Surclassés 1-7 sur leur pelouse par Beauvais (N2), les Portugais d’Amiens (R2) n’ont jamais pu espérer aller plus loin que ce 4ème tour de coupe de France.
Le début de rencontre a eu raison du FC Porto Portugais d’Amiens. Après moins de dix minutes, la messe était déjà dite. D’abord parce qu’Odzoumo avait su s’échapper sur le côté droit, trouver Mauquit, et que Diakhité avait su reprendre victorieusement la frappe repoussée de l’ancien amiénois (0-1, 4′). Ensuite parce qu’une perte de balle dans le camp des Samariens, en rouge pour l’occasion, permettait à Sakho de lober Gningue, trop avancé (0-2, 6′). Enfin parce que Popelard délivrait un joli ballon par dessus la défense, pour trouver Odzoumo, qui servait poteau opposé Touré tout seul pour pousser le ballon au fond (0-3, 8′).
Un début de match que ne pouvait que déplorer Benoît Sturbois, entre « un deuxième but que l’on donne » – même s’il se montrait plus indulgent, estimant que « une perte de balle, quand on essaie de jouer, il y a du déchet, ça arrive » – et deux autres buts « sur des situations sur lesquelles les joueurs étaient prévenus. » Toutefois, nuançait-il, « cette entame de match, au vu de la qualité des joueurs en face, ne pouvait être autre. » Quant au fait d’avoir commencé avec des velléités offensives, les deux latéraux étant très haut et les côtés ainsi dégarnis sur les transitions, le coach amiénois ne le regrettait pas : « On n’est jamais trop joueur. Surtout quand on a ni les joueurs ni l’âme pour défendre. »
Beauvais a insisté
Mais force est de constater que, dès lors, « le match était plié. » Ce qui ne freinait pas encore les ardeurs des pensionnaires de N2. Paye mettait sa tête à côté sur corner (12′), Mauquit sollicitait Gningue sur coup-franc (16′), Touré se mettait dans une situation idéale en profitant d’un ballon perdu puis d’une sortie évitée de Gningue, mais manquait sa remise dans l’axe, face au but vide (17′). Et enfin, Odzoumo, servi sur une belle ouverture de Touré, manquait son contrôle permettant à Gningue d’intervenir, avant que Mauquit, qui avait suivi, ne trouve Wable sur sa ligne pour repousser sur le poteau (24′).
Mais à force de subir, ce qui devait arriver arriva. Une déviation sur corner permettait à Sakho de se retrouver seul face à Gningue au second poteau et de l’ajuster (0-4, 29′). Et la seule véritable opportunité des Amiénois dans cette mi-temps, une frappe d’Ameur suite à une combinaison avec Da Veiga, filait sans le moindre danger dans les gants de Kouame (35′). Après une nouvelle opportunité mise à côté par Odzoumo (38′), les Isariens enfonçaient le clou juste avant la pause. Après un bon ballon de Mauquit pour Touré poteau opposé, ce dernier butait sur Gningue qui repoussait en corner. Victorieux pour la tête de Paye, hélas pour les locaux (0-5, 42′).
Les Portugais n’ont pas abandonné
De quoi être particulièrement abattu au moment de rentrer aux vestiaires et de sombrer encore plus en seconde période ? On aurait d’autant plus pu l’imaginer au regard de l’entame de celle-ci. Première action, chevauchée de Geran, à peine entré, plein axe, piqué au-dessus de Gningue et nouveau but (0-6, 47′). Mais les Portugais ne se sont pas désunis et ont essayé, progressivement, de relever la tête malgré le score. « Je pense qu’on a fait une meilleure deuxième mi-temps, même si pour Beauvais, le travail était fait » se risquait ainsi Benoît Sturbois, malgré l’ampleur du score.
De fait, difficile de lui donner tort. Si les occasions franches n’étaient pas légion, on voyait ses hommes mieux tenir le ballon et mieux le ressortir au fur et à mesure que le temps passait, comme si les minutes défilant permettaient enfin aux Amiénois de prendre la mesure de ce qui leur était nécessaire de produire pour exister. Comme si, également, le temps passant rapprochait les Isariens d’une qualification et rendait le besoin de creuser l’écart moins pressant, peut-être.
Au total, deux vraies opportunités amiénoises, tout de même : par Isambart, bien placé dans la surface mais qui ne trouvait pas le cadre, à la conclusion d’un joli mouvement collectif (52′). Puis par Poidevin, lancé en duel face à Kouame mais qui croisait trop sa frappe (72′). Avant le centre d’Ameur depuis la droite qui trouvait Despois poussant le ballon au fond d’un plat du pied (1-6, 83′). Mais les Beauvaisiens remettaient alors la marche avant pour les quelques minutes restantes, à l’image d’une volée d’Odzoumo, décidément pas en réussite malgré une grosse présence (88′). Et Azbague, après une première frappe contrée par un partenaire (peut-être hors-jeu, mais il s’agit là d’une péripétie anecdotique au vu du sort de la rencontre), parvenait finalement à tromper une dernière fois Gningue (1-7, 89′).
Malgré cela, Benoît Sturbois se montrait donc plutôt positif quant à la seconde période des siens : « À 5-0 à la mi-temps, on pourrait imaginer que les mecs rentrent sur le terrain et que les buts défilent. Et on n’en a pris que deux, on en a mis un, on a essayé de produire du jeu, de rectifier certaines choses, un jeu direct après avoir attiré l’adversaire. Je suis satisfait du comportement de la deuxième mi-temps qui montre que les joueurs n’ont pas craqué et qu’on peut compter sur eux. »
Il y avait trois mondes d’écart. Dans le contenu, on n’est pas ridicule, mais c’est dans l’efficacité que ça se joue.
Benoît Surbois
Une leçon qui servira
Plus généralement, le coach « portugais » ressortait de cette rencontre, contre toute attente, « pas abattu du tout. » Tout simplement parce que dans ce genre de match, « il ne faut pas qu’il y ait de regrets et là, il n’y en a pas » car « la marche était beaucoup trop haute, il n’y a rien à dire. » Le FCPPA a tout simplement pu mesurer l’écart qui le séparait d’une AS Beauvais venue avec l’idée d’être le plus sérieux possible : « C’était beaucoup plus véloce, beaucoup plus rapide, beaucoup plus malin. Il y avait trois mondes d’écart. Dans le contenu, on n’est pas ridicule, mais c’est dans l’efficacité que ça se joue. On sent que dès qu’ils mettent une accélération, ça va plus vite. »
De quoi afficher un fatalisme presque positif, puisque n’accablant absolument pas les joueurs : « En prenant 3 buts en 10 minutes on peut penser qu’on donne le match, mais est-ce que les joueurs n’ont pas fait ce qu’il fallait ? Je ne pense pas. Est-ce que j’aurais dû faire différemment ? Je ne pense pas non plus. »
Quant au fait que Benoît Sturbois avait averti avant cette confrontation que l’impact psychologique qu’elle aurait dépendrait « selon comment et de combien on perd », il semblait paradoxalement optimiste. « On va prendre cette défaite comme un apprentissage » analysait-il déjà à chaud. « Je ne pense pas que ça laissera de traces. Il y a certaines situations qui ne sont pas passées de justesse, mais qui passeront en R2. C’est bénéfique. L’intensité imposée par Beauvais nous a obligé à tirer vers le haut, à aller beaucoup plus vite dans ce qu’on produisait. Je pense que ça va nous servir pour la suite. Si on arrive à remettre ça en championnat, ça risque de faire vraiment mal… » Reste à voir si le déplacement à Saint-Maximin dès dimanche prochain lui donnera raison.
FC Porto Portugais d’Amiens (R2) – AS Beauvais Oise (N2) : 1-7 (0-5)
Buts : Despois (83′) pour Amiens ; Diakhité (4′), Sakho (6′, 29′), Touré (8′), Paye (42′), Geran (47′), Azbague (89′) pour Beauvais
Amiens Porto : Gningue – Ameur, Wable (Ribeiro 54′), Seguenebou (Poidevin 60′), Siradjidini – Coupelle (Devauchelle 67′), Facquier – Isambart, Despois, Idez – Da Veiga
Beauvais : Kouame – Digbeu, Conde, Paye, Musquet – Popelard, Diakhité (Azbague 77′) – Odzoumo, Mauquit (Geran 46′), Touré – Sakho (Lemaire 56′)
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports