AMIENS SC – Philippe Hinschberger : « La victoire de l’abnégation »

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Menés et à 10 contre 11, les Amiénois semblaient au fond du trou. Mais ils ont su se transcender pour renverser le scénario de ce match de Ligue 2 et l’emporter 2-1 sur Dijon.

Décidément, si l’Amiens SC est constant sur un point depuis le début de la saison, c’est justement de ne pas être constant sur la durée d’un match… mais de tout de même prendre les points. Car la rencontre avait bien mal débuté. Enfin, pas tout à fait pour Philippe Hinschberger qui considère que son équipe « a fait une bonne entame de match » sur ses premiers enchaînements avant un premier coup de massue qu’a été le but malheureux de Gurtner contre son camp consécutif à une perte de balle de Leautey. De quoi dire, en revanche qu’elle a été « rendue caduque en faisant trop d’erreurs », le coach amiénois considérant même que « toutes les situations qu’ils ont, ce sont nous qui les offrons. » Une situation qu’il peinait d’ailleurs à expliquer, évoquant l’hypothèse, peu plaisante à ses yeux, de la « suffisance ».

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D’ici, on dirait bien que le ballon entre. Mais c’est sans compter une parade incroyable de Régis Gurtner, rare geste positif à retenir côté amiénois en première période.

Au milieu de ce marasme, tout de même, un premier « tournant du match », le pénalty de Le Bihan magnifiquement détourné par Gurtner, qui « nous laisse dans le match » estime l’entraîneur picard. Autre tournant, moins positif, sur le papier, l’exclusion d’Opoku sur une faute grossière. De quoi faire dire, en rentrant à la pause, que du côté d’Omar Daf, le coach adverse et ses Dijonnais, le « plan de jeu avait bien fonctionné, on était très cohérent, on prend logiquement l’avantage, on avait les cartes en main pour remporter ce match. »

Un coup de force au mental

Mais chez Philippe Hinschberger, pas de panique pour autant. À ce moment-là, « ça ne sert à rien d’accabler » les joueurs. Au contraire, il faut aborder la deuxième mi-temps avec calme, « se regrouper, défendre, prendre le temps pour revenir au score, il ne fallait pas se jeter dans la gueule du loup. » Car, par contre, « à 2-0, le match aurait été plié. Il n’y avait que 1-0, il ne fallait ne pas se précipiter. »

Mais au-delà de ces aspects, « mentalement, il faut rester solide. » Et pour cela, deuxième tournant, un pénalty finalement transformé sur deux erreurs dijonnaises, d’abord une perte de balle, puis la faute, franchement évitable. À partir de là, « les mouches changent d’âne, tu prends l’ascendant psychologique, quand tu te prends cette égalisation en supériorité numérique, t’es un peu dégoûté et de notre côté, tu es galvanisé, le rapport mental s’inverse. » Et même si les choses restent compliquées, « à 1-1, tu as envie de jouer la gagne. »

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Très attendu, Gaël Kakuta a été le symbole d’un ASC retrouvé en seconde période, malgré des circonstances contraires.

Si cela a été possible, c’est qu’ensuite, portés notamment par « des gens qui sortent du banc qui font du bien », à commencer par un Gaël Kakuta « fantasmagorique », les Amiénois ont « fait une deuxième mi-temps comme on aime les voir, on est souvent rentré dans la surface. » Et ont su, par ailleurs, reboostés dans les têtes, faire les efforts pour compenser une infériorité numérique que l’on aura même peiné à discerner : « On a des gens qui ont fini avec des crampes, qui se sont beaucoup donnés, c’est top, c’est une victoire qu’on a été chercher ensemble ! C’est la victoire de l’abnégation, d’un groupe qui a voulu se rattraper de sa première mi-temps, il faut féliciter les joueurs. »

Daf « en colère », « grande joie » des Amiénois

Quelque chose que ne fera certainement pas Omar Daf, « très en colère » de cette deuxième mi-temps où ses joueurs n’ont « pas fait ce qu’il fallait sur le plan technique et mental » et accumulé les « grosses erreurs » terminant même son raisonnement en affirmant que « le problème, c’est le niveau qu’on a affiché », critique très cinglante pour une équipe bourguignonne franchement fringante durant 50 minutes avant de perdre ses moyens.

Nous sommes une équipe qui va chercher des résultats contre des vents contraires.

Philippe Hinschberger

Côté amiénois, en revanche, il y a de quoi savourer. Philippe Hinschberger décrit ainsi une « grande joie dans le vestiaire », accrue par le fait qu’« on a senti le vent du boulet passer. » Plus généralement, cette victoire renforce un climat déjà positif : « C’est une victoire à l’arrachée, qui emmène le stade avec toi, c’est une belle soirée de foot. » Et même si tout n’a pas été parfait, loin de là, « on ne va pas faire la fine bouche, on ne va pas bouder notre plaisir » assure le technicien samarien. Qui estime que, finalement, cette partie résume assez bien le début de saison des siens, soit « une équipe qui va chercher des résultats contre des vents contraires. » On n’aurait pas mieux dit.


Amiens SC – Dijon FCO : 2-1 (0-1)

Buts : Leautey (57′ s.p), Kakuta (88′) pour Amiens ; Gurtner c.s.c (4′) pour Dijon

Amiens SC : Gurtner – Leautey, Mendy (jaune 15′), Opoku (rouge 43′), Nojo Fofana, Xantippe (Ring 73′) – Gélin (jaune 29′), Doums Fofana (Barry 46′), Benet (Lachuer 73′) – Cissé (Kakuta 60′), Arokodare (Chibozo 83′)

Dijon FCO : Reynet – Traoré (jaune 77′), Coulibaly (jaune 90′), Congré, Fofana – Ndong, Thioune (Marié 79′) – Camara (jaune 52′, Tchaouna 60′), Soumaré (Dobre 69′), Jacob (jaune 64′, Nassi 69′) – Le Bihan (Deaux 79′)


Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports
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