Après une rencontre dans laquelle ils ont encore montré une belle solidarité collective, les Gothiques d’Amiens ont également fait preuve de réalisme pour l’emporter au finish (2-3). Ils ont désormais rendez-vous avec les Brûleurs de Loups de Grenoble pour une place en finale.
Était-il finalement surprenant que Gothiques et Dragons, éternels rivaux, respectivement cinquièmes et quatrièmes de la phase régulière, se retrouvent pour un match 7 dans ces quarts de finale ? Oui si l’on retourne une semaine en arrière et la défaite des Amiénois lors du match 4 portant le score de la série à 3-1 en faveur des Rouennais. Mais depuis, les hommes de Mario Richer ont montré des ressources physiques et mentales peut-être insoupçonnées en allant s’imposer sur la patinoire de l’Ile Lacroix à l’issue d’une séance de tirs au but étouffante, dimanche, lors du match 5, puis en résistant jusqu’au bout aux assauts normands, lundi, à l’occasion du match 6. De retour en Seine-Maritime pour un ultime duel aux airs de finale, malin était celui qui pouvait prédire un vainqueur, encore moins un scénario tant ils ont été différents jusque-là.

Ce sont les Dragons qui rentraient le mieux dans leur partie puisqu’ils mettaient Taran Kozun, préféré à Clément Fouquerel, trois fois à contribution dans les deux premières minutes. Les Amiénois subissaient une première pénalité mais gardaient leur cage inviolée grâce à une belle solidarité défensive. De nouveau en cinq contre cinq, les Samariens rééquilibraient les débats et s’offraient leurs premières tentatives. Et sur une passe judicieuse de Julien Tessier qui trouvait Jordan Lepage à quelques mètres et en face des buts rouennais, ce dernier lançait entre les jambes d’un défenseur et surprenait Lackovic (0-1, 8’21). Les pensionnaires de l’Ile Lacroix faisaient ensuite de nouveau le siège des buts de Taran Kozun mais ils n’arrivaient pas à contourner un bloc défensif bien regroupé. Dans les cinq dernières minutes du tiers, les Rouennais parvenaient à lancer à plusieurs reprises mais le portier canadien des Gothiques se muait en mur jusqu’à la pause.
L’art de résister en temps faibles mais d’encaisser en temps forts
Les Dragons débutaient tambour battant cette deuxième période, enchaînant les shoots durant la première minute. Tantôt la défense, tantôt Kozun et tantôt la cage repoussaient les tentatives des locaux. Amiens laissait passer l’orage, resserrait le verrou et obligeait les Rouennais à tirer de plus loin, les rendant moins précis et donc moins dangereux. Malgré tout, Mario Richer décidait de prendre un temps-mort pour inciter ses joueurs à davantage sortir le palet pour créer du jeu. Mais cela ne changeait pas grand-chose et les Gothiques devaient s’en remettre à un grand Taran Kozun pour conserver leur avantage. Sur une récupération haute, Justin Bergeron était tout proche de réaliser le hold-up, mais Lackovic veillait au grain. Cette occasion avait le don de réveiller des Samariens qui faisaient de nouveau jeu égal voire mieux.

Paradoxalement, c’est à ce moment qu’ils encaissèrent le but de l’égalisation sur un contre éclair (1-1, 33’43). Les Amiénois repartaient de l’avant et Rudy Matima manquait une énorme opportunité de reprendre les devants en tirant au-dessus sur un face-à-face avec Lackovic. Peu après, Kristjan Cepon écopait d’une pénalité. En infériorité, les protégés de Mario Richer faisaient le dos rond face à des Normands revigorés. Mais cet entrain fut stoppé net par le meilleur gothique de ces play-offs, Julien Tessier, qui lançait en one-timer après un engagement cafouillé en zone défensive normande et trompait le gardien local (1-2, 37’33). Cette fin de tiers était beaucoup plus ouverte, en atteste la nouvelle égalisation de Rouen dans la dernière minute de ce deuxième acte signée Simonsen (2-2, 39’19).
Le but décisif à cinq minutes du terme
Amiens rentrait mieux des vestiaires que lors des deux premiers tiers. Malgré tout, c’était bien Kozun qui était le premier gardien sollicité. Les deux équipes tentaient d’aller de l’avant, refusant probablement de disputer une prolongation interminable car, rappelons-le, il n’y a pas de tirs au but lors d’un match 7. Globalement, les hommes de Fabrice Lhenry se montraient davantage menaçant. Vigners prenait une crosse d’un de ses coéquipiers dans le visage, ce qui interrompait le jeu durant quelques instants. Un événement qui semblait avoir légèrement perturbé les pensionnaires de l’Ile Lacroix puisque les Gothiques mettaient à leur tour la pression dans le camp adverse. Mais ce temps fort était de courte durée et Rouen reprenait la possession du palet.

Taran Kozun, à plusieurs reprises, puis le poteau empêchaient les Dragons de faire la différence dans ces dix dernières minutes. Et sur une récupération amiénoise au milieu de terrain, les Gothiques jouait parfaitement le coup, Gauthier Gibert servant idéalement Rudy Matima qui lançait intelligement entre les jambes de Lackovic (2-3, 54’55). Les locaux semblaient sortir de leur match en témoigne la charge à la tête sifflée contre Naud qui permettait aux Picard d’évoluer en supériorité numérique pendant deux minutes, alors qu’il n’en restait plus que quatre à jouer. Les Samariens ne se ruaient pour autant pas en attaque, préférant conserver le palet et laisser le temps s’écouler. Rouen tentait le tout pour le tout, en vain. Amiens remportait ce septième match et se qualifiait en demi-finale pour la première fois depuis 2020.
Quart de finale de play-offs, match 7 :
Rouen (3) – Amiens (3) : 2-3 (0-1)(2-1)(0-1)
Buts pour Rouen : Quentin Tomasino (1-1, 33’43) assist de Tommy Perret, Tomas Simonsen (2-2, 39’19) assist d’Anthony Rech & Dylan Yeo
Buts pour Amiens : Jordan Lepage (0-1, 8’21) assist de Julien Tessier & Bastien Maïa, Julien Tessier (1-2, 37’33), Rudy Matima (2-3, 54’55) assist de Gauthier Gibert et Mathieu Mony.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr