Face à la crise sanitaire, les demoiselles placées sous la responsabilité de Hicham Andasmas prennent leur mal en patience. Dans la joie et la bonne humeur.
Un zeste d’insouciance cependant (bien) maîtrisé, une pincée de bonne humeur saupoudrant cette convivialité qui caractérise le groupe, les demoiselles de l’Amiens SC détiendraient-elles ce (fameux) remède anti-morosité ? Si l’interrogation peut prêter à sourire, l’atmosphère « bon enfant » perceptible une fois encore ce dimanche tenterait cependant à l’affirmer. « Décontraction d’apparence » faisait toutefois remarquer Hicham Andasmas, entraîneur d’une formation amiénoise qui « s’impatiente de pouvoir à nouveau en découdre, lors de compétitions dites officielles ».
Il s’agit effectivement d’une situation compliquée. Cela s’éternise et apparaît l’impression de ne pas apercevoir le bout du tunnel.
« Jusqu’à l’annonce du « couvre-feu », nous avions pris l’habitude de nous retrouver, quotidiennement, à 18 heures. Une séance était également programmée le dimanche. Force est de constater que nous allons devoir redéfinir notre planning. Dès lors, il n’est pas exclu que nous proposions de chausser les crampons le samedi après-midi » chuchote Hicham Andasmas, bien déterminé à ne (surtout) pas se tourner les pouces. Espérant que ce championnat ait bel et bien lieu.
« Il s’agit effectivement d’une situation compliquée. Cela s’éternise et apparaît l’impression de ne pas apercevoir le bout du tunnel. Pour autant, je m’efforce de demeurer optimiste et d’envisager un léger retour à la normale en mars » lance-t-il encore. Comme pour oser justifier son actuelle implication ? « En aucun cas ! Pour l’heure, ma préoccupation se décline en deux aspects. Je souhaite garder le contact « visuel » avec les joueuses et qu’elles puissent se rencontrer. Ensuite, conserver le rythme en enchaînant les séances terrain, les programmes élaborés et à réaliser en solo n’apportent pas les mêmes sensations. Je cherche à maintenir ce groupe très concerné ».
Et cet enthousiasme, Hicham Andasmas se réjouit de pouvoir « le partager avec un effectif réceptif et assidu ». Un accent de professionnalisme qui se caractérise notamment par une « excellente hygiène de vie et une réelle disponibilité ». Preuve en a d’ailleurs été donnée ce dimanche où elles étaient nombreuses – « en dépit de conditions climatiques très défavorables » – à prétendre assouvir une passion commune.
« Dans l’attente d’une reprise en bonne et due forme, j’oserais affirmer que nous allons nous contenter de ces moments ». Un brin fataliste, un brin nostalgique, l’entraîneur de l’Amiens SC ne dissimule toutefois pas la « chance » qu’il détient : « plus d’un club est à l’arrêt total. J’ai ce privilège, nous avons ce privilège de préserver un semblant d’activités en communauté. Il convient donc de l’apprécier à sa plus juste valeur ». Quelques mots qui résonnaient donc avec ces éclats de rire venus des quatre coins d’une aire de jeu où, le temps d’un après-midi, les unes et les autres s’étaient appliquées à laisser leur morosité de côté.
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Fabrice Biniek
Crédit photos : Sisco – Amiens SC Féminine