FOOTBALL : De grands noms au chevet de l’ASC

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Hier soir, l’Amiens SC organisait un live sur Facebook avec plusieurs personnalités du sport pour débattre de la situation dans laquelle se trouve le club. Plusieurs acteurs du football français étaient réunis pour parler du cas de l’ASC.

Du beau monde autour de Jérôme Jean

Le speaker de l’Amiens SC, Jérôme Jean, était l’animateur de ce débat. Un débat qui a rassemblé quinze personnes, dont des membres du club, comme Bernard Joannin, Louis Mulazzi, John Williams ou encore deux joueurs, Mathieu Bodmer et Aurélien Chedjou. Des journalistes se sont aussi joint au live, comme Bertrand Latour (l’Equipe), Pierre Mènes (Canal +), Luis Fernandez (BeIn Sport) et Jean-Michel Larqué (RMC). De plus, l’agent de joueurs Bruno Satin était aussi entouré de Philippe Piat, président de l’UNFP, Steve Savidan, Alain Roche, Laurent Blanc et Antoine Kombouaré. Pendant plus de deux heures, ces quinze acteurs du football ont échangé, dans un débat clair, loin de la cacophonie qu’ils dénonçaient, dans laquelle les instances supérieures du football ont décidé de la fin de saison.

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Une Ligue 1 à 22, un souhait plus que désiré

Au cœur de la « polémique », l’hypothèse d’une Ligue 1 à 22 équipes a été défendue durant ces deux heures. Jean-Michel Larqué se demandait même pourquoi une Ligue 2 à 22 équipes était possible mais pas en Ligue 1. Les différents intervenants défendaient cette idée pensant à la Coupe de la Ligue, qui, disparaissant la saison prochaine, laisse la place à quatre rencontres supplémentaires. Idée soutenue par Laurent Blanc : « Sans la Coupe de la Ligue, on aurait pu caser 4 matchs en plus »

Philippe Piat, lui, parle de « décisions exceptionnelles » en réponse à une situation « exceptionnelle« . Malgré ça, le président de l’UNFP déclare néanmoins qu’il y aurait tout de même des « plaignants », comme Ajaccio, qui se retrouverait toujours autant désavantagé, car le club corse ne pourrait pas jouer les play-offs L2-L1. Cette hypothèse est difficile à mettre en oeuvre, également au vu des droits TV qui devraient être redistribués, même si Louis Mulazzi propose même de baisser les droits TV du club pour arriver à ses fins. Le vice-président du club n’aura pas parlé longtemps, mais suffisamment pour faire entendre sa colère : « Il y a quasiment une semaine, j’étais dans une colère noire, maintenant, c’est de la détermination. Tout le monde a le droit de s’exprimer. Mais je n’entends pas les gens. On est en pleine pandémie, il y a des gens qui se tendent la main, et dans le foot on oublie ça. Ça veut dire que l’image du foot est atteinte. C’est le côté financier qui compte. Nous, on pouvait se priver de l’augmentation des droits TV, pour jouer à 22, mais on (les instances) y a pas pensé. Parce qu’Amiens n’a pas de passé. Du National à L2, on a été attaqué, de L2 à la L1 aussi. Ça n’a jamais été un passage facile. On n’est pas respecté. On ne joue pas avec l’injustice au travers des règlements. On ne transige pas avec l’injustice, on la répare. » Pour lui, le club est victime de son « non »-succès.
Ce sentiment est partagé par Aurélien Chedjou, qui déplore que « Si c’était d’autres grands noms du football qui avaient été à notre place, la décision aurait changé. » Une opinion partagée par Mathieu Bodmer, qui déclare lui que « Amiens dérange« .

L’image peu attirante de l’Amiens SC par rapport au championnat de France aurait donc, selon certaines des personnes présentes sur le live, entraînée cette décision, jugée trop hâtive par ailleurs, notamment par Pierre Mènes : « La genèse (de tout ce débat) est la décision extrêmement hâtive du premier ministre, c’était très prématuré d’envoyer le foot en septembre. »
Cette décision et ses conséquences entraînent de vives réactions, et d’émotions, comme la honte, que ressent Steve Savidan, ancien joueur professionnel, qui compare le « gros paquebot du football français » au Titanic.
Pour Laurent Blanc, invité de marque du live, cette décision est bien évidemment injuste mais l’ancien sélectionneur soulève une autre question : « Y a t’il une décision juste ? » En effet, qu’importe la décision prise, des déçus se feront entendre. Le champion du monde 1998 a également émis l’hypothèse d’un possible règlement en cas d’arrêt de championnat, comme c’est le cas actuellement, afin de mettre tout le monde d’accord, et de ne plus créer de discordes, si nouvel arrêt il devait y avoir dans le futur.

Bernard Joannin a déclaré que « ce combat je le place sur la justice, sur l’humanité et sur la solidarité »

Amiens, seul et contre tous ?

Comme rapporté précédemment, les Amiénois se sentent lésés et victimes de leur image. Tout au long du live, Bernard Joannin n’a cessé d’appeler à « l’humanité » et à la « solidarité » entre les différents acteurs du football. Un appel qui en dit long sur cette situation dans laquelle se trouve le club. En effet, entre droits TV et place européenne ou maintien, la plupart des clubs de L1 ne prêtent main forte au club, et Mathieu Bodmer va même plus loin, en annonçant sans langue de bois que leur seul soutien est « Jean-Michel Aulas« , le président de l’Olympique Lyonnais, qui ne cesse de multiplier les idées pour voir son club en Europe la saison prochaine. Bernard Joannin appelle même à « Changer la décision« . Une autre possibilité fût évoquée, mais vite écartée par Mathieu Bodmer. En effet, Antoine Kombouaré et Laurent Blanc essayaient de voir s’il était possible de rassembler les syndicats de joueurs pour ne pas jouer la saison prochaine, chose presque impossible pour Mathieu Bodmer, qui sait que cet appel ne sera pas pris par tous.

L’Amiens SC se trouve, dans ce qui est sans doute, la pire situation de son histoire, un « cataclysme » pour Antoine Kombouaré. Bernard Joannin clôt d’ailleurs le live en rappelant ceci : « Ce combat, je suis heureux de le mener, car ce combat je le place sur la justice, sur l’humanité et sur la solidarité. Le football est un sport exceptionnel, qui passionne l’ensemble des peuples dans le monde entier. Mais il est par moment très glacial. Le football a besoin de partager des émotions, de nous faire vibrer, mais on doit mettre de la solidarité dans nos relations. Ce combat, j’ai envie de le mener pour l’Amiens SC mais aussi pour le monde du football.« 




Romain Prot

Crédits photos – Léandre Leber – Gazettesports.fr

Publié par La Rédaction

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