L’entraîneur de l’US Camon Titi Buengo fait le point sur les nombreux changements qui ont eu lieu à l’intersaison. Après l’échec sportif de l’an dernier, la notion de collectif revient au centre des priorités.
Comment se passe la préparation ?
On a commencé le 19 juillet, on attaque la troisième semaine. Je suis content d’avoir Cherif Belhadj (préparateur physique) parce qu’il remet du gaz dans les jambes des gamins. La préparation est difficile donc pour l’instant les matchs ce n’est pas ce qui nous importe le plus. Il y aura un temps pour ça, là l’objectif c’est de mettre tout l’effectif à un très bon niveau athlétique. Dans trois semaines on pourra commencer à être mieux dans notre manière de jouer.
Cette année je vais passer beaucoup de temps sur la tactique. C’est quelque chose qu’on n’a pas beaucoup travaillé l’année dernière. Chacun doit savoir ce qu’il doit faire sur le terrain au moment où on a le ballon, les déplacements et les mouvements à la perte.
Tu as beaucoup de joueurs à intégrer en plus cette année…
C’est ça qui me plaît dans le métier de coach. Chaque année il y a du renouvellement. Tu prépares un bon plat, tu ne sais pas s’il est bon ou pas, mais dans ta préparation, tu essayes de mettre les ingrédients qu’il faut pour que les gens soient contents quand tu vas leur servir.
Je suis heureux pour les joueurs qui sont partis de R1 pour jouer plus haut parce qu’ils le méritent.
Il y a eu beaucoup de départs tout de même…
Normal, pas mal de joueurs ont eu de bonnes sollicitations. Je suis content parce que chaque joueur retrouve son équilibre et le chemin qu’il a entrepris de viser. Je suis heureux pour les joueurs qui sont partis de R1 pour jouer plus haut parce qu’ils le méritent. Ça veut dire aussi qu’à Camon on travaille bien. On a l’œil pour repérer les bons joueurs et les faire progresser. On repart sur un autre cycle, d’autres joueurs repartiront l’année prochaine, on le souhaite. Il n’y a aucun regret, les joueurs n’appartiennent pas un club ou à un coach, on n’est que de passage.
Tout ton secteur offensif est parti (Touré, Zerdab, Isambart), est-ce que tu t’y attendais ?
On ne s’y attend jamais, après on s’adapte. Encore une fois c’est valorisant pour les joueurs qui sont partis au niveau supérieur. Maintenant, c’est à eux de continuer de progresser et d’atteindre leurs objectifs. On a renouvelé, maintenant il faut travailler parce que ce n’est pas du jour au lendemain qu’on arrive à faire les choses correctement.
Ce qui m’importe c’est de mettre les joueurs à un très bon niveau physique, c’est ce qui nous a manqué l’année dernière. Je n’avais pas tous les joueurs au niveau parce que certains s’entraînaient moins que d’autres ou n’étaient pas présents dans les séances physiques. C’est le mot d’ordre pour bien naviguer cette année. Les joueurs doivent être au même niveau physique.
Quel type de joueurs avez-vous ciblé pour vous renforcer ?
Ce sont des bons gamins qui vont travailler pour le groupe et le faire vivre. Il nous manquait aussi cette vie de groupe depuis 2 ans. Les gens venaient, partaient. Là c’est beaucoup de jeunes et il y a une bonne connexion, je suis content.
On ne peut pas aller à la guerre sans avoir partagé des choses, sans connaître son partenaire.
L’année dernière, on avait des plus anciens, des jeunes et il y avait un trou au milieu.
Vous avez plutôt misé sur des jeunes joueurs, alors qu’en fin de saison tu avais comme idée de t’inspirer de Longueau qui s’est appuyée sur des joueurs d’expérience…
Tu t’inspires de Longueau dans le sens où c’était une équipe soudée. Il y avait une cohésion. L’année dernière, nous, on avait des plus anciens, des jeunes et il y avait un trou au milieu. Là en prenant des plus jeunes, il y aura une meilleure cohésion parce qu’ils sont de la même génération, ils ont faim. Ils espèrent encore quelque chose du football donc quand ils viennent ils sont à 100%. Alors que les plus anciens ne vivent plus du football. Cette année j’en ai eu beaucoup qui travaillaient à côté, ils ne sont plus dans le sacrifice, donc le comportement des joueurs change aussi.
Il y avait vraiment besoin d’un vent de fraîcheur pour tout le monde après la saison dernière compliquée…
Oui, il y a tellement eu de choses qui se sont passées, de coups de poignard dans le dos… Je suis bien content de me débarrasser de tout ça et de pouvoir travailler sereinement.
Est-ce que vous avez opéré des changements dans le staff et l’encadrement ?
Oui, j’ai un préparateur physique, Cherif Belhadj, qui n’était pas là l’année dernière. J’ai récupéré Jawad Laasikri qui est arrivé l’année dernière. J’ai besoin d’avoir des personnes de confiance avec qui je sais qu’il ne se passera rien, qui ne vont pas me mettre des coups de poignard dans le dos, avec qui je peux travailler tranquillement.
J’ai besoin d’avoir des personnes de confiance avec qui je sais qu’il ne se passera rien, qui ne vont pas me mettre des coups de poignard dans le dos, avec qui je peux travailler tranquillement.
La poule de R1 et le calendrier sont tombés, qu’en penses-tu ?
Je suis content de découvrir de nouvelles équipes parce que ça faisait trois ans qu’on était dans le même groupe, on jouait presque toujours les mêmes. C’est motivant.
Quelles sont vos ambitions sur le plan sportif ?
C’est d’aller de l’avant, d’aller chercher le meilleur, de viser la tête du championnat. On verra, on prendra match après match. Avant tout ça, je veux construire un groupe, un noyau et que ce groupe vive bien. Ensuite on pourra voir ce qu’on peut en tirer.
En termes de jeu, qu’allez-vous mettre en place ?
L’an dernier on était plutôt dans un jeu de transition, mais cette année on va varier parce qu’on aura la capacité d’avoir les deux : des joueurs qui savent garder les ballons, d’autres qui savent aller vite. On va plutôt être dans la réflexion, la patience, bien analyser l’adversaire et appuyer là où ça fait mal.
Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports