Margot Gadiou, volleyeuse au LAMVB, est une passionnée de la discipline. Elle a eu la chance d’intégrer le pôle espoir régional au CREPS de Wattignies. La joueuse de 15 ans revient sur ce quotidien de haut niveau, au travers d’un témoignage personnel.
« Le CREPS de Wattignies est une structure de sport de haut niveau accueillant plusieurs sports. Plusieurs Amiénois font partie de ce CREPS au sein des pôles volley filles et garçons. Nous sommes deux, Léandre Phalempin et moi. Parmi les différents pôles, il y a un pôle espoir féminin de 13 filles, et un pôle France volley masculin de 15 garçons. Nous, nous sommes encadrées par Sylvain Boutleux, son coach adjoint Lucas Herledan et des préparateurs physiques ».
Un quotidien…
« On jongle entre entraînements et cours au sein de l’enceinte du CREPS, mais aussi dans le collège ou le lycée affilié. On a un emploi du temps aménagé nous permettant de pouvoir s’entraîner un maximum. On a environ 13 heures de volley par semaine, 2h30 de renforcement et musculation, sans oublier les entraînements en club le vendredi et les matchs le week-end. La saison est fatigante, nous n’avons presque pas de jours de repos entre compétitions et entraînements, et les blessures sont vite arrivées. On est donc suivies par des médecins et des psychologues tout le long de notre parcours dans la structure. Du début de la saison jusqu’à notre départ.
En dehors des entraînements, on peut avoir accès à un sauna et à un bain froid pour la meilleure récupération possible. On est logées dans des internats où on est surveillées et aidées par des assistants d’éducation. L’internat n’est pas en très bon état, mais il va être refait pour l’accueil des équipes lors des Jeux Olympiques ».
… avec une épée Damoclès au dessus de la tête
« Le sport de haut niveau est un milieu difficile et compétitif. Au moment de l’entrée au CREPS on s’engage sans savoir combien de temps nous allons rester : 3 ans, 2 ans, 1 an, 6 mois, voire moins… A tout moment on peut partir et le staff ou la direction peut aussi décider de mettre fin à l’aventure. Les raisons peuvent être diverses et variées : un aspect psychologique trop difficile à gérer, un comportement déplacé, un trop grand nombre de rapports, une faute grave, mais aussi des raisons plus futiles comme un changement dans le double projet, mais aussi l’éloignement avec notre famille…
La politique de la fédération est de rajeunir les pôles, ce qui fait que certains garçons comme filles n’ont pas été repris, que ce soit pour cette année ou pour celle d’après ».
Comme une deuxième famille
« Le CREPS est plus que juste un espace d’entraînement, c’est ta deuxième maison, et tes coéquipières sont ta deuxième famille. Quand on n’a ni entraînement, ni cours, on se retrouve au synthétique où on joue aux cartes, au volley, au rugby ou au foot. D’ailleurs, il se passe toujours quelque chose, il y a des stages, les venues des équipes de France…
Mais la vie au CREPS n’est pas que de l’amusement et du plaisir, on est obligé d’avoir une certaine rigueur et la vie de sportif de haut niveau met une certaine pression parfois difficile à supporter. Au milieu d’année, une de nos coéquipières a quitté le pôle pour raison psychologique. D’ailleurs, un suivi psychologique est obligatoire pour chaque sportif pour éviter que l’aventure ne se passe mal ».
Du sport, mais pas que !
« L’apport sportif du CREPS n’est pas que technique, il est aussi mental grâce à une préparation pour nous souder encore plus au niveau collectif et pour éviter que la pression et le stress n’entravent notre jeu. Le mental est très important pour un sportif de haut niveau, que ce soit sur le terrain ou en dehors.
Le scolaire est aussi important que le sportif. Pour nous aider à nous maintenir scolairement, des heures d’études sont organisées avec les assistants d’éducation, et lors des épreuves de brevet ou de bac, on peut louper les entraînements pour aller réviser sans problème ».
La fin d’une aventure…
« Le CREPS est un terrain de rencontres. On se fait des amis dans les différents pôles, on devient amis avec des personnes qui habitent dans le sud et sans le CREPS je ne les aurais pas rencontrées. L’année prochaine je ne serai plus au CREPS. En vrai, j’ai adoré cette année mais elle a été très intense et reprendre une année normale va être reposante. En quittant le pôle, tout ce qui a été appris va resservir, même en cas d’arrêt du sport car on y apprend la rigueur, l’acharnement, l’entraide… L’ambiance de l’internat et les entraînements vont me manquer mais pas la pression et la fatigue, ni les trajets en train pour faire des allers-retours le week-end entre le CREPS et chez moi. En revanche, je garderai de cette année un souvenir positif ».
Margot Gadiou
Crédit photos : Reynald Valleron / Kevin Devigne – Gazette Sports et DR