HOCKEY SUR GLACE (Ligue Magnus) – Julien Tessier : « Je ne retiens que du positif de mon passage à Amiens »

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Ce vendredi 10 octobre, c’est sous le maillot des Dragons de Rouen, dont il avait été l’un des bourreaux en quarts de finale de play-offs au mois de mars, que Julien Tessier revient au Coliseum. L’attaquant québécois s’est confié à Gazette Sports avant le premier derby des Plaines de la saison.

De héros à dragon il n’y a qu’un pas. Il y a sept mois, Julien Tessier, décisif à neuf reprises (6 buts et 3 assists) dans le quart de finale de play-offs face à Rouen, était l’un des héros de cette incroyable remontée qui avait permis aux Gothiques d’Amiens de se hisser dans le dernier carré pour la première fois depuis la saison 2018-2019. Depuis, l’été s’est écoulé et le Canadien s’est bien adapté à sa nouvelle vie en Normandie chez les Dragons de Rouen, sa nouvelle équipe. Rejoint par James Phelan, il a aussi retrouvé Tomas Simonsen, arrivé chez les Dragons durant l’intersaison en 2024. Le joueur de 26 ans, qui a souhaité donner un nouvel élan à sa carrière, revient avec sincérité sur ses deux ans passés chez les Gothiques avant de faire son retour au Coliseum, sous les couleurs du rival, ce vendredi, pour le premier derby des Plaines de la saison.

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Il y a six mois, vous étiez l’un des grands artisans de la remontée incroyable des Gothiques face à Rouen en quarts de finale de play-offs et vendredi, vous serez sous le maillot des Dragons. Qu’est-ce que cela vous fait de revenir à Amiens ?

Julien Tessier : Oui, c’est particulier d’avoir vécu les derbys, ce sont des matchs assez intenses, c’est une belle rivalité. En plus l’an dernier, on s’est affrontés en play-offs et c’est Amiens qui est sorti vainqueur, donc ça fait un peu drôle. Déjà lors du match de pré-saison, j’ai retrouvé beaucoup de joueurs que je connais bien, car l’équipe est restée sensiblement la même. Revenir au Coliseum, ça va être un peu étrange. J’ai vécu deux belles années là-bas, c’est sûr que ça va raviver quelques souvenirs. Je dois aussi me concentrer sur mon match, maintenant, je porte le maillot des Dragons. Je vais apprécier le match, mais pour nous, il faut se rappeler que c’est un match de championnat, pour nous, c’est important d’aller chercher les points.

Ces moments resteront gravés dans ma mémoire.

Julien Tessier, attaquant des Dragons de Rouen

Vous en a-t-on reparlé à votre arrivée à Rouen, où individuellement, vous avez été impressionnant dans cette série ?

Oui, on en a parlé avec les gars dans les vestiaires pour la blague, pour rigoler. Mais aussi parce que c’était une série assez intense, chaque match de play-offs reste marquant. C’est le moment de l’année où ça compte. De mon côté, je crois que ça m’a ouvert la porte et l’opportunité de venir à Rouen, comme j’ai bien performé en play-offs. Ça restera toujours un bon moment dans ma carrière. Il y a mes performances individuelles, mais aussi le fait de vaincre Rouen avec Amiens au septième match. C’est une série qui a eu plusieurs rebondissements, plusieurs moments forts. On perdait 3-1, il y a eu le match à Rouen où on est remonté dans les dernières minutes, la victoire du match 6 au Coliseum, la victoire du match 7 là-bas. Ces moments resteront gravés dans ma mémoire.

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Julien Tessier avait inscrit un triplé lors du deuxième match de la série face à Rouen en quarts de finale des play-offs.

Ces play-offs étaient à rebondissements. Après cette remontée folle contre Rouen, sentiez-vous que vous étiez capables de sortir Grenoble, encore plus après la victoire lors du match 1 en Isère ?

Dans la demi-finale, malgré la défaite en cinq matchs, je crois qu’on a quand même bien performé. On a gagné le premier match à Grenoble et il y a aussi le match 3 au Coliseum où on avait deux buts d’avance au troisième tiers. Puis, on a pris quatre buts. On avait le sentiment qu’on était dans la bataille pour gagner. Grenoble avait aussi une excellente équipe, ils ont eu un championnat presque parfait, ils ont vraiment performé tout au long de la saison. On a livré un bon combat, on croyait vraiment en notre chance d’accéder à la finale, et je pense que c’est ça qui a amené notre succès en quarts de finale. On avait une équipe qui avait confiance en elle et vaincre Rouen, ça donnait vraiment la confirmation qu’on pouvait rivaliser avec chaque équipe.

Que retenez-vous de ces deux années chez les Gothiques ?

