Pour la première fois en France, se déroulait une conférence axée à la fois sur le judo, les valeurs qu’il procure et le monde du travail. Il y avait beaucoup de monde ce lundi soir, dans la grande salle de l’Auditorium du Crédit Agricole à Amiens.
Parmi les invités, outre la championne du monde et médaillée olympique Madeleine Malonga, était présente la Samarienne Lucie Louette, invitée de la dernière heure mais qui méritait bien de participer à cette soirée fort bien animée par Frédéric Lecanu. On ne présente plus Lucie Louette qui a été une grande championne mais qui en raison de blessures ou d’injustice à son égard, n’a pu atteindre les sommets qu’elle espérait. Ne serait-ce qu’une participation aux Jeux olympiques. Lucie Louette est une vraie Samarienne qui a parlé de son parcours, de sa reconversion et de son épanouissement familial puisqu’elle est aujourd’hui la maman de trois enfants, sans oublier la reconnaissance du public et le fait qu’à Airaines, le dojo porte désormais son nom et ce depuis quelques semaines seulement..
Si Lucie Louette a pu réussir sa reconversion, c’est grâce à son vécu sportif, son refus de baisser les bras au moindre revers et comme elle le répète souvent: « le judo m’a permis de devenir la femme que je suis et il m’a aussi appris à me relever à chaque fois que je chutais« . Aujourd’hui, la judokate est à la tête d’un cabinet de kinésithérapie qu’elle avait ouvert en pleine période du COVID. Sa combativité a été précieuse dans la réalisation de son projet et elle a su aussi s’entourer des bonnes personnes pour aller au bout de son projet. Aujourd’hui, elle est chef d’entreprise et pour elle, le judo lui a été très bénéfique : « Je suis licenciée au club d’Airaines depuis deux saisons. Ce Dojo qui porte mon nom, c’est évidemment pour moi une belle fierté, celle de lui apporter mon nom et mon expérience. Mais c’est aussi une histoire : mon frère a été entraineur pendant des années et mon mari aujourd’hui lui a succédé. J’ai aussi mes enfants qui sont licenciés, c’est pour moi une reconnaissance mais c’est aussi la suite de ma carrière de haut niveau. Je vais souvent à mon dojo et avec mon mari, nous organisons des stages au mois d’août. Ces stages sont ouverts à tous les judokas à partir de la catégorie minimes. » En effet, leur objectif est de partager leur expérience du haut niveau, celle de Lucie en tant que judokate et celle de son mari en tant qu’entraineur.
Lucie Louette a mis l’accent sur l’impact du judo dans sa vie : « Le judo je le répète, m’a permis de devenir la femme que je suis aujourd’hui. Les choses que j’ai apprises grâce au judo, j’ai envie de les transmettre. Je n’ai pas du tout envie de garder tout ça pour moi. Dans ma carrière, j’ai connu des hauts et des bas. J’ai beaucoup chuté avec des blessures, des non sélections, l’injustice et je vous assure que ce fut très dur. C’est alors difficile de se relever mais si vous avez un objectif, vous entretenez la flamme qui existe en vous. » Elle incarne donc à merveille la réussite dans son parcours de sportive et de championne mais aussi le passage de ce qu’on appelle généralement la reconversion. Lucie Louette mérite notre respect.
Lionel Herbet
Crédit photo : Théo Bégler – Gazette Sports