L’Open de l’AAC va livrer son verdict ce dimanche. Les demi-finales apparaissent indécises, tant chez les messieurs avec Maxime Hamou et Baptiste Crépatte que dans le tableau féminin où Lucie Wargnier et Hélène Kereselidze sont les « jeunettes » à l’affiche de deux chocs de générations.
Faites vos jeux ! Avant ce dimanche marathon sur la terre battue couverte de l’Amiens Athlétic Club où les demi-finales des tableaux féminin et masculin de l’Open annuel sont programmées dès 9h et demie ce matin, les quarts de finale ont livré ce samedi des enseignements sur l’état de forme des unes et des autres.
Le grand gaucher val-de-marnais Léo Deflandre (-4/6), du CS Marne qui, en 1/8èmes avait mis fin logiquement et sèchement au parcours du Manceau Aymeric Bourne (1/6) 6-3 6-0, se retrouvait face à Maxime Hamou, N°86 tricolore, ex-N° 211 mondial. Et cette fois, c’était lui qui allait logiquement souffrir. Hamou prenait un meilleur départ, pour mener 4-1, sans avoir la partie facile pour autant. La preuve : ses sonores « Vamos ! » qu’il sortait régulièrement, comme après un superbe échange fait d’amorties, lobs et rallyes de part et d’autre. Conclu d’une volée de revers dans le contre-pied de son jeune adversaire. Le joueur numéroté filait vers le gain du 1er set. Le 2ème ne débutait pas différemment. 3-0 puis 4-1 : Maxime Hamou décrochait avec sérieux son ticket pour les demies (6-1 6-1).
Face au Val-d’Oisien Adam Briant (-2/6), tombeur vendredi du Picard Clément Chauvin (0), Vincent Stouff (N°75 français) n’avait pas un début de quart de finale facile, mené 4-3, après des échanges souvent interminables. Mais le Nantais breakait au moment opportun pour s’adjuger la 1ère manche. Avant de se rendre la tâche un peu plus aisée dans la 2ème (6-4 6-2).
Igor Mandou Berranger, 17 ans (-2/6) et de l’ACT Ermont comme Adam Briant, avait sorti en 1/8èmes Brice Patoux (0 – Bois-Guillaume) en changeant de tactique « comme il me faisait courir au début, avec des grosses frappes il me mettait à la rue, alors à 0-3 dans la 1ère manche, je me suis mis à faire des chops, des montées à contretemps pour le dérégler et ça a marché.” Le tableau d’affichage l’attestait : 6-4 6-1.
Un quart messieurs olé olé
Mais son quart face à l’expérimenté grenoblois Baptiste Crépatte (N°76), qui a fait partie des 300 meilleurs mondiaux, était sans surprise plus compliqué. Le cadet des deux loupait de peu le coche, plus « punchy », capable de bien varier, mais aussi moins précis. Baptiste Crépatte filait en demies (6-4 7-5).
L’Espagnol du TC Troyes Abel Hernandez Aguilar (-15), 41 ans, qualifié la veille en deux manches solides, aux dépens du jeune gaucher varois Antoni Fabre (-2/6) retrouvait un autre gaucher, mais un numéroté Samuel Brosset (N°88). Si le doyen de cette fin d’Open imposait sa science du jeu et du contre pour gagner la première manche 6-1, les deux suivantes allaient rétablir la hiérarchie. Plus calme après une entame olé olé et riche en palabres, le Tourangeau de 24 ans se hissait finalement dans le dernier carré.
Constant Lestienne, de son côté, est à Gijón (Espagne), pour la 1ère édition d'un nouveau tournoi ATP 250, sur dur indoor. 61ème mondial, le joueur amiénois, formé à l'AAC et au TCAM et qui vise à présent le Top 30, jouera son 1er tour ce lundi. Il sera opposé au jeune Argentin Sebastián Báez, 35ème et tête de série N°7 d'un tableau particulièrement relevé : Rublev, Carreño Busta, Bautista Agut, mais aussi Andy Murray et Dominic Thiem sont engagés. Constant Lestienne a atteint ces dernières semaines les demi-finales à Tel Aviv, éliminé par Marin Čilić et les quarts à San Diego, battu par Daniel Evans. V.D.
