TENNIS DE TABLE – Tamas Lakatos : « Je voulais vraiment jouer en France »

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À l’image des autres sports, le tennis de table est à l’arrêt pour une période pour l’instant indéterminée. L’occasion d’aller à la rencontre d’un des joueurs de l’Amiens Sport Tennis de Table venu tout droit de Hongrie, Tamas Lakatos.

Salut Tamas, pour commencer peux-tu te présenter ?

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Bonjour, je m’appelle Tamas Lakatos, j’ai 24 ans et je viens de Budapest en Hongrie. Je n’ai pas franchement de hobbies mais quand j’ai un peu de temps libre, j’aime aller tester de nouveaux restaurants et sortir avec des amis. J’apprécie de pouvoir simplement sortir boire un café et parler avec mes amis. Et si j’ai vraiment du temps, j’aime aussi regarder des séries mais je ne fais pas d’autres sports en dehors du tennis de table.

Pourquoi avoir choisi le tennis de table et quand as-tu commencé à jouer ? Pensais-tu aller si loin dans ta carrière de sportif ?

Mes parents jouaient aussi à l’époque et maintenant ils sont entraîneurs. Ils travaillaient dans un club hongrois alors, quand j’étais jeune, j’étais toujours avec eux. Au début je ne voulais pas jouer, mais un jour j’ai dit que je voulais essayer et depuis, je n’ai jamais arrêté !

J’ai donc débuté à l’âge de 7 ans, ça fait maintenant 18 ans que je joue. Au début, je me suis engagé doucement et puis, une victoire après l’autre, le succès a commencé à se faire. Après ça, je suis devenu joueur professionnel autour de 15-16 ans. Jusque là, j’avais gagné beaucoup de choses mais j’étais encore jeune et dans le sport, quand on commence, on a tout de suite beaucoup de rêves sur une belle carrière de joueur professionnel. Et puis finalement la plupart des jeunes se retournent vers leurs études parce qu’ils n’ont que 16-17 ans. Donc bien sûr je voulais être un bon joueur, mais ce n’était pas l’objectif principal quand j’ai commencé.

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As-tu un joueur modèle dans ta discipline ?

Oui et non. J’apprécie certains joueurs mais il est vraiment difficile de s’identifier à quelqu’un ou essayer de copier un joueur parce que la plupart des grands, qui sont maintenant presque des légendes, sont vraiment spéciaux, ils ont leur propre style de jeu et c’est ce qui les rend si bons ! Mais mon joueur préféré est Jan-Ove Waldner (ndlr : joueur suédois, champion Olympique en 1992) : si quelqu’un s’y connait en tennis de table, il connait forcément ce nom.

Comment définirais-tu ton style de jeu ? Préfères-tu jouer en simple ou en double ?

C’est une question difficile ! Honnêtement, j’ai un jeu un peu particulier ; je dirais que je suis bon à mi-distance de la table, pas trop près mais pas trop loin non plus. C’est vraiment difficile à dire mais à mi-distance c’est ce qu’il y a de mieux pour moi.
Bien sûr je suis plus habitué à jouer en simple, mais j’aime aussi jouer des matches en double ce qui n’est pas le cas pour tout le monde ! Certains joueurs sont excellents en simple, mais pas tellement en double, moi j’apprécie vraiment les deux.

N’est-ce pas difficile de devoir s’adapter à de nouveaux partenaires quand on se lance dans une partie en double ?

Évidemment ça peut être compliqué, mais ça peut aussi être simple. Ça dépend vraiment du style de chaque joueur et aussi de la personne : ça peut se faire sans problème tout comme on peut rencontrer des difficultés. Il a été facile pour moi de jouer avec Alexis (ndlr : Mommessin) et Denislav (ndlr : Kodjabashev) parce que, même si nous sommes deux joueurs différents avec des niveaux et des armes différentes, nous nous battons l’un pour l’autre et ça aide beaucoup. On a souvent joué en double lors de nos premiers matchs et quand on gagnait, je disais que c’était parce que l’on voulait être ensemble et non parce qu’on était meilleurs. Il y a des moments où ça ne compte pas vraiment d’être un excellent joueur puisque, si ton adversaire se bat à fond et que l’écart de niveau n’est pas trop grand, alors seul celui qui veut réellement gagner s’en sortira le mieux.

Qu’est-ce qui t’a amené à choisir Amiens, ou même la France, plutôt qu’un autre endroit ? Est-ce toi ou le club qui a fait le premier pas ?

Tout d’abord, je voulais vraiment jouer en France, ça faisait déjà deux ou trois ans que j’essayais d’entrer en Pro A ou en Pro B. Mais c’est difficile de trouver un club ici alors j’ai dû jouer dans d’autres ligues en attendant et finalement, l’été dernier, je suis tombé sur le club d’Amiens. Je suis vraiment satisfait d’avoir pris cette décision parce que j’apprécie beaucoup ce championnat qui est très relevé et le club est vraiment cool, je me sens bien ici.

Dans un premier temps, c’est moi qui suis allé à la rencontre du club, j’ai parlé avec Denis (ndlr : Chatelain, président de l’ASTT) pour savoir s’il serait intéressé de m’avoir dans le club. À ce moment-là, l’équipe jouait encore en Nationale 1 alors on a continué à discuter et finalement on a choisi d’attendre pour voir ce qui allait advenir. Il a donc fallu que j’attende pour voir si l’équipe remporterait le championnat et accèderait à la Pro B : au final c’est ce qu’il s’est passé alors c’est là que j’ai signé avec Amiens.

On se sent comme dans une petite famille ici alors ce n’était pas compliqué de se sentir à l’aise parmi eux.

Tamas Lakatos

Comment s’est passée l’intégration au sein de l’équipe, du club et de la ville ?

Ça s’est fait tout seul et assez facilement parce que le club ne compte que des personnes géniales. Ils donnent vraiment le maximum d’eux-mêmes pour nous encourager. Comme je dis toujours, on se sent comme dans une petite famille ici alors ce n’était pas compliqué de se sentir à l’aise parmi eux. Tout est bien dans ce club, autant l’équipe que l’ambiance ; j’ai une image très positive d’Amiens jusqu’ici.

Tu dis avoir volontairement choisi de venir jouer en France, trouves-tu que le niveau est plus relevé ici que dans les autres pays européens ?

J’ai joué quatre ans en Allemagne, mais aussi au Danemark et en Hongrie et, pour moi la Pro B de France est vraiment serrée et intense ! Le système est fait d’une telle façon que chaque match est important, tu dois toujours être prêt et te donner à 100%. Je trouve ça très intéressant et en plus le niveau très élevé en France. Quand ils ont changé le système de championnat une première fois il y a deux ans, le niveau a vraiment baissé ; mais depuis qu’ils l’ont changé à nouveau, le niveau remonte progressivement.

Voyager est censé être sympa, mais quand on se retrouve dans deux ou trois pays différents en une semaine, ce n’est plus si amusant.

Tamas Lakatos

Tu es donc un grand voyageur ! La vie n’est-elle pas trop difficile en étant constamment sur la route ?

C’est une vie professionnelle que nous avons choisie, tous les joueurs vivent comme ça, nous n’avons pas le choix. Quand nous n’avons pas de match avec notre équipe, il y a toujours un autre tournoi en cours : soit on joue pour notre équipe nationale, soit on s’entraine et on se prépare pour les rencontres à venir. C’est notre train de vie, on voyage énormément et on n’a pas beaucoup de temps pour voir notre famille chaque année ; mais c’est notre vie et on ne la changera pas. Il faut que l’on s’habitue à tout ça même si, au début, ce n’était pas très facile : voyager est censé être sympa, mais quand on se retrouve dans deux ou trois pays différents en une semaine, ce n’est plus si amusant.

Dans quel pays passe-tu le plus de temps ? Retournes-tu souvent en Hongrie ?

Je ne vis plus vraiment en Hongrie mais plutôt au Danemark où je m’entraîne également. Donc quand je n’ai pas de match ou de tournoi international, je suis au Danemark pour m’entraîner. Pour être honnête, je n’ai pas franchement de temps à passer chez moi, en Hongrie, peut-être une fois toutes les cinq ou six semaines ! Dans ces moment-là je peux rentrer quelques jours ou même une semaine tout au plus. Mais comme je l’ai dit, c’est notre vie et notre métier.


Retrouvez la seconde partie de cet entretien mardi 17 mars.


Propos recueillis par Océane KRONEK

Crédits photos : Coralie Sombret & Kevin Devigne – Gazettesports.fr

Publié par La Rédaction

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