L’opération Samaraft a mis en avant la pratique des sports de pagaie le 1er juillet dernier, à Picquigny. Le président du comité de la Somme de canoë-kayak et des sports de pagaie, Philippe Vermersch présente cette pratique connue mais pas forcément reconnue.
« Ce qui est important dans notre discipline, c’est de pratiquer en pleine nature. On veut sortir les gens de chez eux, leur faire quitter leurs écrans pour qu’ils profitent de ce sport de pleine nature » lance Philippe Vermersch. L’occasion de comparer cette pratique aux sports « plus classiques » comme le football ou le tennis : « Je pense que nos pratiquants veulent voir des choses différentes. Sur un bateau, on peut observer la nature d’une façon différente. Sur l’eau qui nous porte, on peut observer la flore et la faune et on découvre un monde différent. » L’idée de pratique sportive au contact de lieux et d’espèces naturelles est donc primordiale.
Philippe Vermersch semble assez optimiste : « On voit qu’il y a un certain retour à la nature depuis le confinement. Les gens ont compris que la nature était importante et que nous devions vivre à son contact, en arrêtant de vivre dans ce monde de consommation. » Selon lui, ces disciplines sportives naturelles permettent même aux pratiquants de « se tourner vers l’essence même de la vie. » L’épanouissement mental, grâce au calme de la nature, associé à la pratique sportive garantirait donc de trouver un bon équilibre de vie…
Quant à la pratique en elle-même, « le canoë et le kayak sont des vélos aquatiques ! Un vélo permet de se balader et d’observer sur terre et c’est pareil pour le canoë sur l’eau. » Certains des pratiquants du canoë sont des passionnés de nature qui cherchent à trouver une discipline sportive qui puisse s’allier à leur passion première. L’idée d’observation de l’environnement est donc au cœur de la pratique, pour ce public.
D’autres pratiquants sont quant à eux des sportifs qui cherchent à découvrir d’autres choses, pas forcément en lien avec la nature d’ailleurs. Certains veulent simplement tester de nouvelles sensations sportives par le biais des sports de pagaie et ils finissent par tomber amoureux des paysages… « On a des sportifs qui viennent s’éclater en pleine nature. L‘humain a besoin d’un équilibre. Quand il a abusé d’un certain domaine, il a besoin de valeurs de bases. Ces sports sont simples, ils ramènent l’homme à la base de son existence » indique Philippe Vermersch, pour qui la pratique du sport en elle-même est l’opportunité de découvrir un nombre de choses incroyable !
La Somme offre presque toutes les pratiques possibles
La pratique n’est pas pour autant simple à longueur d’année, notamment à cause de la météo, donnée importante pour les sports de nature. « Quand il gèle et qu’on sort de l’eau, ça dégoute pas mal de monde… » Mais cela est rattrapé par l’aspect de dépassement de soi et par les bienfaits d’« une pratique complète, qui met à l’épreuve différentes parties du corps et qui est très bonne pour le dos, car c’est l’une des parties qui travaille le plus. »
Le retour de l’homme au sein de son environnement de base lui permet en général de pratiquer sous la forme la plus primitive. Et d’observer que les sports de nature sont au final les plus « classiques » possibles, car ils résultent de pratiques ancestrales, avant même que le principe de sport voit le jour.
De plus, pour les lieux de pratique, la Somme est très riche, avec « presque toutes les pratiques possibles, ce qui est très rare », du fleuve jusqu’à la baie de Somme en passant par les rivières, étangs et autres plans d’eau.
Tous ces arguments pourraient inciter les Samariens à se diriger vers ces sports et, pourquoi pas, à les mettre sur le devant de la scène à une époque où la question écologique est de plus en plus présente, y compris dans le sport.
Noah Lagny
Crédit photo : Eva Daubenton, Kevin Devigne et Reynald Valleron – Gazette Sports