Durant trois soirées, le gymnase des Quatre Chênes aura été l’antre du tournoi Jacques Bataille, organisé par l’Amiens Boxing Club et Suiveng Promotions. Une première édition où l’incertitude du résultat planait sur chaque affrontement, pour le plus grand plaisir de Jérôme Fouache ainsi que de l’ancien champion du monde, et accessoirement parrain de ce gala, Laurent Boudouani.
Malgré une défaite dès le premier soir du héros local Aro Agmadyan face au futur champion Fares Fezai, le public a quand même répondu présent sur l’intégralité du tournoi. Parmi les personnalités présentes, il y avait bien évidemment Laurent Boudouani, mais également Julien Bobo Lorcy. En effet, le duo composé de Jérôme Fouache et de David Suiveng avait mis les petits plats dans les grands, avec notamment deux rings le jeudi et le vendredi pour assurer un bon déroulement des phases de qualifications ainsi qu’une retransmission en direct de l’intégralité du tournoi. En plus de cela, de nombreuses nations étaient représentées, que ce soit la Belgique, l’Allemagne ou encore la Pologne. Un aspect international qui n’aurait pas été possible sans l’implication de Yoann, qui, sans vouloir donner son nom, avoue s’être lancé tête baissée dans cette nouvelle aventure : « Je suis content et satisfait, parce que c’était un saut dans le vide pour moi ! Les boxeurs sont heureux et sans eux, il n’y a rien. » Quand on lui demande comment il a fait pour réunir autant de clubs différents, il répond tout simplement, avec un grand sourire : « Du travail, des contacts et du culot (rires). »

Laurent Boudouani, parrain de ce gala, n’a pas caché sa joie à l’issue de ces trois jours de compétitions : « Je suis satisfait de l’organisation et je suis ravi de voir plusieurs nations qui se sont données rendez-vous pour ce tournoi. » En effet, il partage un point commun avec Jérôme Fouache, l’envie de voir des combats disputés, où le résultat est incertain. Ce style d’affrontement est tout simplement « ce qu’il y a de plus beau ! » Pleinement convaincu par cette mise à l’honneur de Jacques Bataille, quand on lui demande s’il aimerait, un jour, avoir une compétition portant son nom, il répond directement : « Ah ouais, ça me ferait plaisir, c’est sûr ! Ce serait un bel honneur. »

Les Anglais impressionnent
Parmi les nombreuses nations présentes, la Team UK Amateur Boxing emmenée par Wayne Morley a su tirer son épingle du jeu. Si ce dernier est déjà venu combattre en France à trois reprises, il n’avait encore jamais fait venir une délégation d’outre-Manche. Eh bien, c’est désormais chose faite, et le coach ne tarit pas d’éloges sur cette première édition : « C’était vraiment bien organisé. Les combats étaient tous disputés avec une belle compétition entre les combattants de chaque nation. On s’attendait à ce niveau, c’est pour cela qu’on a sélectionné des boxeurs capables de rivaliser avec les athlètes présents. » Parmi ses poulains, deux ont impressionné : Riley Morris et Chuckwudi Alagbaoso. Le premier était en poule B et a démontré « un cœur vaillant, une constance et un très bon niveau de boxe tout du long », remportant ainsi le titre, tandis que le second s’est imposé en grande finale de la poule A, au terme d’un combat disputé. Il aura le privilège de représenter une des deux fédérations anglaises, The England Amateur Boxing Alliance, à Paris, pour les ceintures Montana.


Une première réussie qui promet un bel avenir
Comme le disait Jérôme Fouache, sa relation avec David Suiveng est faite de hauts et de hauts. Si le premier écoutait le second, alors un tournoi aurait lieu tous les mois, mais ce n’est pas actuellement le souhait de l’entraîneur. Il considère que de nos jours, « il n’y a plus de fans de boxe. Il y a des fans de boxeurs, il faut réexpliquer la boxe pour qu’il y ait de nouveau des fans de la discipline. » Et donc, organiser ce tournoi chaque année permettrait de remettre sur le devant de la scène le noble art et la boxe amateur. Désormais, il est conscient que, pour le faire, il ne doit pas s’isoler : « Ce qui m’encourage pour l’avenir, c’est de voir toute l’aide que je reçois. Que ce soient les boxeuses, les boxeurs, les membres de la famille ou encore les bénévoles, on ne peut pas tout faire, tout seul. À l’époque, je m’en pensais capable, ce qui n’était pas terrible de ma part, car je ne voulais pas déléguer, mais avec l’âge, on apprend. » Animé par cette envie et motivé par son partenaire, les idées fusent dans la tête de Jérôme Fouache, notamment celle d’un tournoi international féminin, puisque l’ABC a la chance d’avoir « une très bonne section féminine et il y a du potentiel à développer. » Pour revenir sur ces trois jours, il conclut : « C’étaient des beaux combats. Je suis redevenu fan de la boxe sur ce tournoi. J’ai déjà envie de le refaire ! »














Cyprien Baude
Crédit photo : Théo Bégler & Cyprien Baude – Gazettesports.fr