Je suis contente de mettre mon jeu en place
Hélène Kereselidze, 19 ans et plus jeune des huit demi-finalistes
Dans le tableau féminin, un p’tit tour et puis s’en va pour l’Arrageoise Julie Gauguery, la gagnante 2021 de l’Open, éliminée dès son entrée par l’Ukrainienne Olga Molchanova, assimilée -4/6. Une joueuse de 18 ans qui, après avoir fui la guerre au printemps dernier, a trouvé refuge en Belgique où elle s’entraîne à Uccle. Hélène Kereselidze (photo à la une) était prévenue avant de l’affronter en quarts ce samedi. La joueuse lilloise (-4/6) réalisait un début de match idéal en breakant pour vite mener 3-0. Puis 4-1 avant que l’Ukrainienne revienne à 4-3. Mais comme cette dernière concédait à nouveau son engagement, Hélène Kereselidze et sa balle qui sortait bien de la raquette, empochait la 1ère manche d’une volée amortie en 35 minutes (6-3). Le 2ème set voyait la tombeuse de la Samarienne Jade Psonka au tour précédent confirmer et dérouler pour se qualifier 6-3 6-0 en seulement 1h03.
“J’ai su imposer mon jeu, explique Hélène Kereselidze. Elle a eu un peu plus de déchet et moi je n’ai pas fait de fautes bêtes, j’ai mis un peu plus de lift, même si taper des sacoches (sic), surtout sur terre, ça ne paye pas forcément ! Je suis contente de mettre mon jeu en place. Je ne suis pas venue pour la wild card (les invitations pour le tableau final et les qualifs du tournoi ITF en mars prochain, ndlr). Maintenant je joue Manon Garcia en demi-finale, il faudra que je sois patiente, mais la terre battue est vraiment ma surface alors tout est possible.”
Grande sœur et petit bébé
Après avoir battu vendredi sa jeune camarade de club au Paris Lagardère Racing Dellia Gaillard, – 15 également, Mallorie Nicault, la petite sœur – mais grande par la taille – d’Inès Nicault vue à plusieurs reprises à l’ITF de l’AAC, a livré un match à rebondissements contre Irina Ramialison, joueuse numérotée au classement protégé suite à sa récente maternité. La « maman de l’Open », 31 ans, était breakée d’entrée, puis menée 4-1. Mais Mallorie Nicault perdait ensuite le fil et son service à deux reprises, breakée blanc la deuxième fois. Irina Ramialison alignait un 4ème jeu de suite pour égaliser à 5-5. Puis la joueuse de 25 ans stoppait l’hémorragie et gagnait son service pour mener 6-5.
Irina Ramialison était reboostée pour lancer un tie-break qu’elle allait laisser filer sur un retour dans le filet après déjà plus d’une heure sur le court n°7. Puis Irina Ramialison s’envolait au 2ème set… jusqu’à 4-0, moment où elle se faisait breaker. Revenue à 5-3, Mallorie Nicault voyait son adversaire égaliser à une manche partout. La mieux classée se rendait les choses plus faciles dans la manche décisive. À 5-2, Irina Ramialison servait pour une place en demie, se faisait ravir sa mise en jeu. Avant de voir la joueuse du Lagardère Racing revenir à 5-4. L’aînée des deux finissait néanmoins par s’imposer en 2h38 6-7 (5) 6-3 6-4. « C’est vrai que c’est fatigant de m’occuper en plus de mon fils Noé, né le 5 janvier dernier. Mais on a la chance avec son papa (Vincent Stouff, lui aussi qualifié pour les demi-finales ndlr) qu’il soit sage et qu’il fasse ses nuits » savoure l’ex-240ème mondiale.
On lui souhaite d’avoir bien dormi avant de s’attaquer à une certaine Lucie Wargnier ce dimanche matin pour une place en finale : comme la Lilloise Manon Garcia, l’Isarienne de 23 ans, désormais licenciée à Denain, entre directement dans le dernier carré du fait de son classement. Mais cela ne garantit en rien une partie de plaisir dominicale.
Open de l’AAC – 10 Allée des Tennis à Amiens – Entrée gratuite
Le programme de ce dimanche
9h30 : Demi-finales dames : Lucie Wargnier (T60) – Irina Ramialison (T40) et Manon Garcia – Hélène Kereselidze (-4/6)
11h : Demi-finalistes messieurs : Baptiste Crépatte (N°74) – Maxime Hamou (N°86) et Vincent Stouff (N°75) – Samuel Brosset (N°88)
14h30 : Finale dames suivie de la finale du simple messieurs.
17h30 : Finale du double dames
Vincent Delorme
Crédit photos : DR (David Photographie) et Vincent Delorme – Gazette Sports
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