Constant Lestienne a dû jeter l’éponge, blessé, au 1er tour des qualifications du Rolex Paris Masters, à Bercy. Le joueur d’Amiens menait une manche à zéro contre le 76ème mondial, le Suédois Mikael Ymer.
C’est une issue prématurée d’autant plus rageante que Constant Lestienne, 67ème à l’ATP, faisait jeu égal avec Mikael Ymer, l’un des hommes en forme de cette fin de saison. L’Amiénois bousculait même le Scandinave, puisqu’il avait remporté le 1er set 6-4 et était mené 2-4 dans la 2ème manche. Avant de se retirer, blessé.
Depuis septembre, il a quitté les tournois Challenger, qu’il fréquentait depuis près d’une décennie, pour le grand circuit ATP. Et Constant Lestienne a déjà semblé trouver son rythme de croisière. Jamais il n’a perdu dès le 1er tour en ATP 250, se hissant même en demi-finales à Tel Aviv il y a un mois, seulement stoppé par Marin Čilić. Puis il y a une semaine, il tentait son premier tournoi ATP 500, à Bâle, éliminé au dernier tour des qualifications par l’adversaire qu’il a le plus croisé depuis cet été (1 victoire et 2 défaites) : Arthur Rinderknech. Le nouveau n°1 français qui a ensuite atteint les quarts de finale.
Autrement dit, à jouer dans la cour des grands, forcément les chances ou plutôt les risques de l’Amiénois de tomber sur des « clients » augmentent. Faute d’avoir obtenu une wild card, il se retrouvait donc au 1er tour des qualifs du Rolex Paris Masters, programmé en dernière rotation ce samedi, sur le court n°1 de Bercy, contre un joueur en grande forme cet automne et en pleine ascension cette saison, Mikael Ymer.
Un peu moins bien classé que lui, le Suédois d’origine éthiopienne restait cela dit sur une demie à Florence et deux quarts de finale. Le premier à Metz, battu par Wawrinka. Puis chez lui à Stockholm, seulement éliminé par Tsitsipas. S’il ne possède pas de coup très fort, ce joueur longiligne court partout, renvoie tout… Pas un cadeau pour l’ancien de l’AAC et du TCAM, dans le Top 100 depuis trois mois et son incroyable série de victoires estivales.
Il était 19h15 quand Ymer débutait idéalement, par un jeu blanc sur son service. Avant de faire le break aussitôt pour mener 2-0. Constant Lestienne réagissait, ravissant le service du Suédois à sa première balle de (dé)break, avant le premier changement de côtés.
Le money time du 1er set géré en patron !
Bien qu’en difficulté avec sa première balle, le Samarien remportait le 4ème jeu pour égaliser à 2-2. Et là, Constant Lestienne demandait un temps mort médical. Après 5 minutes d’interruption, il reprenait comme si de rien n’était, commettant moins de fautes directes, une de ses marques de fabrique, réussissant aussi le premier ace du match. Constant Lestienne restait à la hauteur de son adversaire. 3-3. Mieux ! Le 7ème jeu voyait le Français se procurer 3 balles de break, qu’Ymer effaçait hélas les unes après les autres pour garder la tête, 4 jeux à 3.
À 4-4, Constant Lestienne se procurait 2 nouvelles balles de break et cette fois il réussissait à prendre le service de Mikael Ymer pour mener 5-4, en position donc de servir pour le gain de la première manche. Mais dos au mur, le Scandinave s’offrait deux balles de débreak. Le N°6 Tricolore les sauvait, décrochait une première puis une seconde balle de set, convertie. 6-4 en 50 minutes. Constant Lestienne avait fait la moitié du chemin vers le 2ème tour des qualifs.
Une fin en eau de boudin
La deuxième manche voyait les deux joueurs remporter d’abord leur mise en jeu. Le Picard avait ensuite 3 balles de break dans un 3ème jeu interminable, où l’on ne comptait plus les égalités. Mais le Suédois s’en sortait et gardait la main (2-1). Mené 3-2, Constant Lestienne passait à travers son jeu de service qu’il concédait blanc, permettant au 76ème mondial de se détacher pour mener 4-2. Et c’est à cet instant que l’Amiénois a dû renoncer, blessé, après 1h22 de match.
En attendant de savoir de quoi il souffre et qu’il s’en remette, une chose est sûre : avec 31 victoires en 41 matchs depuis la fin juin, le ratio très largement positif de Constant Lestienne peut lui permettre d’ores et déjà de penser sereinement à 2023, qu’il débutera aux Antipodes, à l’Open d’Australie, admis directement dans le tableau final d’un tournoi du Grand Chelem pour la première fois.
Vincent Delorme
Crédit photos : DR et Twitter FFT
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