L’ancien champion de boxe thaï Jo Prestia est venu rendre visite ce dimanche aux licenciés de l’Amiens Sporting Club muay-thaï. L’occasion d’échanger avec un personnage haut en couleur.
Bien que le Festival international du film d’Amiens batte son plein, il fallait être à la pagode du quartier Pierre Rollin pour voir un acteur en chair et en os ce dimanche. Le charismatique Jo Prestia était l’invité de marque d’un stage de kick-boxing organisé par l’ASC muay-thaï. « Je connais Jo Prestia depuis une trentaine d’années, confie Mohamed Abbou, président du club. Je suis passionné par ce personnage, sur le ring, il était appelé le guerrier, il est très connu, aussi dans le monde du cinéma, nous nous sommes rencontrés lors de galas de boxe et de stages et nous avons familiarisé. Sa présence au stage est enrichissante pour les jeunes. »
Arrivé en France à l’âge de 10 ans, après avoir fui la Sicile avec sa mère et ses frères et sœurs pour « échapper à ce père violent et mafieux« , Joseph Prestia devient un sportif de haut niveau et une figure incontournable de la boxe thaï en France. Au cours de sa carrière il remporte 70 de ses 85 combats, dont 30 par KO, et gagne des titres de champion de France, d’Europe et du monde dans la catégorie 65 kg.
Jo Prestia se fait aussi un nom sur grand écran. Après un premier rôle dans le téléfilm Frères d’Olivier Dahan en 1994, il décroche son premier rôle au cinéma l’année suivante dans Raï, de Thomas Gilou. Habitué à jouer les bad guys, son rôle le plus connu est sûrement celui de Tenia dans le film Irréversible de Gaspar Noé (2002). « Ce n’est pas ma carrière sportive qui m’a permis de faire du cinéma. Sinon, beaucoup d’anciens champions auraient fait du cinéma, il y en a beaucoup qui ont essayé, mais on a rarement vu des sportifs percer dans le cinéma » explique-t-il.
« Lorsque j’ai commencé ce métier on m’a dit, « Il faut dix ans pour faire un grand comédien », ça me paraissait long. Mais je peux dire qu’aujourd’hui au bout de vingt ans, ce n’est pas encore assez, il faut encore de l’expérience et je continue à travailler pour cela » raconte Jo Prestia.
En 2014, il crée l’académie française de muay-thaï, la seule fédération 100% muay-thaï. « Le conseil le plus important que je peux donner aux jeunes pratiquants de muay-thaï, c’est le travail, que ça soit en sport ou dans tout autre domaine » conclut celui, qui à 62 ans, souhaite désormais transmettre son savoir.
Maxime Vauchel
Crédit photos : Léandre Leber – Gazette Sports