L’ASTT se maintient en Pro B, grâce à un Santiago Lorenzo dominateur dès le premier duel. Histoire d’embellir la fête, les Poulpes se sont imposés 3-1 face au Villeneuve PPC. Une victoire de l’équipe fanion très importante pour le club, qui promet de belles choses pour l’avenir.
Les pongistes de l’équipe pro de l’ASTT avaient un objectif : remercier les bénévoles et supporters de l’équipe. Et quoi de mieux qu’une victoire dès la première opposition de Santiago Lorenzo pour assurer le maintien, puis un Denis Dorcescu qui sort ses tripes pour remporter un match serré et enfin un retour en grâce du plus Amiénois des Argentins ? Un menu copieux, mais avec un succès fou.
Benjamin Fruchart voulait aussi faire la fête
Benjamin Fruchart voulait imiter son coéquipier Santiago Lorenzo. Après la victoire de ce dernier, il faisait face à Damien Llorca, mais avec le soulagement du maintien, rien ne s’est vraiment passer comme prévu. Il avoue que même si « l’ambiance était incroyable et j’avais envie de jouer le match, je pense que la pression était redescendue et que j’ai eu du mal à me mettre dedans. » Malgré un bon début de premier set (il menait 7-3), il s’inclinait finalement 8-11. « Ça m’a mis un peu dans le mal pour la suite », le reste du match était en faveur de Damien Llorca, son adversaire, qui s’imposait en quatre manches. Mais l’essentiel est ailleurs et le jeune Nordiste en est bien conscient : « Le principal c’est l’équipe et la Pro B pour l’année prochaine. »
Sa première saison en Pro B est très belle, il possède plus de 50% de victoires et il ne cache pas qu’il est « franchement très content de ma première saison avec Amiens et d’être maintenu. » Arnaud Sellier déplore malgré tout ce passage à vide durant cette opposition : « Il était invaincu depuis longtemps, je crois. […] Et ce que je regrette un peu, c’est qu’il est passé à côté de son match ce soir. […] Ça ne remet absolument pas en cause sa belle saison, son importance dans l’équipe, sa progression cette année. Sur le papier, c’est le meilleur joueur de l’équipe. C’est lui qui a le meilleur classement. »
Santiago Lorenzo est un phénix
Santiago Lorenzo aura alterné, durant cette saison, le sublime et le mauvais. Avec du recul, son début de saison catastrophique est peut-être lié à sa participation au plus grand évènement sportif : les Jeux olympiques. « Les Jeux olympiques sont la plus belle chose qu’il me soit arrivée et revenir de cette compétition était compliqué. J’ai eu du mal à jouer au début de la saison, je me sentais responsable de la situation dans laquelle on se trouvait » analyse avec honnêteté l’Argentin, conscient qu’il devait rehausser son niveau de jeu pour retrouver les sommets. Et les sommets, il n’a cessé de les grimper. Vainqueur expéditif du leader de Villeneuve-sur-Lot, Olajide Adeyemi Omotayo en trois sets, officialisant ainsi le maintien de son équipe en Pro B, puis de Damien Llorca, encore une fois, en trois sets, il offrait la victoire aux siens. « Je me sens vraiment bien actuellement. On s’est enfin maintenu en Pro B. On a bien joué et je pense que l’on a fait de très bons play-downs. […] J’ai essayé de juste apprécier l’atmosphère et c’était fabuleux. » Il concluait l’entretien par des remerciements : « Chaque match est important et je voulais remercier toutes les personnes du club pour leur soutien malgré les difficultés. »
Pour son entraîneur, la performance de l’Argentin a « vraiment fait du bien. Tous, évidemment, ils nous ont fait du bien. Mais on a retrouvé un grand Santiago. Pour qu’une équipe marche, il faut un grand leader. » Et ce leader s’avérait être Santiago Lorenzo sur cette fin de saison, comme l’an dernier.
Denis Dorcescu en deux temps, mais en champion
Denis Dorcescu aura eu très chaud face à Gustavo Gomez. Arnaud Sellier revient sur cette victoire en cinq sets au bout du suspens : « Denis, c’est quelqu’un qui va toujours au combat. Le match de ce soir n’était pas facile, mais il a été le chercher avec les tripes. » Toujours à fond, le Poulpe peut encore faire preuve d’inconstance, un détail à rectifier pour réussir à passer au niveau supérieur. Son niveau par rapport à l’an dernier a augmenté et son importance au sein de l’effectif ne fait que s’agrandir de match en match. Le pongiste avouait après la victoire que « la semaine a été folle ». Ils avaient mis tous les ingrédients pour bien négocier le match retour à la salle Labaume, « on était limite un peu surpris que ça se passe aussi bien. » Outre la joie intense, on pouvait ressentir un soulagement de par la symbolique de cette équipe : « Ça compte énormément pour le club, car beaucoup de gens s’investissent tous les jours. » L’antre des Poulpes était comble et le pensionnaire du club ne peut s’empêcher de mettre en avant la présence constante de supporters : « Il ne faut pas prendre pour acquis ce qu’il se passe ici avec tout le public, je vais venir tout le temps profiter, car jouer au ping dans cette ambiance-là, c’est magique. »
L’ASTT est enfin soulagé
Comme le disait Arnaud Sellier : « Soulagé. Après, c’est très différent de l’an dernier à vrai dire. » Dans les deux situations, le club amiénois avait remporté la première confrontation 3-0 ainsi que le premier duel du match retour. Mais face à la formation du Sud-Ouest, « Santiago a tellement dominé le premier match qu’on a eu le temps de le voir arriver ce maintien. » La fête était belle à Amiens, mais le technicien tient à parler du moment particulier que lui et ses joueurs ont vécu lors de la rencontre à Villeneuve-sur-Lot : « On a vécu aussi un grand moment à Villeneuve. On était tous les quatre […] On était à la fois très contents et très réservés. Et on ne pouvait pas faire les « malins ». Il y avait beaucoup de joie contenue toute la semaine.« Bien sûr que les Poulpes voudront faire mieux l’année prochaine, car cela fait deux ans que le maintien passe par la petite porte. « On a envie de ne pas se faire peur comme ça tous les ans. » Quoi qu’il advienne, les pongistes, fans et membres du club peuvent profiter de cet instant unique.
Une première saison stressante pour le président
Vincent Buignet est à la présidence de l’ASTT depuis peu de temps et pourtant, il est déjà passé par beaucoup d’émotions. Si son rôle de président le pousse à ne rien montrer, il avouera après le maintien : « Je ne vais pas mentir, j’ai eu très peur toute la saison. » Car il a de l’ambition pour le club et la présence d’une équipe professionnelle permet de mettre en avant la structure et donc l’obtention de ce maintien permet de reprendre un peu son souffle : « Je vais enfin pouvoir me reposer un petit peu ! » Une nouvelle saison en Pro B qui n’aurait sans doute pas eu lieu sans un membre vital, sur qui le président pouvait se reposer : Arnaud Sellier. « Maintenant, j’ai un entraîneur qui a de la bouteille. Et comme je l’ai dit, je lui ai fait confiance tout au long de la saison. […] J’ai senti un regain d’énergie et c’est ce qui a permis de faire une fin de saison tonitruante. Je pense que si on avait joué comme ça toute la saison, on aurait vraiment fait peur à tout le monde. » D’après le kop, 5000 spectateurs, d’après le président, 500, mais bien que les chiffres divergent, cette présence en masse permet de vivre des émotions encore plus fortes et celles ressenties vendredi soir étaient « grandioses ».
Après les matchs de classement, place à l’avenir
S’il reste encore des matchs à disputer, Vincent Buignet commence à se projeter sur la saison à venir, avec comme objectif de « construire quelque chose pour ne pas se maintenir. On va construire quelque chose pour créer de l’avenir, créer du rêve. Je n’en dis pas plus. » La réussite de ce projet passera sans doute par un des points qui tient le président à cœur, et qui est en quelque sorte son cheval de bataille : faire de l’ASTT un club fédérateur. « Amiens a toujours été vu comme l’ogre qui prenait les joueurs des petits clubs. Et moi, je veux montrer à tout le monde qu’Amiens, c’est un club fédérateur. C’est un club qui est prêt à prendre n’importe quel petit jeune pour le faire évoluer, mais qui reste dans son club et qui, un jour peut-être, jouera en Pro B. […] Et je veux que ces clubs de la Somme participent avec nous, que le comité soit à nos côtés. Et ce soir, franchement, j’ai eu beaucoup d’émotions. Et je pense que vous avez dû le voir quand j’ai remercié les clubs, parce que c’est un travail de longue haleine. »
Arnaud Sellier conclut : « Ça a été un peu long à se mettre en route, mais on avait une très belle équipe cette année. Ce n’est pas fini encore. Il nous reste deux matchs de classement. » Face à la formation havraise, le 26 mars ou 29 avril, les Poulpes auront une revanche à prendre.
Cyprien Baude
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr