Lors de cette superbe conférence lundi soir au Crédit Agricole d’Amiens et dont le thème était le suivant : « l’entrepreneur, un judoka du business », l’entraineur de l’équipe de France féminine de judo Christophe Massina est intervenu notamment sur cette période de trois ans qui ont séparé les Jeux de Tokyo en 2021 et ceux de Paris en 2024.
À la question sur cette liaison entre le judo et le monde du travail, Massina a été catégorique : « Dans les valeurs, la manière de gérer la concurrence, la manière de se positionner, d’être partenaires, le judo est en lien total avec le monde de l’entreprise ». À l’instar de Lucie Louette, Christophe Massina emploie le mot de « transmission » après une carrière de vingt ans en tant qu’entraineur de haut niveau. Il devient en effet le directeur du programme qui va accompagner les entraineurs à la haute performance, en créant une formation pour toutes les disciplines : « C’est dans la continuité de ce que j’ai pu apprendre dans ma carrière d’entraineur de l’équipe de France ».
Ensuite, Christophe Massina est revenu sur ses trois années entre Tokyo et Paris : « Cette période a été relativement courte et sous haute tension. Ces trois ans ont été un jeu autour de l’énergie. Nous sortions de Tokyo où la France avait été championne olympique par équipes. À Paris, tout le monde s’attendait donc à ce que nous gagnons une nouvelle fois et il y eut une tension médiatique et une pression importante. » Il a ajouté que « la gestion de l’énergie a été aussi importante et personnellement, j’ai toujours cherché à ralentir plutôt qu’accélérer. Avec le staff, nous avons essayé d’écarter ce côté émotionnel et avant notre arrivée au village olympique, et cela a été un des moments les plus beaux de ma carrière, nous avons décidé avec une vidéo dans laquelle notamment, il y avait une imitation de Didier Deschamps. Ce moment avait pour but de décharger le côté émotionnel. Cette énergie a permis de nous remobiliser et nous rassembler. Bien sûr que nous avons aussi connu un moment de frustration, car tout le monde attendait beaucoup de cette équipe de France féminine. » Et Christophe Massina a conclu « que ces trois ans ont été une véritable machine à laver et le plus important pour moi a été de garder le cap ».
Lionel Herbet
Crédit photo : Théo Bégler – Gazette Sports