Hier soir, en clôture de la première journée du tournoi Jacques Bataille, Aro Agmadyan affrontait Fares Fezai. Malgré un bon premier round, le pensionnaire de l’Amiens Boxing Club se faisait ouvrir le visage, impactant sa performance sur les deux reprises suivantes. Il s’inclinait sur décision partagée.
Si à l’annonce de la décision, les spectateurs ainsi que le coin du local exprimaient leur désaccord, Jérôme Fouache revenait à tête reposée sur la défaite d’Aro Agmadyan : « Il remporte le premier round, deuxième round, c’est comme ça. Mais le troisième, c’est lui qui finit le plus fort. Il y a un arbitre qui le voit vainqueur. Après, c’est la boxe, ça dépend des styles qu’on aime. Si on préfère l’offensive, comme moi, je mets Aro, mais si on penche plus pour la défensive et la boxe technique, alors c’est Fares. » Parce que cette opposition est, en toute objectivité du prisme local, « le plus beau combat de la journée. » Cela ne signe en aucun cas une fin pour le prodige du club, car on commence à le voir, et son entraîneur insiste : « Je pense que c’est un boxeur d’avenir, c’est une future star ici. »
En effet, s’il n’est pas déçu de la performance de son boxeur, il est conscient que pour le bien-être de son poulain, les demi-finales se seraient soldées par un abandon. Car l’affrontement était violent, semblable à la boxe proposée par Arturo Gati et Mickey Ward, au début des années 2000. Une trilogie dans laquelle la technique n’avait pas vraiment sa place et où la boxe revenait à un côté bestial. Les pieds plantés dans le sol, les coups pleuvaient tandis que les deux guerriers encaissaient. Si la comparaison peut sembler exagérée, c’était l’impression qui ressortait de ce duel entre Aro Agmadyan et Fares Fezai qui ne refusait pas le combat.
Des résultats incertains ? Le souhait de Jérôme Fouache
Malgré le revers de son protégé, la figure de proue de l’Amiens Boxing Club est satisfait des différents duels ayant eu lieu. « On a vu des belles oppositions toute la journée. On voit des vrais combats. » Il développe son propos en donnant son avis sur la situation actuelle de la boxe au plus haut niveau : « Je m’explique, si on voit la boxe professionnelle d’aujourd’hui, dans une opposition entre un boxeur français et un de l’Est, donc Roumanie ou Slovaquie, il n’y a pas d’incertitudes sur le résultat. » Or, ce n’est pas ce qu’il souhaite voir. Cette réunion, par contre, regorge d’affrontements où les issues sont indécises. Aucun clair favori ne paraît se démarquer et le niveau proposé est bon. En parlant de l’avenir, l’entraîneur nous en dit un peu plus sur ses projets : « Le prochain pro d’ici, il passera avec une cinquantaine de combats, comme cela, il aura les armes pour répondre à n’importe quel boxeur. » Enfin, concernant la sensation Housni Zahlag, absent de cette réunion, il est mis au repos en prévision des détections de l’équipe de France.
Cyprien Baude
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr