L’Amiens SC se déplace à Saint-Étienne un peu plus détendu, pour un match qui promet mieux que le duel de milieu de tableau qu’il apparait être.
Il était temps de stopper l’hémorragie. Déjà dans une longue période compliqué avec 10 points et seulement 2 victoires en 13 matchs au coup d’envoi, mais également sur une pente glissante de trois défaites consécutives, l’Amiens SC a « gagné le match qu’il fallait » contre Pau, dixit Philippe Hinschberger. De quoi prendre un peu de répit au classement, 10 points de marge sur le premier relégable et d’aborder la suite avec plus de sérénité. Et un but clair, et qui se rapproche : « On se met dans un objectif d’avoir 42-43 points rapidement et après, on en définira un autre. Et s’il reste 10 matchs derrière, ça peut tracer, ça donne l’opportunité de se libérer. »
Ce succès devrait donc avoir des implications positives pour la suite, à commencer par le match de ce samedi à Saint-Étienne. Dans la préparation, déjà, « la victoire change l’état d’esprit dans lequel tu reprends l’entraînement. » Mais surtout « on se déplace avec un moral bien plus important que si on n’avait pas battu Pau. » Reste que tout a été loin d’être parfait contre les Béarnais comme le note Antoine Leautey : « On a joué une de nos pires victoires, au début de l’année, quand on ouvrait le score, on faisait mal en contres, là… » Et de lancer un avertissement : « Dans le jeu, dans l’utilisation du ballon, il va falloir faire mieux. »
Sainté, c’est complet
Car en face, ce n’est plus le Saint-Étienne convalescent et toujours relégable de l’aller qui se présente mais une équipe, quoi que toujours derrière les Picards, qui a passé la seconde depuis l’avant-dernier jour de 2022, avec un bilan de 20 points en 10 matchs, seulement battu par Metz. Une « équipe en forme » qui présente désormais une large palette de qualités : « Ils sont complets, c’est une équipe qui sait jouer en attaque placée, avec des joueurs clefs dans les circuits. Ils mettent une pression importante partout sur le terrain, notamment au milieu. Ils sont capables de récupérer des ballons et d’aller vite vers l’avant. Donc on ne peut pas dire qu’il y ait un endroit où ils sont bons et un où ils sont moyens, ils sont à peu près bons partout. »
Mais ce qui frappe particulièrement Philippe Hinschberger, c’est bien sûr la force de frappe offensive de la troisième meilleure attaque du championnat. « C’est une équipe qui attaque beaucoup » souligne-t-il. Et à ce titre, il s’attend à « souffrir. » C’est pourquoi, « il va falloir qu’on soit très vigilants défensivement, sur nos pertes de balle. il va falloir qu’on soit malins, attentifs, qu’on communique beaucoup parce qu’ils ont un milieu qui bouge beaucoup, des joueurs sur les côtés puissants, qui attaquent beaucoup. » Pour autant, cette caractéristique a aussi un revers de la médaille qui vaut d’ailleurs aux Foréziens d’être la 18ème défense de L2, malgré un net mieux ces dernières semaines : « Quand tu attaques beaucoup, tu ouvres des brèches, tu te désorganises. On peut profiter de ça en certaines circonstances. »
Contrer, mais pas que
D’autant que cette caractéristique semble coller plutôt bien aux qualités de l’Amiens SC, comme le souligne Antoine Leautey : « Vu les caractéristiques de nos joueurs, à partir du moment où l’on peut jouer en contre, c’est là où l’on est le plus performant. » Avec une petite nuance toutefois : « C’est bien de contrer mais il faut récupérer les ballons dans l’entrejeu, si on les récupère à 10 mètres de Régis, ça va être dur. Ça peut être bien mais en récupérant haut et aussi en jouant, mais si on récupère juste devant notre but tout le match, ça ne va pas passer. »
Un discours qui rejoint celui de son coach qui insiste sur le besoin de se déplacer « avec le maximum d’ambition », c’est-à-dire, notamment, « qu’on soit capable de leur poser des problèmes. » Une ambition qui a aussi pour but de « respirer » car sans volonté de jouer, Philippe Hinschberger n’y va pas par quatre chemins, « on va perdre. »
Du changement devant ?
De l’ambition, donc, mais un secteur offensif un peu en berne. Si Leautey est remis de la blessure qui lui avait valu de sortir contre Pau, Antiste est toujours forfait et est rejoint par Kakuta. De quoi imaginer revoir dans le onze de départ Chibozo ou Bandé, alors même que ce n’est arrivé qu’une fois chacun cette saison en championnat, respectivement mi-août et début septembre, et qu’ils ne cumulent que 26′ pour l’un et 10′ pour l’autre en championnat depuis le retour de la trêve Coupe du Monde. La faute à des mises à l’écart, notamment.
Mais Philippe Hinschberger l’affirme, « ils sont plutôt en forme à l’entraînement, c’est rentré dans l’ordre, il y a peut-être une possibilité, il faut qu’ils la saisissent. » D’autant qu’il ne semble pas enclin à changer de nouveau de système, et donc à abandonner son récent 4-3-3. Même s’il « n’exclut aucune possibilité », ce n’est « pas quelqu’un qui change à tous les matchs. » Et d’affirmer clairement : « Je pense continuer à 4 derrière, j’aime bien qu’on ait des repères. »
Pour le reste, le côté gauche sera dépeuplé puisque Xantippe et Ouattara sont forfaits. Au milieu, en revanche, si Gélin n’est pas de retour, ce sera le cas de Lachuer pour ce qui s’annonce donc aux yeux de l’entraîneur samarien comme « un bon défi, un très bon match à jouer. »
Ligue 2, 27ème journée
Samedi 11 mars, 19h, Stade Geoffroy-Guichard : AS Saint-Étienne (13ème, 31 pts*) – Amiens SC (9ème, 36 pts)
Le groupe : Gurtner, Charruau – Mendy, Nojo Fofana, Opoku, Ring, Assogba, Barry – Gomis, Gene, Doums Fofana, Lachuer, Junior Fofana – Leautey, Cissé, Ilenikhena, Chibozo, Bandé
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports
*L’ASSE a été pénalisé de 3 points par la Ligue de Football Professionnel.