Alors que la première partie de la saison s’achève le président de l’ASCBB, Olivier Morel nous a accordé un entretien.
Cette année vous avez obtenu la montée en N3, comment ça c’est passé ?
On a déposé un dossier et on a été noté par rapport à nos résultats des dernières saisons, on a été noté aussi parce qu’on est labélisé club formateur, on a été noté sur les finances et d’autres points. On est arrivé premier au classement des Hauts-de-France. Il y a eu un club des Hauts-de-France qui a été repêché de N3 vers la N2 donc on l’a remplacé. C’est grâce à nos années de travail qu’on a pu avoir cette place-là.
L’équipe première avait déjà fait des montés en N3. Vous pensez que c’est la bonne saison pour se maintenir ?
Depuis que je suis à la tête du club, c’est la quatrième montée en N3. Je pense que c’est la bonne saison pour se maintenir, on a l’effectif pour. Il ne faut pas de blessures et il faut continuer à travailler. Pour moi c’est jouable c’est année.
Sans revenir sur le pourquoi, comment vous, en tant que président, vous avez géré le départ de David Haleine ?
Je l’ai remplacé par Frédéric Domon.
L’équipe était partie en vrille donc il fallait quelqu’un de caractère pour la remettre à l’endroit
Justement le choix de Frédéric Domon ça a été un choix naturel pour vous ?
Ça a été plus que naturel pour moi, parce que ça fait 18 ans qu’il est au club. Il y a 3 ans je lui ai retiré l’équipe première à sa demande. S’il n’y avait eu que moi il serait resté à la tête de l’équipe première, mais il voulait entrainer des jeunes et à ce moment-là on a eu l’opportunité de récupérer David Haleine donc on s’est dit pourquoi pas.
Après dans l’urgence dans laquelle on était il n’y avait pas cinquante solutions (sic), et j’ai pris la plus simple, la plus rapide et je savais ou je mettais les pieds avec Fred. En plus l’équipe était parti en vrille donc il fallait quelqu’un de caractère pour la remettre à l’endroit.
Quand la saison débute, l’équipe commence par deux victoires. Qu’est-ce que vous ressentez à ce moment-là ?
Depuis le début je suis convaincu qu’on a une équipe pour jouer le maintien. Pour la première victoire c’est vrai que je suis un peu surpris parce que ça ne fait que deux semaines que le coach a pris l’équipe en main. Pour la deuxième victoire c’est moins inattendu, parce qu’on surfe un peu sur la première victoire et que c’est une équipe qu’on connait en face.
Après ce beau départ l’équipe enchaine 6 défaites consécutives, comment le vivez-vous ?
Déjà, ce sont des matchs compliqués, parce qu’on affronte des cadors de la poule, Wasquehal, Dourges, etc. et le problème c’est qu’on affronte Dourges avec notre meneur, Baptiste Noé, qui est absent. A l’époque on n’avait pas assez de rotation. On a une équipe jeune aussi, il y a un manque d’expérience qui se voit. Ils s’entrainent, ils bossent, on ne peut rien leur reprocher, mais l’expérience ça vient avec les années et quand il y a des gamins de 16 ou 17 ans qui n’ont pas joué au basket pendant 1 an et demi, ça se ressent. Evoluer en N3 alors qu’ils jouaient en U-17 ou en R2 deux avant, c’est compliqué, on avait vraiment un souci de rotation.
Vous avez réglé ce souci de rotation ?
Suite à la blessure de Baptiste Noé on a fait venir Rayan El Aissoug. Pour Cheddly il nous est tombé dessus un peu par hasard, ce n’était pas un recrutement préparé. Il y a également Joel Muamba qui vient d’arriver. Il n’était pas forcément prévu au début de la saison parce que je n’avais pas les moyens. Aujourd’hui j’ai trouvé un peu de sponsor et ça a permis de pouvoir renforcer l’équipe. Pour l’instant on n’a jamais été mécontent d’un recrutement.
Vous pouvez nous en dire un peu plus sur la recrue canadienne ?
C’est un joueur assez complet, il sait shooter, il sait driver. Ça va vraiment nous apporter, ça va aussi permettre à Florent Ramseyer de pouvoir souffler un peu plus durant les matchs. Je pense même qu’ils sont complémentaires. Je ne serais pas surpris si Joel Muamba devenait un des meilleurs joueurs de l’équipe. C’est également un avantage numérique, ça va permettre de gérer les fautes, ça fait toujours un joueur en plus en cas de blessures.
L’équipe a mis fin à cette mauvaise série depuis, quel regard portez-vous sur cette moitié de saison de l’équipe première ?
J’ai un bilan mitigé sur le début de saison. D’un côté, au 1er septembre j’aurais signé tout de suite pour avoir quatre victoires. D’un autre côté, aujourd’hui je pense et je reste persuadé qu’on aurait pu avoir une ou deux victoires supplémentaires
Est-ce que vous pouvez nous parler des autres équipes du club ?
Pour l’équipe réserve ça se passe bien pour l’instant, c’est un bon petit groupe mais je continue de penser qu’ils n’ont pas assez d’entrainements. Il y a un entrainement géré par Frédéric Domon, un autre par Florent Ramseyer et sur les matchs à l’extérieur c’est moi qui les coach. Ils sont premiers, il y a du potentiel mais l’organisation n’est pas celle qui était prévue malgré leurs très bons résultats. On n’a pas réussi à trouver un coach pour s’occuper d’eux complètement.
Ça a été une année de crise, est-ce que cela a eu un impact financier sur le club ?
Non, pas vraiment. Moi je travaille de la façon suivante : l’argent que je trouve dans une saison, celui qui vient du privé, servira pour l’année d’après. On n’a pas eu beaucoup de dépenses sur le début de l’année, donc les comptes se portent bien.
Où en êtes-vous au niveau des licenciés par rapport à la saison dernière ?
On est en train d’exploser notre nombre de licenciés. Les années avant Covid on était entre 170 et 180 licenciés. L’année dernière, je n’ai plus le chiffre exact, mais on devait être dans les 140 licenciés notamment à cause de l’arrêt de la saison. Cette année on est déjà aux alentours des 200 licenciés. On a plus de licenciés que les saisons avant le Covid.
Les jeunes ont perdu deux ans de formation qu’ils ne pourront peut-être jamais rattraper.
Les joueurs n’ont pas pu pratiquer pendant quasiment deux ans. Est-ce que cet arrêt a eu un impact sur le niveau des pratiquants ?
Oui, les gamins qui passent d’une catégorie à l’autre. Avec les 2 ans sans jouer, on a des gamins qui se retrouvent en U-15 et qui n’ont jamais joué en U-13. Il y a des U-13 qui n’ont fait que deux matchs en poussin dans leur vie. Les jeunes ont perdu deux ans de formation qu’ils ne pourront peut-être jamais rattraper. Ils ont perdu deux ans de compréhension de jeu et de QI basket. C’est surtout chez les plus jeunes que ce manque est important, pour les U-17 par exemple c’est moins grave parce qu’ils ont déjà les bases, ils ont des habitudes qui reviennent assez vite, chez les plus jeunes ce n’est pas le cas et donc on essaie de rattraper ce retard mais ce n’est pas facile.
Quelles sont les objectifs du club sur le moyen terme, sur les années à venir ?
Déjà la formation, c’est quelque chose de très important pour moi. Il faut essayer de faire en sorte qu’on ait nos gamins qui soient en équipe première, pour moi ça c’est important. Aujourd’hui il y a dans l’équipe première des joueurs qui sont au club depuis quelques années, Benjamin Reinert, Ugo Coulpied, Zachary No. Pour moi, c’est important de voir des jeunes du club être dans l’équipe première. C’est un gage de formation, ça veut dire qu’on arrive à former des joueurs capables d’évoluer à ce niveau-là. Apres, s’ils partent pour jouer dans des divisions que nous on ne peut pas proposer ça reste tout de même une fierté.
Deparis Maxime
Crédit photo : Kevin Devigne Gazettesports.fr