Cinq Françaises se sont qualifiées pour le tableau principal du tournoi international W15 de l’Amiens AC qui débute ce mardi. Un bilan porteur d’espoirs, à condition de bousculer à présent la hiérarchie…
De la plus expérimentée Maneva Rakotomala, 21 ans (N°60 française, TC Thiais) à la cadette Lucie Pawlak, 17 ans le mois prochain (-4/6, ASPTT Montpellier), en passant par Alice Battesti, classée -15 et licenciée au Mezzavia TC (photo ci-dessus), Lucie Brun (-4/6, TC Paris) et Alicia Martial (-2/6, CA Périgueux), elles sont 5 Françaises à avoir décroché le précieux sésame, une place dans le tableau final du tournoi ITF.
Un club des 5 auquel s’ajoute une sixième joueuse tricolore repêchée – lucky loser – après avoir perdu in extremis au dernier tour des qualifications : Maëlle Leclercq, 19 ans (-15, TC La Grande Motte). Comme les trois autres qui se sont extraites du marathon des qualifs – l’Italienne Costanza Traversi, l’Ukrainienne Veronika Podrez et l’Anglaise Georgina Hays -, elles ont droit à un mardi de repos.
La preuve par 9 super tie-breaks !
Une journée « off » bienvenue vu l’intensité des qualifications, ce lundi. 9 des 18 matchs du jour se sont achevés au super tie-break, ce jeu décisif en 10 points instauré, aux qualifs seulement, pour abréger les matchs arrivés à un set partout. Et tous, sauf un, ont vu la joueuse qui avait empoché la 1ère manche s’incliner finalement… À ce cruel petit jeu, les Françaises ont donc brillé.
Le super tie-break a par exemple souri à la Périgourdine Alicia Martial, 18 ans, qui s’est offert la tête de série N°1 des qualifications, Chloé Noël, en enchaînant victorieusement les deux jeux décisifs, 4-6 7-6(6) (10-5) ! « C’est dur d’enchaîner tie-break et super tie. Surtout que j’ai eu une balle de match dans le tie-break... Mais j’ai surtout été gênée par des ampoules aux pieds. Je n’ai pas pu jouer mon jeu, monter au filet. Elle envoyait des scuds, ça rentrait où ça sortait » a constaté la perdante.
Alors qu’Alicia Martial assume son « jeu à risques. Mais je dose mieux maintenant, je suis en train de trouver l’équilibre. Avant, je cherchais toujours à faire le point direct. Mais j’ai beaucoup travaillé la filière longue depuis un an. »
Je vais demander la nationalité française
Georgina Hays, 16 ans, Britannique
Quant à Léna Thomas Iglesias, tombeuse de l’Amiénoise Kimberly Chaba au 1er tour de ces qualifs, si elle a confirmé au tour suivant, en deux manches également, l’Yvelinoise de 16 ans n’a ensuite gagné que trois jeux au dernier tour, dominée par la précision de Maneva Rakotomalala (6-2 6-1).
Profitant de son côté « d’un emploi du temps aménagé pour passer le bac en juin dans la section sportive de [m]on lycée privé d’Ajaccio », Alice Battesti a fait aussi bien que l’an dernier, en enchaînant deux matchs convaincants. D’abord menée 1 set à 0 par sa conscrite parisienne de 2005 Constance Levivier, elle s’est qualifiée au fameux super tie-break, 2-6 6-4 (10-8), « au mental et au physique car j’étais un peu stressée. » Avant de dominer la géante néerlandaise Eloise De Mooij (6-3 6-3).
À ce très bon bilan tricolore dans les qualifications, on ajoute deux ados étrangères de 16 ans qui accèdent également au tableau principal, mais qui vivent en France depuis des années : celle qui a éliminé l’Étaploise Inès Vandekerckhove, 7-6(3) 6-1, la globe-trotteuse Georgina Hays, Britannique de 16 ans posée en Charente-Maritime depuis 8 ans. « Je vais demander la nationalité française. Je suis née en Nouvelle-Zélande, puis j’ai habité en Irlande et en Floride, avec mes parents qui sont anglais. Mon père était marin-pêcheur » explique-t-elle, dans un français parfait.
Ainsi que l’Ukrainienne Veronika Podrez, fluide et solide à la fois pour écarter tour à tour en 2 sets l’Italienne Rizzetto puis l’Allemande Böhner. Car elle aussi est arrivée en France enfant. Et à l’AAC, elle fait mieux qu’il y a un an, quand forcément « préoccupée par ce qu’il venait de se passer en Ukraine où j’ai encore de la famille », elle avait cédé dès le 1er tour des qualifs.
Thessy Ntondele loin des yeux…
Ce mardi marque le début du double (lire ci-dessous) et des matchs du grand tableau du simple. Un tableau principal dans lequel, pour la 1ère fois depuis plus de 15 ans, aucune Française ne figure parmi par les 8 têtes de série, les joueuses les mieux classées. Les Bleues sont donc outsiders.
À l’image de la jeune joueuse que le petit monde amiénois du tennis va suivre ce mardi matin : Thessy Ntondele (-4/6). Licenciée au TC Ronchin, elle s’entraîne tous les jours sur les courts de la Ligue des Hauts-de-France mitoyens de l’AAC. Et elle lance la journée sur le lointain court N°6. Profitant de sa wild card, elle n’a rien à perdre contre une Allemande, Fabienne Gettwart, son aînée de 10 ans, 985ème WTA. Rien de tel que d’évoluer dans la pénombre pour entrer dans la lumière…
Tournoi ITF féminin W15 de l’AAC – Allée des Tennis à Amiens – Entrée gratuite
Les principaux matchs de ce mardi :
À partir de 11h :
Fabienne Gettwart (ALL) – Thessy Ntondele Zinga (FRA)
Vicky Van de Peer (BEL-N°8) – Diana Martynov (FRA)
Chelsea Van Houtte (BEL) – Jessica Bertoldo (ITA)
Pas avant 12h30 :
Massiva Boukirat (FRA) – Enola Chiesa (ITA)
Pas avant 15h :
Alicia Martial (FRA) / Elisa Cesarina Vincenti (ITA) – Yaroslava Bartashevich (FRA) / Diana Martynov (FRA)
Pas avant 16h :
Jessica Bertoldo (ITA) / Emma Rizzetto (ITA) – Thessy Ntondele Zinga (FRA) / Lucie Pawlak (FRA)
Pas avant 17h : Astrid Cirotte (FRA) – Arina Vasilescu (ROU-N°5)
Vincent Delorme
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports
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