Mercredi, à l’île Lacroix, c’est peu dire que le succès des Gothiques a mis du temps à se décider. Il a fallu attendre la onzième tentative amiénoise lors de la séance de tirs de pénalité, pour voir les coéquipiers d’Henri-Corentin Buysse exulter de joie.
Un flottement, l’espace de quelques secondes, où le doute s’est emparé de l’Île Lacroix. Spencer Naas lève sa crosse, après avoir transformé son penalty et se dirige vers le banc amiénois. 22 tirs de fusillade viennent d’avoir lieu et plus personne ne fait les comptes en tribune. Les Gothiques comprennent, et se précipitent vers les cages de Buysse pour féliciter l’un des héros de la soirée. Le cerbère amiénois a de nouveau battu son homologue Pintaric dans l’exercice, de quoi rappeler de bons souvenirs.
« Les penaltys c’est un peu la roulette russe, explique le cerbère picard, Pintaric est aussi fort que moi dans cet exercice. Avec Bercy, ça fait deux fois d’affilée que j’arrive à le battre, c’est incroyable. C’est rare que les séances de tirs au but passent les deux buts avec « Pinta ». Au bout d’un moment, je me disais « ça commence à faire long », surtout qu’à Rouen il y a quand même du beau monde au niveau de l’habilité crosse en main, les Vigners, les Caron, c’est quand même des joueurs qui taquinent le palet, donc j’ai eu de la réussite aussi, il y a eu un poteau. »
Pintaric est aussi fort que moi dans cet exercice. Avec Berçy, ça fait deux fois d’affilée que j’arrive à le battre, c’est incroyable.
Henri-Corentin Buysse
La série de tirs au but, « stressante », débutait pourtant mal pour les hommes d’Anthony Mortas. Sur sa première tentative, David Gilbert venait battre Buysse, alors qu’auparavant, Simonsen avait trouvé la barre transversale en ouverture de la séance. Il fallait alors attendre le cinquième tireur, Alexandre Boivin, pour voir les Amiénois recoller. Si Anthony Mortas misait sur les cinq mêmes tireurs, exception faite d’Aziz Baazzi, son homologue rouennais envoyait lui par deux fois Gilbert et Tessier tenter leur chance. Rolands Vigners, qui avait offert la prolongation aux siens à une minute du terme, échouait à la onzième tentative, tandis que Spencer Naas ne manquait pas de sang-froid pour offrir la victoire aux siens. L’Américain, déjà auteur de deux assistances était logiquement élu homme du match à l’issue de la rencontre.
La victoire a mis du temps à se dessiner, Buysse a même cru que « le scénario était encore écrit », lui qui était « dégoûté d’avoir pris ce but à la fin du match » (58’56 : 3-3). D’autant que les Dragons avaient pris le match par le bon bout. Avant de se compliquer la tâche comme le déplorait leur entraîneur, Fabrice Lhenry : « On a eu trop de confiance, on a commencé à compliquer le jeu, à jouer moins simple, à vouloir des fois y aller tout seul. On a fait beaucoup de turnover, à chaque fois on perdait rapidement le palet. Alors qu’en première période on était patients et intelligents, dans le deuxième tiers, on a commencé à le perdre rapidement par notre faute plus que la leur. Ça leur a redonné de l’envie et de la confiance. Ce qui est dommage, c’est qu’on n’avait pas pris assez d’avance dans le premier tiers, parce qu’on a eu beaucoup d’occasions. »
Finalement, les coéquipiers de Buysse, « ont réussi à effacer l’ardoise », car « gagner à Rouen ce n’est pas facile, ça reste une performance » se réjouissait-il. Les Amiénois vont pouvoir profiter des fêtes de fin d’année l’esprit tranquille, avant de retourner à l’entraînement dès dimanche pour préparer le déplacement à Bordeaux, le 28 décembre prochain.
Rouen – Amiens : 3-4 [(1-0)(0-1)(2-2)(0-0)(0-1)]
Buts Amiens : Sabatier assist’ Naas 21’03 ; Pearce assist’ Naas et Pretnar 47’32 ; Simonsen assist’ Lopachuk et Leclerc 58’03 ; Naas
Buts Rouen : Gilbert assist’ Chakiachvili 12’28 ; Flood assist’ Vigners 43’44 ; Vigners assist’ Flood 58’56
Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports