Au printemps 2004, des milliers de personnes se retrouvaient à l’Hôtel de Ville d’Amiens pour célébrer ce qui reste aujourd’hui, le dernier titre de champion de France des Gothiques. Une finale en aller-retour face aux Bruleurs de Loups de Grenoble. Nous nous sommes replongés, 20 ans après, dans ces souvenirs aux côtés des acteurs de cette réussite. Une dizaine d’anciens Gothiques ont répondu à notre demande, aujourd’hui, rencontre avec l’Amiénois de souche Elie Marcos.
Qu’est-ce qui vous a marqué lors de cette saison du titre de 2004 ?
Ce qui m’a marqué c’est qu’on avait une équipe avec un seul étranger, un Finlandais. Beaucoup de jeunes à côté d’autres joueurs français plus expérimentés, ça a été une vraie belle aventure.
Vous faisiez partie de ces jeunes qui avaient eu leur chance lors de cette année-là, comment vous l’avez vécu ?
Moi, je prenais ça avec beaucoup de plaisir et j’avais beaucoup d’envie. On faisait partie des jeunes mais on avait quand même une place importante dans le groupe. On a participé à cette réussite.
Le début des play-offs était notamment marqué par une grosse série face à Dijon...
Je ne me souviens pas exactement de comment ça s’est passé mais de toute manière, on sait que dans les séries ce n’est jamais facile, on ne va jamais chercher un titre facilement. C’est dans l’adversité qu’un groupe se resserre et on était capable de faire de grandes choses après.
Face à Grenoble, vous avez toujours été devant, c’était une finale maitrisée selon vous ?
Je ne saurais pas l’expliquer mais je pense que la confiance était chez nous et qu’on a su faire ce qu’il fallait pour aller chercher ce titre.
Est-ce qu’il y avait ce petit côté chauvin, tout en souhaitant montrer que la formation française était capable de grandes choses ?
Je ne sais pas si on avait cette idée en tête, mais moi c’est surtout après coup où je m’en suis aperçu ! Parce que ça reste quelque chose qui a rarement été fait. Dans ce que je retiens, c’est que les jeunes qui faisaient partie de ce groupe, ce n’étaient que des jeunes issus de la formation amiénoise. C’est quelque chose que j’espère revoir et que l’on sera capable de refaire dans un futur proche. Que les jeunes de la formation amiénoise puissent participer davantage à la réussite du collectif pro.
Qu’est-ce qu’un titre de champion de France vous a apporté en tant qu’Homme ?
Ça m’a appris à être conscient de ce qu’on est capable de faire quand on s’investit à 100% dans un objectif. Quand on croit en quelque chose, il faut mettre tout ce qu’on a en soi pour y arriver. Il y a des échecs mais on se relève et on repart de l’avant. C’est ça que m’a appris cette aventure.
Qu’est-ce que vous êtes devenu après ce titre ?
Derrière l’année du titre, on a encore eu deux belles saisons. Je me souviens de l’année 2006 où on va jusqu’en finale face à Rouen, c’était aussi une très belle saison où on avait encore pas mal de jeunes qui jouaient. Ça m’a construit et ça m’a permis de longtemps jouer en pro derrière. Tout ce que j’ai acquis comme expérience, je l’ai apporté à Strasbourg où je suis parti à 25 ans et où j’ai terminé capitaine de cette équipe pendant huit ans. Maintenant je suis manager des Gothiques, le hockey ça a toujours fait partie de moi. J’ai commencé à 3 ans, j’en ai 40 et je suis toujours à la patinoire. Je m’investis à 100% pour la réussite du club. Je sais que le hockey a beaucoup évolué et que beaucoup de choses ont changé, mais on essaye de se construire avec nos moyens et sans brûler les étapes parce qu’on veut, c’est durer dans le temps.
Beaucoup de joueurs de cette époque continuent de graviter autour du hockey finalement…
De toute manière, quand on a été joueur de hockey, c’est par passion. Les joueurs de hockey ne s’assurent pas un avenir avec leur carrière de hockeyeur en France. Il y a ce côté passionnel qui nous pousse à rester et à continuer. Le hockey, c’est notre raison de vivre.
Kevin Devigne
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr
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