HANDBALL : +16F Rivery « J’ai hâte de voir cette équipe dans quelques années ! »

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Après les jeunes, focus maintenant sur l’équipe des seniors féminines de l’ASM Rivery Handball avec Nicolas, entraineur de l’effectif en coopération avec Sabrina, et la capitaine de l’équipe, Camille.

Bonjour Nicolas, pour commencer pouvez-vous nous parler de votre équipe et de son histoire ?

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Rivery est une équipe qui se créée, elle a un an et demi actuellement. La saison passée en championnat on s’est débrouillés, on a fait ce qu’on pouvait ; cette saison on a recruté pas mal de joueuses donc le but pour moi c’est d’apprendre les bases à tout le monde.
J’ai des filles qui ont joué en prénationale, d’autres qui ont joué en régional, mais j’ai surtout la moitié de l’équipe qui n’avait jamais fait de hand il y a un an et demi. Donc on part vraiment sur un projet de créer une équipe supplémentaire au sein du club et plus particulièrement une équipe féminine. Le projet s’est réalisé en septembre 2018 et maintenant cette année on est en bonne voie : on progresse bien, la marche est bien suivie, les filles sont intéressées et toujours volontaires à l’apprentissage !

Comment s’est passé le mélange entre les filles qui connaissaient le handball et celles qui découvraient ?

Ça s’est plutôt bien passé parce que je partais avec l’objectif de créer une équipe où le collectif et l’ambiance passent avant tout. Celles qui étaient venues s’entrainer pour essayer et qui ont finalement signé savaient que c’était pour aider celles qui arrivaient et qui venaient apprendre. Ces filles-là, celles qui avaient du niveau, ont compris qu’il fallait créer un groupe et ne pas faire d’histoires, je n’ai jamais eu de problème sur cette situation-là. Parce que quand on commence avec des filles qui n’ont pas vraiment de handball, c’est difficile de montrer seul aux débutantes comment jouer, il fallait que les filles qui connaissent la discipline puissent aider à montrer le jeu. 
Ce qui est marrant, et je n’y aurais vraiment pas cru, c’est que les filles s’entendent toutes super bien. L’année dernière ça a été un peu plus facile parce que je n’avais que huit ou neuf filles, mais cette année j’en ai vingt et elles sont vraiment ensemble, c’est un noyau plutôt que des petits groupes différents. 

De quelle façon s’est fait le développement de l’équipe ? De quels horizons venaient vos joueuses ?

Je suis parti d’un noyau de filles que je connaissais, il y a certaines filles dans le groupe que j’ai connues. De plus, avec le club de Rivery on participe au salon Agora de septembre et ça nous a ramené pas mal de personnes : quand elles ont vu qu’il y avait une équipe féminine qui allait se monter au niveau le plus bas, en recherche de filles qu’on allait former, ça a plu. C’est aussi ce qui m’a permis de récupérer des filles de la N3 de Corbie par exemple, des filles qui ne pouvaient pas jouer à ce niveau ont trouvé l’intermédiaire ici. 

Qu’en est-il de la formation des joueuses ? Sur la répartition des différents postes ?

J’ai bien parlé avec les filles dès le début, je leur ai demandé leurs envies et leur poste de prédilection. Claire par exemple, la seconde gardienne que je suis en train de former, elle a fait ses premiers entrainements sur le terrain, elle s’est rendu compte elle-même que ça n’allait pas forcément alors je lui ai proposé de la former comme deuxième gardienne : elle était vraiment très intéressée et donc maintenant je suis en train de faire d’elle une excellente gardienne. Ça lui a permis de rester avec l’équipe en prenant plaisir. Sur un an et demi les filles ont vraiment toutes progressé.  

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Marie, Margot, Carolanne, Mairine

En termes de licenciées, est-ce que c’est aussi une ambition de venir créer une seconde équipe féminine au sein du club ? 

Personnellement je partirais plus sur un projet de dire « je garde mon groupe et je le monte en compétences », donc pourquoi pas, dans les cinq ans à venir, aller viser le niveau régional plutôt que de créer une équipe B. Je serais plus dans le principe de vraiment faire évoluer cette équipe et aussi faire monter les équipes jeunes.

Comment l’équipe a-t-elle vécu sa première saison de compétition l’année passée ?

Je ne partais pas en regardant le championnat et en disant « les filles il faut absolument qu’on gagne cette équipe » parce que je savais qu’elles allaient forcément progresser et finir par passer un cap. Une fois qu’on a passé ce cap, ça s’est fait naturellement, on n’a pas eu besoin d’en parler et maintenant on sait qu’il y a des plus petites équipes qui nous font moins peur, on y va plus sereinement. 
Là cette année quand je vois ce qu’on fait contre les grosses équipes, comme par exemple en coupe de France, avec uniquement une équipe d’ailières et de pivots, je trouve que c’est correct. 

Le club continue-t-il ses phases de recrutement à l’heure actuelle ?

Non pas plus que ça. Honnêtement j’ai vingt filles donc je laisse venir et si vraiment ça veut s’intégrer et respecter la rivalité, de dire « j’accepte de ne pas jouer parce qu’il faut que j’apprenne », ça ne me dérange pas. Par contre si c’est une fille qui vient avec des « moi je », ce n’est clairement pas à Rivery qu’il faut jouer : on a refusé deux filles qui venaient d’un bon club et qui avaient bien trop le melon pour pouvoir s’intégrer au collectif. Mais en septembre par exemple on aurait très bien pu dire que l’on avait assez de monde et pourtant on a recruté une jeune de 17 ans, Chloé, qui n’avait jamais fait de hand. Ça me fait aussi plaisir qu’on vienne me voir et qu’on nous dise qu’il faut apprendre le hand, ce n’est pas ce qui me freine au contraire et quand je vois l’évolution c’est ce qui me fait venir et avoir envie de continuer.

Pour cette saison, quels seraient vos objectifs ?

Sur le championnat de la saison passée on a fini en avant-dernière position, le principe pour moi n’était vraiment pas de regarder le championnat mais plutôt de continuer le progrès et de créer l’ambiance et un bon collectif. Le fait d’avoir créé cette chose-là l’année dernière se reflète maintenant sur le championnat de la nouvelle saison : on part sur six matchs joués dont quatre victoires. 
Il y a quinze jours par exemple on a joué l’équipe de l’entente entre Abbeville et Feuquières, réserve de N3 donc et on s’en sort sur un 25-19 et c’est vraiment pas mal je trouve : on est moins bons en première mi-temps, mais on fait match nul sur la deuxième ! Pour une équipe qui n’a qu’un an et demi je trouve ça plus que correct. 

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Camille, Chloé, Coralie et Charlotte

Est-ce que par la suite la féminisation dès les plus jeunes serait donc un nouveau projet à lancer ?

Féminiser avec des plus jeunes malheureusement non parce qu’à Rivery on n’a pas de catégorie féminine en-dessous de la nôtre actuellement. Mais pourquoi pas le faire par la suite en disant « maintenant on a créé un collectif filles, est-ce que ça va intéresser d’autres jeunes pour créer ce qui nous manque ? ». Ça nous ferait d’ailleurs énormément de bien.
L’idéal pour tenir un club de handball ce n’est pas les seniors, ça va partir vraiment des plus jeunes, ce qu’on va apprendre à la jeunesse. De toute façon l’avenir d’un club se construit sur les jeunes.

Le club participe donc à des actions qui aident à faire avancer la féminisation ?

Bien sûr ! J’organise un tournoi le 1er mai avec l’équipe et donc actuellement je suis en train de lancer des invitations, quand on se déplace en match les weekends on invite toujours l’équipe adverse en leur jetant déjà quelques premiers mots. Ça nous aide à faire le tour et à se faire connaitre principalement. Quand les filles de Valenciennes sont venues pour les coupes de France par exemple, j’ai bien parlé avec leur entraineur et donc elles sont invitées pour ce tournoi du 1er mai. 
Je pars vraiment du principe où on créé notre équipe sans retenir le championnat, que l’on perde ou que l’on gagne ça m’importe peu, ce que je veux c’est pouvoir dire « il y a une équipe féminine, ça se passe super bien » et derrière on progressera tout doucement. Quand elles seront prêtes à aller jouer à un niveau supérieur on avisera et on fera en sorte d’essayer de les suivre. 

Ça serait donc également un projet de suivre cette équipe le plus longtemps possible ?

On n’en est pas encore à un « trop plein » en tout cas avec les filles parce que je mets vraiment cette barrière entre la joueuse et l’entraineur. Ce sont des filles avec lesquelles je m’entends hyper bien pour toutes, mais en dehors du terrain je ne vais pas aller faire de soirées avec elles : c’est une chose que j’ai imposée et elles savent que même aux entrainements on est là pour travailler. Chacun se respecte, tient compte de sa position et tout se passe bien. 

Vous disiez avoir 20 licenciées dans votre catégorie à la mi-saison, qu’en est-il de la disponibilité de chacune les weekends pour la compétition ?

Honnêtement, malgré les impératifs de chacune, je ne pars jamais avec moins de dix joueuses alors ça reste correct. Ce weekend on part à Fressenneville, malgré que ce ne soit pas la porte à côté je pars avec mes 12 joueuses. 
Forcément les filles qui sont toujours dans la phase d’apprentissage savent qu’elles auront un peu moins de temps de jeu et elles ont compris que ce n’est pas une punition, parce que même si l’on n’a pas les yeux rivés sur le classement on cherche un minimum la victoire, l’objectif n’est pas de faire du loisir. Donc sur toutes ces filles je pars quand même avec un 7 majeur.

Concernant les coupes de Somme qui approchent, est-ce que c’est aussi un objectif d’aller le plus loin possible ou juste un match « bonus » pour les filles ?

Pour le moment ce n’est pas un projet que j’ai évoqué avec les filles mais je partirais plus sur un bonus pour elles. À l’image de la coupe de France où je leur avais dit que c’était un match de plus qui pouvait être joué. Quand vraiment on se sera bien stabilisés en championnat on pourra se permettre d’aller voir un peu plus loin donc pour l’instant je ne vise pas de coupe de Somme, ça sera vraiment du plus.

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De gauche à droite : Sabrina, Mairine, Aurélie, Marie,Chloé, Charlotte, Carolanne, Camille, Coralie, Sylvia, Claire, Margot, Nicolas

Comment se passe la proximité avec les autres clubs du secteur ?

De mon côté j’ai appris à connaitre l’entraineur d’Ailly-sur-Noye, Laurent Poucet, et on est devenus quasiment amis en fait. Je sais que s’il y a un weekend où je n’ai pas de match par exemple, je peux l’appeler sans forcément le prévenir un mois avant et il va me proposer un créneau pour aller jouer, pendant les vacances c’est souvent ce qui est mis en place. Pareil du côté de Nouvion avec Peter Cointe.
Il y a l’entraineur de Salouël aussi que je connais plutôt bien, Loïc Bonnard, c’est quelqu’un qui m’a entrainé et donc c’est quelqu’un avec qui j’ai des contacts, avec qui on peut travailler de pair.

Un mot particulier à ajouter sur cette jeune équipe ?

J’ai hâte de voir cette équipe dans quelques années ! Et j’ai déjà entendu parler par les filles de l’extérieur qu’il y a une équipe ici et qu’on peut venir y jouer parce qu’il y a une bonne entente. Certes les filles débutent, mais ce qui ressort c’est qu’elles évoluent bien et derrière les filles ne cherchent pas forcément le haut niveau mais surtout la bonne ambiance. 

Le mot de la capitaine :

Je dirais que c’est vraiment agréable de se retrouver ici le soir après une journée de boulot ou d’études pour les plus jeunes. C’est vraiment une bonne échappatoire, une bonne cohésion de groupe. C’est aussi très appréciable et pas négligeable qu’il n’y ait pas toutes ces prises de tête qu’il peut y avoir parfois dans d’autres groupes de filles. Que du positif ! Notre jeu en lui-même est beaucoup plus construit que ce que l’on pouvait faire au début. 
On a des filles de l’équipe qui ont fait le tour de pas mal de clubs de secteurs avant de venir se poser ici en disant qu’à Rivery l’ambiance est bonne. 

#1 -11 / -13G Rivery « Les jeunes que l’on forme ici, on essaye de les garder au maximum »
#2 -15G Rivery « C’est primordial qu’ils vienne ici avec le sourire et repartent avec »
#3 -18G Rivery « L’objectif, c’est d’aller en poule haute »


Propos recueillis par Océane KRONEK

Crédits photos : droits réservés

Publié par La Rédaction

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