu’au bout de 5 minutes, tu es mené 2-0, tu ne peux que dire « bon, on va continuer à travailler pour les matchs prochains et préserver nos joueurs ». J’ai fait des changements forcés par la nervosité de certains de mes joueurs. El Hadji (Mbengue, ndlr) avait pris un jaune, on en a tellement besoin, je ne voulais pas qu’il prenne rouge. Rosso était très énervé aussi, je ne voulais pas le perdre donc j’ai fait ce changement-là. Et Okan Bodur n’est pas encore à 100%.
Il y a deux-trois joueurs qui ont montré qu’ils avaient vraiment le niveau, qui ont fait une très belle prestation, mais globalement, on a été trop en-dessous. On a été vraiment très inefficaces dans notre surface de réparation et dans la leur.
Pour revenir à des motifs d’espoir, vos deux matchs nuls ont été fait à l’extérieur, contre des équipe de votre championnat.
Oui, comme je le disais avant, je suis moins inquiet. Je le reste quand même parce qu’on devient une équipe banale du championnat de N3. On ne peut pas nourrir une quelconque ambition. On va s’attacher à jouer les équipes de notre championnat, à gagner ces matchs-là, à prendre des points contre ces équipes-là. Et puis à essayer de limiter la casse face aux équipes de haut de tableau. Ça m’arrache le cœur de dire ça, mais il faut se rendre à l’évidence, ne pas être dans le déni, je l’ai peut-être été un petit peu trop en espérant, qu’on a des joueurs qui ne sont pas au niveau des 2-3 premières places de ce championnat. On n’a pas une équipe pour ça.
On est là pour faire mal à l’adversaire. On ne fait pas du beau jeu pour faire du beau jeu, je ne suis pas là pour faire plaisir à qui que ce soit.
Est-ce que vous estimez aussi que vous n’avez pas une équipe pour vos principes de jeu ?
Quand je regarde le match d’hier, celui de Wasquehal, clairement, si. Mais je pense qu’ils confondent. Faire circuler le ballon, ça doit produire un effet, celui de trouver des décalages, et une fois qu’on les a trouvés, tenter de changer de rythme pour faire mal à l’adversaire. Et je pense qu’eux croient que, faire du beau, c’est la finalité, alors qu’on est là pour faire mal à l’adversaire. On ne fait pas du beau jeu pour faire du beau jeu, je ne suis pas là pour faire plaisir à qui que ce soit. Je défends mes convictions.
Je crois que c’est toujours le jeu qui nous a sauvés, je continue de le croire et je mourrais avec cette conviction-là. Mais quand on dit ça a des joueurs, ils ont toujours l’impression qu’on peut prendre des risques dans nos 30 derniers mètres à vouloir absolument ressortir proprement, qu’il faut toujours, dans les 30 derniers mètres adverses, faire la magnifique passe en éliminant 3 adversaires dans la surface de réparation par un jeu combiné… Ou alors c’est moi qui m’exprime assez mal…
Après, quand je regarde le match d’hier, on produit ce que je veux qu’on produise, on a les situations de centre. Mais c’est toujours la qualité individuelle des joueurs qui fait la différence. Quand le dernier geste n’est pas bien réalisé, qu’il n’est pas réalisé dans la bonne zone, parce qu’on n’a pas pris l’information, parce qu’on arrive en saturation physique parce qu’on a fait une course et qu’on n’y est pas habitué et donc on perd un peu de lucidité… Tous ces aspects-là, ça commence dès l’entraînement. J’ai surtout des joueurs qui ne savent pas s’entraîner. C’est surtout ça le problème, parce que s’ils étaient habitués à ça dès l’entraînement, en match, ce serait plus facile. On rigole à l’entraînement, on pleure en match. Je me tue à leur dire…
L’état d’esprit est bon, mais il faut donc plus de rigueur ?
Oui, l’état d’esprit est bon, ils se sont défoncés, ils se sont battus. Ce ne sont pas des joueurs qui étaient amorphes, contrairement à la saison dernière, ce ne sont pas des joueurs qui se sont bouffés le nez (sic), ce sont des joueurs qui ont été solidaires. Il faut juste se rendre à l’évidence que la qualité individuelle des joueurs ne nous permet pas de faire mieux. Il y a plein de motifs d’espoir, mais il faut se rendre à cette évidence parce que la réalité est là.
Que s’est-il passé avec Maxence Kwinta qui n’a quasiment pas joué en ce début de saison ?
Déjà je peux vous dire qu’il n’est plus au club. Il a décidé de quitte le club, justement, je pense, parce qu’il ne jouait pas. C’est un très bon joueur, mais dans la zone dans laquelle il évolue, j’ai commencé à jouer avec des joueurs depuis un certain nombre d’années, donc je souhaite leur laisser une place privilégiée. Il n’est pas largement au-dessus de ces joueurs, en tout cas, il ne m’en a pas convaincu durant la préparation. Donc il a décidé de repartir à Longueau.
Et en ce qui concerne Thomas Motuta ?
Il n’est plus là, je pense qu’il doit avoir des problèmes personnels mais je ne sais pas du tout. Pour l’instant, il ne s’est pas du tout entraîné avec nous depuis le début de saison. Je ne sais pas du tout ce qu’il en est.
Despois et Slidja sont absents, à quoi cela est dû ?
Micka a joué le premier match, ensuite, il a eu un petit problème au genou donc je l’ai laissé au repos contre Wasquehal et en Coupe de France. Ensuite, il est entré en formation, une formation qui ne lui a pas permis de s’entraîner. Donc je ne pouvais pas le prendre au regard de son état de forme. Il a joué un match de préparation la semaine dernière contre Tremblay-en-France avec la réserve et aujourd’hui (hier, avec la réserve, ndlr). Miri, c’est pareil, il avait un problème au genou, je ne voulais pas prendre de risque.
Pierre, c’est un problème de blessure. Cette semaine, il s’est entraîné quasiment normalement mais vendredi, il avait un petit problème aux ischios, il devait être dans le groupe avec nous mais il m’a dit : « Si je rentre, j’ai peur de me blesser. » Donc on a décidé qu’il resterait au repos. J’espère que la semaine prochaine, il fera une semaine pleine et qu’il pourra être aligné en Coupe de France pour, dès la semaine d’après, être opérationnel contre Le Touquet.
On parlait du manque d’efficacité devant, ce sont des absences préjudiciables ?
Pierre, les changements de rythme, il sait ce que c’est. Si on arrive à l’intégrer… parce qu’après, les joueurs sur le terrain font les efforts défensifs que lui fait un peu moins. Il faut trouver le bon équilibre, la bonne formule, la bonne association pour le mettre dans les meilleures conditions. Surtout ça nous donnera un peu de profondeur.
D’autant que s’il doit d’abord sortir du banc, à son retour, c’est un joueur qui peut faire mal face à une défense fatiguée.
Exactement. C’est pour ça que sans lui, et Micka, et Bodur… Qui a fait un très gros match, hier, d’ailleurs. C’est un joueur sur qui je compte énormément parce que lui est capable, un peu différemment de Pierre, de faire des différences dans les changements de rythme sur sa première touche de balle. Il y a aussi Sagouti qui a un problème aux côtes. On va les retrouver tout doucement. Malgré toutes ces absences, on produit quelque chose, on a quand même pris des points à l’extérieur, c’est pour ça que je suis un peu moins inquiet.
Azouz Hamdane nous a aussi confié que la rencontre contre Feignies pourrait être remportée sur tapis vert, les locaux ayant aligné un joueur suspendu.
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazettesports