Au terme de la rencontre perdue 0-2 contre Nancy, l’entraîneur amiénois Hicham Andasmas reconnaissait la supériorité des Lorraines mais regrettait d’avoir eu à jouer sur un terrain de piètre qualité, ce qui a usé particulièrement ses joueuses.
Quel est votre sentiment après cette défaite ?
Je suis surtout déçu pour les filles sur ce premier but, parce qu’en plus, il y a une petite faute sur la gardienne. On a eu du mal à l’avaler, ce premier but. Surtout que l’on sait très bien que c’est le plus dur à marquer et Nancy a eu du mal à le marquer. Je pensais vraiment rentrer à la mi-temps avec le 0-0 pour continuer sur cette dynamique sur la seconde mi-temps. Finalement, ce but nous fait très mal parce qu’on revient à la mi-temps avec du doute. Malgré tout, le discours a été positif, optimiste.
Votre discours a changé à la mi-temps par rapport à ce qu’il aurait été à 0-0 ?
Non, je n’ai rien changé. Il fallait continuer ce que l’on faisait. Mais la deuxième mi-temps est totalement différente parce qu’on craque physiquement. On ne craque pas physiquement toutes seules, Nancy met le pied sur le ballon, est techniquement mieux. Et ça a été un gros handicap pour nous, très clairement. Si on avait joué sur un synthétique, on aurait tenu. Là, les filles étaient capoutes. Après, il ne faut se chercher d’excuses, Nancy est une belle équipe. On a craqué physiquement mais aussi mentalement, même si on a essayé de pousser sur la fin. Le rapport de force a été gagné de la part de Nancy.
Il n’y a malheureusement pas de regrets à avoir parce que l’on a tout tenté. Nancy a été supérieur.
J’avais quand même espoir de gagner la deuxième mi-temps. On a essayé d’apporter de la vitesse avec Leila (Seret, ndlr) et Marjo (Brioux, ndlr) sur les cotés, en mettant Léa (Tellier, ndlr) un peu plus haut pour avoir un point de fixation pour que Tif (Vassant, ndlr) puisse se déplacer beaucoup mieux car elle était trop esseulée. Il n’y a malheureusement pas de regrets à avoir parce que l’on a tout tenté. Nancy a été supérieur. Il faut essayer de se servir de ce qui a été positif pour rebondir dimanche prochain. De toute façon, on n’a pas le temps de pleurer sur notre sort.
Est-ce qu’en première mi-temps, votre équipe n’a pas abusé des ballons longs ?
On a surtout perdu le ballon trop vite. L’objectif, c’était de rechercher une pointe haute, que ce soit sur du jeu court ou sur du jeu long. Mais, là, on n’était pas sur cette recherche là, on a balancé. Et pour moi, c’est totalement différent de rechercher une pointe haute et de balancer le ballon. On a peut-être abusé de ça, on a perdu le ballon trop vite et c’est trop fatigant. On a eu un match avec que des transitions, ça nous a épuisé aussi. On a été trop timides avec le ballon, on ne savait pas trop ce qu’on faisait. On prend beaucoup de buts à nos pertes de balle donc on a tendance à avoir peur quand on a le ballon.
Face à une équipe qui vous attendait, qui n’a pas pris beaucoup de risque…
Oui, elles n’ont pas pris de risque du tout, Nancy est une équipe très structurée, très disciplinée tactiquement et elles ont pris le pas. Je pense qu’il y avait aussi plus de qualité technique et ça s’est ressenti sur la match. Mais je suis quand même assez déçu parce que sur la première occasion de Léa Tellier, si on a plus de caractère, on peut suivre le deuxième ballon derrière et on ne le fait pas. C’est la preuve qu’on est une équipe qui a du mal, qui est encore un peu timide. J’ai hâte de voir ce que cela va donner, surtout, contre les équipes de « notre championnat ».
Quelques nouveautés dans le onze
Cette rencontre était également l’occasion de voir plusieurs joueuses faire leur début cette saison. Pour Aline Dilly, ce n’était pas une première avec l’ASC, mais une première en D2, de quoi arriver avec « un petit peu de stress vu que c’était mon premier match de l’année, mes coéquipières m’ont permis de me libérer. Physiquement, ça va, c’était dur à la fin du match mais ça va. » Pour la défenseuse de 25 ans, les Amiénoises ont des ressources à faire valoir pour la suite de la saison : « L’équipe est encore très soudée, et revancharde pour cette deuxième partie de saison. » Pour ce qui est de son cas personnel, la situation est rendu plus compliquée car elle « travaille et avec [s]es horaires, c’est compliqué de venir s’entraîner. »
Pour Chloe Debut, en revanche, ce match était réellement une grande première avec les Amiénoises, elle qui jouait encore l’année dernière en R1 U18 à Chambly. C’est d’ailleurs lors des confrontations à ce niveau que les Amiénois avait remarqué celle qu’Hicham Andasmas décrit comme une « très bonne attaquante, avec le sens du but. » Si elle réalisait seulement c’est premier pas en ce début 2020, le coach amiénois l’expliquait par le fait qu’elle ait « repris très tard, fin août – début septembre. En première partie de saison, c’était dur de l’intégrer parce qu’elle n’était pas prête mais en deuxième partie de saison on compte sur elle. » L’attaquante de 18 ans qui n’avait donc joué jusqu’ici qu’en R2 reconnaissait avoir abordé ce match, comme Aline Dilly, avec « du stress, de la pression » et partageait le constat d’un groupe « moralement solide. » Une qualité que les dames d’Hicham Andasmas vont devoir garder dès le déplacement à Vendenheim ce dimanche pour remonter la pente.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports