LES 20 ANS DU TITRE DES GOTHIQUES – Laurent Gras : « Ces 2 buts en finale, ce sont sûrement les 2 seuls dont je me souviens dans ma carrière »

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Au printemps 2004, des milliers de personnes se retrouvaient à l’Hôtel de Ville d’Amiens pour célébrer ce qui reste aujourd’hui, le dernier titre de champion de France des Gothiques. Une finale en aller-retour face aux Bruleurs de Loups de Grenoble. Nous nous sommes replongés, 20 ans après, dans ces souvenirs aux côtés des acteurs de cette réussite. Une dizaine d’anciens Gothiques ont répondu à notre demande, aujourd’hui, rencontre avec l’international et attaquant « chamoniard » Laurent Gras.

Avant d’évoquer la saison 2004 en détail, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit globalement ?
Qu’est-ce qui me vient à l’esprit ? Le titre et la bande de pote ! De bonnes années !

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Cette formation essentiellement composée de joueurs Français, c’était un plus ?
Cette année-là, ça l’a été en tout cas. On avait vraiment une super équipe de potes et le seul étranger qui était là, c’était Tommi Hämäläinen, qui s’est très bien intégré dans le groupe. C’était une super ambiance.

Quelques uns de vos anciens coéquipiers m’ont rappelé l’élimination de Rouen, dans la première phase, comme un facteur important de cette saison…
Ça l’a été parce qu’ils avaient tendance à nous battre. Le fait que Rouen ne soit plus sur le chemin du titre, il restait principalement Grenoble. C’est vrai que ça a retiré un gros tenor du championnat et ça nous a souri cette année-là.

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Avez-vous souvenir du quart de finale face à Dijon, cette même année ?
Oui oui, je m’en souviens bien (sic) ! Je pense qu’après avoir passé Dijon, dans nos têtes, on était champion. Parce qu’on venait tellement de galérer contre eux que derrière, ça nous a paru beaucoup plus simple. Vraiment, les gros matchs, ça a été à Dijon. Il y avait des mecs qui s’étaient blessés quand nous étions là-bas, c’était très compliqué, ils nous ont vraiment causé beaucoup de problèmes.

C’est à Dijon que l’équipe s’est encore un peu plus soudée ?
Oui je pense, c’était très mal engagé pour nous mais le fait qu’on ait été soudés, on s’était parlé et on avait mis les choses à plat. C’était passé, durement, mais on avait réussi à s’en sortir. Si ça n’avait pas été une bande de potes comme ça, je ne sais pas si ce n’est pas Dijon qui serait passé.

En finale, les choses paraissaient plus simples ?
On avait su maitriser et on avait surtout un Mindjimba dans les cages. Et contre Grenoble, il a fait 70% du boulot. Il nous a vraiment fait des parties incroyables. La différence face à Grenoble s’était faite avec les gardiens de but et le leur n’avait pas tenu la route alors qu’Antoine avait fait des matchs incroyables. C’est mon souvenir principal, de me dire qu’on ne craignait pas grand chose parce que Mindji’ pouvait tout nous arrêter, même quand on faisait des erreurs, il était là. Souvent, les finales et les demi-finales se jouent si le gardien est bon.

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C’était solide derrière mais devant, c’était tout aussi solide puisque vous étiez co-meilleur buteur des play-offs avec François Rozenthal !
Je n’en avais aucun souvenir ! C’est plus l’aspect collectif que l’on retient. Mais je me souviens avoir marqué en finale. Marquer en finale…c’était bon, c’était très très bon ! C’est l’une des rares choses dont je me souvienne. Ces deux buts en finale, ce sont sûrement les deux seuls dont je me souviens dans ma carrière. J’avais ma famille qui était là, je suis originaire de Chamonix donc il y avait aussi des amis, c’était vraiment sympa ! Ça me plaisait de battre Grenoble chez eux parce que c’était un peu nos rivaux [à Chamonix] quand j’étais gamin.

Après votre carrière, qu’êtes-vous devenu ?
J’ai repris une société avec un ancien hockeyeur, sur Chamonix : Fabien Veydarier. Nous nous occupons de revêtements de sol (CHAM SOL). On pose du parquet, de la moquette, etc… À la fin de notre carrière, mon associé et moi avions travaillé dans cette entreprise. On a racheté les parts de la société quand j’ai pris ma retraite sportive. La transition s’est bien faite parce que ça faisait 5/6 ans que je travaillais dans cette boîte. Je n’ai pas eu de coupure en cherchant du travail.

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Et quel est votre rapport au hockey désormais ?
Une soirée par semaine, je joue dans une équipe d’anciens à Chamonix. J’assiste aussi aux matchs de Ligue Magnus pour aller papoter, je suis les résultats, je vois encore Anthony Mortas qui est à Morzine. J’ai mon diplôme d’entraineur mais quand j’ai repris la boîte, je n’avais pas envie de tout faire en même temps et là ça fait sept ans. Peut-être que je vais y revenir un jour mais ce n’est pas dans mes objectifs. Après avoir arrêté à haut niveau, je n’aurais pas pu couper les ponts avec le hockey. Nous avons une bonne équipe loisir, Richard (Aimonetto, ndlr), joue avec nous, on se marre bien, c’est sympa d’avoir pu continuer comme ça.

Kevin Devigne

Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr

Voici la suite des interviews :

Richard Aimonetto : « On était tous des gagnants, on n’acceptait pas la défaite »

Luc Chauvel : « On voulait absolument ce titre, c’était notre moment »

Vincent Bachet : « Vivre ce titre dans une ville de hockey, c’était assez incroyable »

Julien Lefranc : « Chacun dans l’équipe avait un rôle qu’il a su mettre au profit du collectif »

Simon Petit : « C’était sympa d’avoir été au bout avec cette équipe »

Anthony Mortas : « On était des bons joueurs et on est devenu des guerriers »

François Rozenthal : « Ce qu’on retient, c’est surtout l’aventure humaine et le fait d’avoir marqué l’histoire du club »

Jonathan Zwikel : « On avait vraiment le sentiment d’avoir accompli quelque chose de grand pour la ville »

Antoine Mindjimba : « On n’était pas les favoris mais la magie du groupe a opéré »

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Elie Marcos : « On a su faire ce qu’il fallait pour aller chercher ce titre »