Au terme d’une série rapprochée de rencontres, Amiens se déplace à Nancy pour y disputer son 1/8è de finale de Coupe de France.
Ajaccio, Guingamp et enfin Quevilly, soit trois résultats différents, voilà l’enchaînement que viennent de connaître les joueurs de l’Amiens SC, en seulement 8 jours. Et, à peine 3 jours plus tard, on les retrouve encore sur le pont, mais cette fois pour une autre compétition, la Coupe de France. Alors, forcément, après n’avoir tourné qu’à 17 joueurs dont 7 plus de 70% du temps, il va falloir trouver « de la fraîcheur ». Ainsi, Philippe Hinschberger assure que dans de telles circonstances « tu es obligé de faire tourner sur quelques postes. »
Pour autant, la rotation ne sera sûrement pas si importante que cela. Au-delà de Régis Gurtner qui cèdera sa place à Yohann Thuram ou de Harouna Sy qui retrouvera son couloir gauche, on imagine mal les défenseurs centraux de métier céder leur place, d’autant que Mamadou Fofana n’est toujours pas rentré de la CAN, où il a dû se contenter de suivre l’élimination des siens en 1/8è par la Guinée-Équatoriale depuis les tribunes après avoir passé la phase de poule tantôt sur le banc, tantôt dans les gradins. Quant à Mickaël Alphonse, il ne devrait pouvoir apporter du répit à Owen Gene qu’à partir de « la semaine prochaine ». Et les absences dans les autres secteurs de jeu sont nombreuses, entre Benet, Lahne, Gomez, Diakhaby et Dossevi.
En revanche, en plus de Traoré, cette rencontre signe le grand retour de Mustapha Sangaré. L’attaquant, plus apparu depuis un an et dix jours, et une rencontre de Coupe de France contre Dunkerque, s’il n’a pas encore pu s’entraîner tout à fait normalement « parce qu’on avait une accumulation de matchs », son coach considère qu’« il est sur la bonne voie ».
Dans ce contexte où la rotation ne pourra donc être que limitée, la crainte sera avant tout « niveau blessures ». Pour le reste, les Amiénois abordent ce 1/8è de finale avec l’esprit plutôt tranquille. Même si, depuis mardi, le discours a quelque peu changé. « La coupe, c’est un dérivatif, ce n’est pas de la prise de tête, tu te fais éliminer à Nancy qui a sorti deux clubs de L1, ce ne sera pas honteux, tu te qualifies, ce sera formidable parce que tu seras en quart, ce sont des matchs qu’on aborde avec moins de pression de résultat » expliquait alors Philippe Hinschberger. Mais à l’approche de la rencontre, le coach des Picards s’est pleinement focalisé sur cette rencontre du jour, avec un objectif « passer ». Car même s’il admet toujours que « ce sont des matchs à élimination que tu abordes avec un autre état d’esprit, tu es moins dans le calcul », il affirme aussi que c’est « plus que du bonus, c’est la deuxième compétition dans laquelle on a envie de bien figurer. »
Conserver cette « bouffée d’oxygène »
Une ambition que ne peut que partager Yohann Thuram, la doublure de Régis Gurtner dont c’est la seule occasion de jouer depuis le début de saison : « Je n’ai pas envie que ça s’arrête, sur un plan personnel, ça fait du temps de jeu en plus, mais je ne suis pas le seul, on va faire en sorte que l’aventure continue. » Et s’il estime que le club samarien « a les arguments pour passer ce tour dans le jeu » malgré l’accumulation récente de matchs, c’est aussi parce que, pour lui, « le mental va prendre le dessus, il va falloir mettre la fatigue de côté ». L’aspect mental sera une composante de ce match mais aussi une possible conséquence, et donc un enjeu, pour deux équipes qui jouent le maintien en championnat. « La coupe nous a remis la tête à l’endroit, rappelle ainsi le portier amiénois, et je pense qu’eux aussi sont dans cet état d’esprit. »
Car l’AS Nancy-Lorraine connaît une année paradoxale. Alors que le parcours en Coupe de France est de belle facture, avec les éliminations de Troyes et surtout Rennes aux tirs au but, les Lorrains vivent une saison effroyable en championnat, avec 15 points, soit 7 de retard sur le barragiste. De ce bilan, Philippe Hinschberger prévient : « C’est du 50/50. Intrinsèquement, sur un match, on n’a aucune raison d’être favoris. » Pour étayer cela, il s’appuie sur deux arguments. D’une part parce que « c’est une compétition autre que le championnat. » et qui, on l’a vu, réussit bien aux Nancéiens. D’autre part parce « Nancy a battu Bastia sur son premier match avec Albert Cartier », signe d’un possible mieux.
Mais si la prudence est de mise, la poursuite de la belle aventure est tout de même à portée et doit être dans les têtes. Au bout, un possible quart de finale de Coupe de France. Un tour que seul un joueur du groupe présent demain à Picot a déjà disputé, Mateo Pavlovic (par deux fois, avec Angers, en 2017 et 2021).
1/8è de finale de Coupe de France
Samedi 29 janvier, 16h15, Stade Marcel Picot, Tomblaine : AS Nancy-Lorraine (L2) – Amiens SC (L2)
Le groupe amiénois : Gurtner, Thuram – Mendy, Xantippe, Sy, Gene, Pavlovic – Lusamba, Lomotey, Gnahoré, Gomis, Lachuer, Zungu, Doums Fofana, Traoré – Badji, Bamba, Arokodare, Akolo, Sangaré
Morgan Chaumier
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports