Sous le maillot du Longueau Amiens Métropole VB depuis cet été, elle a contribué à sa manière à l’accession en Nationale 2. Echelon qu’elle découvrira d’ailleurs dans quelques semaines… Portrait.
Une simple allusion l’aurait déjà fait sourire… Et pourtant le rêve est devenu une réalité. Ainsi au terme d’un championnat à jamais gravé dans l’histoire pour les raisons que l’on connaît, Eléonore Malivoir et ses camarades sont parvenues à décrocher le graal. Et à la rentrée, le Longueau Amiens Métropole VB évoluera donc en Nationale 2. Niveau jusqu’alors jamais atteint par le club cher au président Pierre Cailleux.
« Certes, la décision de la Fédération Française d’interrompre le championnat en cours nous a donné un petit coup de pouce. Pour autant, je reste convaincue que nous avions la main » commente Eléonore Malivoir. Amiénoise « d’adoption et depuis peu » se plait-elle à rappeler, l’intéressée appréhende donc cette belle réussite avec beaucoup de retenue…
L’idée de pousser les portes de cette structure amiénoise m’avait déjà traversé l’esprit quelques mois plus tôt… Cependant je redoutais de couper ce cordon ombilical avec le club de Villers-Cotterêts. Une association où j’ai effectué mes premières passes, sous le regard de « Gilou » Beaudoux.
« C’est pour le moins inattendu ! Lors des exercices précédents, sous le maillot de mon club formateur, Villers-Cotterêts VB (Aisne), l’objectif se définissait autour du maintien la plupart du temps. Le Longueau Amiens Métropole VB, que je venais de rejoindre, sortait d’une saison difficile et avait durement bataillé pour demeurer en Nationale 3. Dès lors, les prétentions se voulaient raisonnables… » explique la demoiselle de vingt ans. Toute heureuse néanmoins d’avoir pu participer à une belle histoire qui ressemblerait presque à un joli conte de fée.
« L’idée de pousser les portes de cette structure amiénoise m’avait déjà traversé l’esprit quelques mois plus tôt… Cependant je redoutais de couper ce cordon ombilical avec le club de Villers-Cotterêts. Une association où j’ai effectué mes premières passes, sous le regard de « Gilou » Beaudoux. Où j’ai connu tant de joies, l’opportunité également d’enrichir ma galerie de trophées. À commencer par un titre de Championnes de France UNSS que nous sommes parvenues à remporter à Mende (Lozère) avec une équipe composée en majeure partie de licenciées du VCVB. Il n’est jamais simple de rompre avec un environnement que vous avez côtoyé pendant plus d’une décennie…» raconte, non sans émotion, Eléonore Malivoir. Consciente toutefois qu’une page devait, allait devoir se tourner.
« À Amiens afin de poursuivre mes études, j’ai tenté dans un premier temps, d’effectuer régulièrement les allers-retours. Mais il a fallu se rendre à l’évidence… » Et la rencontre avec Julie Cadart s’est alors révélée tel un accélérateur dans une prise de décision… « Notre chemin s’est croisé à l’Université » raconte l’étudiante, évoquant la proposition de son enseignante à l’accompagner aux séances d’entraînements du LAMVB. Une entrée en matière qui offrait l’opportunité à la « nouvelle venue » de faire plus ample connaissance avec ses futures coéquipières. « Mon profil devait peut-être correspondre à celui que recherchait Clément Bevilacqua » lâche, en souriant, celle qui retrouvait ainsi une belle opportunité d’attiser à nouveau sa principale source de plaisir. « Je ne peux plus vraiment m’en passer ! Le volley-ball représente une drogue dont prétendre se priver est difficilement imaginable. »
Un aveu qui explique ainsi cette volonté farouche et permanente à vouloir repousser, sans cesse, ses limites. Intransigeante envers elle-même, Eléonore Malivoir consent aussi ne rien devoir au hasard.
La force du LAMVB résulte aussi dans son organigramme. Il existe comme un petit parfum de professionnalisme au sein d’une structure qui continue à revendiquer, vanter sa vocation amatrice.
« J’ai eu la chance d’être à la bonne école. Aux côtés notamment de Séverine Véniard, une des mes partenaires à Villers-Cotterêts, j’ai pu apprendre, progresser » confesse celle qui ne tardait pas à prendre du galon. Dans un registre qui n’était cependant pas le sien : « De formation « centrale », j’évolue dorénavant et sur les sollicitations de Clément (Bevilacqua) sur les extrémités du terrain. » Repositionnement stratégique où elle s’affirmait d’ailleurs à chaque rencontre. Confrontations où le LAMVB tirait son épingle du jeu…
« Nous avons débuté ce championnat sur les chapeaux de roues. Les victoires se sont enchaînées et l’écart avec nos poursuivantes s’est logiquement accentué » se remémore celle qui, à l’image de ses camarades, trouvait plaisir à se prendre au jeu. Une main mise qui, bien que contestée lors des deux dernières rencontres d’avant confinement face au VC Saint-Polois (3-2) puis au VC Liévinois (1-3), allait être payée de retour.
Je ne peux plus vraiment m’en passer ! Le volley-ball représente une drogue dont prétendre se priver est difficilement imaginable.
« Nous ne déplorions qu’un seul revers à l’issue de la phase aller, face au VC Vincennes (1-3). Lorgner vers l’échelon supérieur apparaissait légitime » indique-t-elle, ravie que cet objectif ait pu être atteint.
C’est donc en Nationale 2 que le Longueau Amiens Métropole VB s’appliquera à en découdre d’ici quelques semaines. Une nouvelle aventure où Eléonore Malivoir sera d’ailleurs conviée : « Le coach et le staff technique ont profité de cette période d’inactivité pour procéder aux entretiens. Afin de définir les contours de l’effectif qui participera à cette nouvelle belle aventure. Et je devrais être de la partie… » Figurer dans ce groupe à qui reviendra la responsabilité de défendre avec opiniâtreté les couleurs du promu amiénois. Une confiance dont celle qui s’est réorientée vers un parcours « sup », avec pour finalité un DUT commerce, s’impatiente de pouvoir honorer.
« Le challenge peut apparaître audacieux mais en aucun cas, à mon sens, insurmontable. L’équipe est perfectible, le collectif bien huilé. Je suis persuadée que nous pourrions être la belle surprise de ce championnat » murmure celle qui veille déjà à appliquer à la lettre une préparation physique élaborée par Olivier Devaux. Elle qui participe aussi à des séances de « préparation mentale » dispensées par Julien Dubus. « La force du LAMVB résulte aussi dans son organigramme. Il existe comme un petit parfum de professionnalisme au sein d’une structure qui continue à revendiquer, vanter sa vocation amatrice » explique une sportive, convaincue, certaine que cet environnement lui a permis de s’épanouir.
« Comme l’avait fait le Villers-Cotterêts VB à une époque » s’empresse de souligner celle qui réaffirme, par la même occasion, son attachement à ses racines.
Fabrice Biniek
Crédit photos : Reynald Valleron (Gazettesports)