J’ai beaucoup de bons souvenirs. Ces deux ans ont été mes premières expériences en professionnel en arrivant chez les Gothiques. Je retiens l’ambiance et l’appui des supporters à chaque match au Coliseum. Ça a été ma plus grande surprise. C’était un plaisir de jouer dans une patinoire quasiment pleine à chaque fois. Je retiens aussi la performance de l’équipe lors des derniers play-offs. On n’a pas gagné le championnat, mais je crois que se rendre en demi-finale pour Amiens, c’était déjà très bon. J’ai beaucoup aimé la ville d’Amiens. J’ai vraiment apprécié mon passage chez les Gothiques. Je n’ai vraiment que des bons mots à dire pour tout le club, mais aussi pour Mario (Richer) et Joey (West). Durant ces deux ans, on avait un vestiaire très uni, on s’entendait tous bien. Même si j’ai eu des temps plus difficiles avec ma blessure qui m’a tenu à l’écart (blessé à Briançon en janvier 2024, Julien Tessier avait fait son retour à la compétition huit mois plus tard, le 1er octobre, ndlr), je ne retiens que du positif de mon passage à Amiens.

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En deux saisons, Julien Tessier a disputé 76 matchs et été décisif à 59 reprises.

Finalement, Mario Richer est aussi parti. Il a rejoint la prestigieuse KHL. Quels souvenirs gardez-vous de ces deux années passées sous ses ordres ?

J’ai eu une très bonne relation avec Mario pendant les deux ans. J’ai un grand respect pour lui. C’est avec lui qu’on a eu nos premiers contacts pour rejoindre les Gothiques. Je crois que sa feuille de route à Amiens parle pour lui. Il a été en mesure d’aller chercher deux Coupes de France (en 2019 et 2020). L’an dernier, on a performé contre Rouen, Mario était l’architecte de l’équipe. C’est un entraîneur qui exige de gros efforts à ses joueurs, mais il est honnête avec ceux qui mouillent le maillot pour lui. C’est vraiment quelqu’un de passionné par le hockey, qui met beaucoup de temps et d’énergie à diriger son équipe. De voir, même si ça a été tard dans sa carrière, qu’il est récompensé en rejoignant la KHL, qui est probablement l’une des trois meilleures ligues mondiales, je me réjouis. Je suis très content pour lui, et j’espère qu’il va réussir.

Certains m’ont dit qu’ils comprenaient mon choix, mais qu’ils étaient déçus. Je les comprends.

Julien Tessier, attaquant des Dragons de Rouen

Cet été, vous avez rejoint le rival, comme votre compatriote James Phelan. Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre les Dragons de Rouen ?

Quand on regarde les cinq, six ou sept dernières années, Rouen est une équipe qui a gagné plusieurs fois le championnat (3, en 2021, 2023 et 2024). C’était un défi qui m’intéressait. Avec Amiens, on a fait des bonnes performances, mais je crois qu’avec Rouen, la mission, c’est vraiment d’aller chercher la Coupe de France, puis la Coupe en play-offs. Ce sont des objectifs qui me motivent beaucoup. Je savais qu’il y avait un nouvel entraîneur (Carl Mallette) qui arrivait du Québec et que je connaissais un peu. Ça a conforté mon choix, mais au fond, batailler pour gagner un championnat, c’est surtout ça qui m’intéressait.

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Julien Tessier face aux Rouennais Dylan Yeo et le gardien Jakub Lackovic lors du match 5.

Malgré la rivalité entre les deux équipes, c’est un choix qui peut déranger mais qui correspondait à l’évolution que vous vouliez donner à votre carrière…

Oui, exactement. C’est un côté du sport professionnel qui peut être dur à comprendre ou à accepter de l’extérieur. Il y avait des conditions différentes, j’étais excité par l’intérêt de Rouen. Quand j’ai eu l’opportunité de signer, c’est sûr que c’était un peu drôle comme c’était le rival. Mais c’est la réalité, surtout du sport professionnel en France, où la plupart des joueurs signent des contrats d’un an. Par moment, le changement est inévitable. Je suis très content d’avoir rejoint les Dragons, mais comme je l’ai dit, cela n’enlève rien au fait que je n’ai que de bons mots pour les Gothiques.

À son retour au Coliseum l’an passé, Tomas Simonsen avait essuyé quelques sifflets. À quel accueil vous attendez-vous de la part des supporters amiénois ?

Je m’attends à un accueil un peu mitigé. On en a un peu parlé avec Tomas (Simonsen), je sais un peu à quoi m’attendre. Mais vous savez, j’ai déjà discuté avec quelques partisans ou des personnes avec qui j’étais en contact et qui m’ont dit qu’ils comprenaient mon choix, mais ils étaient déçus, je les comprends. J’espère qu’il n’y aura pas trop de sifflets, trop de huées, je n’ai pas le contrôle là-dessus. On verra vendredi soir.

Après sept matchs, vous n’avez pas encore débloqué votre compteur, vous attendiez le derby des Plaines ?

Oui, ce serait peut-être un bon moment (rires). Jusqu’à présent, j’ai eu quelques occasions, mais ce n’est pas encore rentré. Peut-être qu’un derby, ça serait une bonne occasion de le faire, en espérant que ça ne frustre pas trop les partisans amiénois.

Propos recueillis par César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr