Plus que de ses joueurs, c’est de l’arbitrage dont Mario Richer, entraîneur des Gothiques, a été déçu à l’occasion du troisième match de la série face aux Dragons de Rouen. Car même s’il n’explique pas entièrement la défaite des siens (3-4 a.p), il estime que son influence a été grande dans le déroulé de la rencontre.
Les Gothiques voulaient frapper un grand coup ce mardi, au Coliseum, mais ce coup a finalement été pris derrière la tête. Devant durant une grande partie de la rencontre, les Amiénois ont vu Rouen revenir au score pour finalement l’emporter en prolongation. Le troisième match de ces quarts de finale de play-offs tourne donc en faveur des Normands qui mènent désormais 2-1. Après la rencontre, Mario Richer, le technicien de l’équipe samarienne, analysait d’abord la rencontre d’un point de vue flatteur pour les Rouennais : « Je pense que l’on avait fait un bon match jusqu’à temps qu’il y ait la double supériorité numérique. Ensuite, le match a tourné. Rouen a eu l’avantage sur nous en troisième période. On a vu que c’est une grosse équipe. En prolongation, c’est la même chose. Il y a des bons patineurs, des bons joueurs. Mais c’est toujours décevant de perdre » concluait-il.
Il relatait la différence de possibilités offensives entre son équipe et l’adversaire : « On a ramassé trois buts mais ce n’est pas assez. Tu sais que Rouen peut en faire quatre, cinq, six. Nous autres, c’est l’inverse. On n’en fera pas douze. Donc, il faut leur limiter le nombre de chances, il faut bien jouer défensivement. » Et pendant deux tiers temps, défendre ensemble, se jeter sur tous les palets, c’est ce que les Gothiques ont fait si bien qu’ils menaient 2-0 puis 3-1 à l’issue de chacun d’eux. Mais le tournant du match, que Mario Richer qualifie de « faute grave », est une action à l’issue de laquelle son équipe se retrouve en double infériorité après deux pénalités concédées en l’espace de trois secondes. S’il ne conteste pas le premier coup de sifflet, il enrage quant au second qu’il peine à comprendre : « Un joueur, à la mise au jeu, touche le palet avec le bout de sa crosse, ce qui est totalement légal. » Pas selon l’arbitre.
Quelques secondes plus tard, Rouen réduisait la marque et retrouvait de la confiance tandis que les pensionnaires du Coliseum, déboussolés par cette décision, sortaient de leur match pendant quelques minutes, coûtant le troisième but encaissé. « J’espère qu’il y aura une sanction contre lui, parce qu’il vient peut-être de faire tourner la série. En tout cas, il a fait tourner le match. Un juge de ligne qui décide du match, c’est fort ! Il ne devrait pas se présenter ici demain. Il ne mérite même plus d’arbitrer dans cette ligue-là« a fustigé le technicien québécois. « Ce n’est pas jouer avec la vie des gens, mais quasiment. C’est jouer avec la série, jouer avec le hockey. » Le barbu s’est ensuite brièvement projeté sur le match 4 qui aura lieu ce mercredi, encore au Coliseum, estimant que c’était « encore jouable. »
De son côté, Zachary Lavigne, capitaine des Gothiques, n’a pas évoqué la question de l’arbitrage, préférant relativiser la performance du jour : « Je crois que c’est un bon match, comme les deux premiers. Ce sont des matchs serrés. On s’attendait à une série comme ça, donc il faut vite l’oublier puis passer au prochain match. » Le Québécois estime qu’il faudra au moins être « presque parfait dans tous les secteurs » pour espérer pour triompher ce mercredi mais il croit dur comme fer à une réaction similaire à celle qui avait permis le succès au match deux alors que lui et ses coéquipiers avaient perdu la première rencontre : « On est capable de le faire. » D’autant que Gothiques et Rouennais semblent avoir un niveau similaire dans ces play-offs, les victoires se jouant à des détails : « On l’a vu tout au long de l’année, il y a des petites équipes qui battent les premiers. Donc oui, toutes les équipes sont battables, il faut juste trouver les moyens.« Amiens a désormais moins de 24h pour trouver ces solutions qui permettraient de recoller à 2-2 et de poursuivre le rêve d’une qualification en demi-finale.
Simon Vasseur
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr