Après leur victoire lors du match 7 des quarts de finale de play-offs face à Rouen, entraîneur comme joueurs étaient fiers de la performance accomplie. Mais tous sont déjà tournés vers les demi-finales et Grenoble, dont la première rencontre aura lieu dès ce vendredi, en Isère.
C’est indéniablement une série de matchs qui restera dans l’histoire des Gothiques d’Amiens. Menés 3-1 après deux défaites à domicile, peu devaient encore croire à une qualification pour les demi-finales. Pourtant, ce mercredi, les Amiénois ont su se montrer à la hauteur de l’enjeu, comme lors des deux dernières rencontres, pour l’emporter 3-2 au terme d’une rencontre qu’ils n’auront pas foncièrement maîtrisée, mais dans laquelle ils n’ont pas non plus été menés un seul instant. Symbole d’une équipe « qui travaille fort, qui n’abandonne jamais » selon Mario Richer, son entraîneur, les quatre succès ont été acquis par un but d’écart, dont un à l’issue d’une séance de tirs au but irrespirable : « Le tournant, on peut le chercher sur beaucoup de matchs. C’est du beau hockey, c’est une belle série. Tous les matchs ont été serrés », commente le technicien québécois.

Ce mercredi, à Rouen, là où ils ont remporté trois de leurs quatre matchs, les Samariens ont une nouvelle fois fait preuve d’une solidarité remarquable : « Tout le monde a mis l’épaule à la roue, tout le monde a travaillé fort, il y a eu beaucoup de block-shots en première période et même pendant tout le match », affirme Mario Richer. « C’était un match intense, engagé physiquement. On a réussi à aller chercher ça, à chercher l’énergie pour les battre », analyse Rudy Matima, héros du match car buteur décisif à cinq minutes de la sirène. Selon Julien Tessier, une nouvelle fois irrésistible avec un but et une assistance, le succès des siens a aussi résidé dans un mental qui n’a jamais flanché malgré les difficultés rencontrées : « Gagner les deux derniers matchs, ça nous a donné un maximum de confiance. Mais même en perdant la série 1-3, on n’a jamais perdu confiance en notre groupe. En série, il ne faut pas que tu penses au dernier match, car chaque match est unique. »

Un succès historique
Nul doute que cette rencontre restera unique dans la mémoire des supporters et des joueurs amiénois : « Un match 7 de play-offs, dans une carrière, c’est un des moments que tu apprécies le plus, surtout quand c’est victorieux. De remporter ce match, c’est incroyable pour nous, pour le club », confirme le top scorer de l’équipe picarde. Car si Rudy Matima estimait que « quatrième contre cinquième, on avait toutes nos chances », Mario Richer tenait à insister sur la teneur de la performance : « Pour moi, il n’y a pas de logique, c’est un exploit. [Rouen], c’est le champion des deux dernières années. La meilleure équipe des vingt dernières années, c’est Rouen. Pour les Gothiques, pour la ville d’Amiens, c’est exceptionnel. » Car atteindre les demi-finales de play-offs n’est pas si courant à Amiens ces deux dernières décennies, puisque c’est seulement la cinquième fois depuis le titre de 2004 que le dernier carré est atteint. Plus fort encore, cela faisait 36 ans que les Gothiques n’avaient pas disposé des Dragons en play-offs. Une éternité.

On peut battre n’importe quelle équipe.
Julien Tessier, attaquant des Gothiques d’Amiens
Si Julien Tessier avoue que lui et ses coéquipiers vont « profiter modérément » , il faudra très vite repartir au charbon : « Demain, on part déjà pour aller à Grenoble, donc pas le temps de fêter ça. On recommencera à travailler, car ça sera le Barça (FC Barcelone, club de football espagnol, ndlr)« , s’amuse le coach des Gothiques. Il faut désormais tourner la page pour débuter une nouvelle série qui s’annonce complexe face aux Brûleurs de loups : « [Grenoble], c’est l’équipe qui a gagné la saison régulière cette année, et qui va être extrêmement difficile à battre« , avoue le casque d’or amiénois, d’autant que la fatigue physique et mentale sera probablement du côté des pensionnaires du Coliseum. Et même si le duel semble déséquilibré sur le papier, ces guerriers que sont ces Gothiques version 2024-2025 y croient : « On peut aller plus loin », assure Rudy Matima. « Que ce soit Grenoble, Angers, Rouen… peu importe. On l’a vu, quand on joue ensemble et qu’on fait un match collectif, on peut battre n’importe quelle équipe », estime Julien Tessier qui devra, comme ses coéquipiers, évoluer à son meilleur niveau pour espérer faire douter le favori grenoblois.
Simon Vasseur et Théo Bégler
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr