Le journaliste Jean-Philippe Lustyk, voix de la boxe en France depuis plus de 30 ans, est de passage sur Amiens à l’occasion du Gala de boxe anglaise prévu ce samedi au Cirque Jules Verne. Il anime vendredi une conférence-débat sur l’histoire de la boxe mondiale à l’espace Dewailly.
Quelles émotions vous procure le retour de la boxe au Cirque Jules Verne ?
C’est un haut lieu de la boxe. Pour y être venue pour la dernière fois en décembre 1989, c’est un lieu vraiment historique avec cette grande superficie qui a pu accueillir beaucoup de combats de boxe par le passé. En plus d’être une histoire de construction, c’est avant tout un lieu propice à la boxe, parce qu’il y a une certaine proximité avec le ring, de par la configuration qu’apporte cette salle. Vu que c’est une salle totalement circulaire, peu importe le placement, on aura toujours dans l’ensemble une belle vision du centre. Et d’y voir justement l’intégralité de la surface, je trouve celle juste géniale. C’est un réel plaisir en tout cas de retrouver de la boxe amiénoise comme j’ai pu connaître ici même il y a déjà quelques années.
Depuis votre dernière venue, est-ce que la boxe a changé ?
Honnêtement, la configuration reste la même au fil du temps. Les gants, les protège-dents, les règles sont les mêmes, les chaussures sont les mêmes, l’équipement et la surface de combat n’ont pas bougé non plus. Je pense que la seule chose qui a peut-être réellement changé, c’est probablement l’arrivée des boxeurs sur le ring, où avec le temps, les entrées deviennent un élément de spectacle supplémentaire pour le public. Et curieusement, c’est un sport qui a très peu évolué et est un des rares sports qui continue à traverser les décennies sans pour autant changer.
L’authenticité et la véracité des combats reste toujours la même.
Ce que j’aime dans ce sport, c’est le fait qu’il est vecteur d’émotions. L’authenticité et la véracité des combats reste toujours la même. Les différents paramètres que constitue la boxe sont toujours restés fidèles à eux-mêmes et peut-être à l’avenir, on pourra voir différents changements qui se produiront. C’est important en tout cas de pouvoir vivre avec son temps et peut-être que c’est un sport qui est voué d’ici quelques années à se rajeunir et se redévelopper. En attendant, la boxe reste un sport de tradition pour tous et je m’en réjouis.
Ce vendredi vous allez présenter votre cinquième livre. De quoi parle-t-il ?
Vendredi, j’organise une projection grâce à des archives que j’ai pu collecter durant toutes ces années et je vais au micro raconter ma vision de l’histoire de ce sport, évoquer différentes figures qu’on a pu découvrir depuis plus de 100 ans. Mon livre qui s’intitule Le Grand Livre de la Boxe, qui est un livre de 2kg est un ouvrage que je qualifierai d’encyclopédique. En revanche, je n’ai pas la prétention de raconter toute la boxe dans ce livre, je retrace son évolution, d’où vient-elle, sa place qu’elle occupait dans les différentes sociétés. C’est un sport qui autrefois était traduit comme le sport Roi au monde, les enjeux étaient colossaux et ces figures qu’a pu connaître la boxe était tout simplement des stars. Je raconte tout cela jusqu’à aujourd’hui dans la mesure où j’ai eu depuis 35 ans l’extraordinaire privilège de commenter les plus grands combats à l’international comme en Angleterre et aux Etats-Unis.
C’est une belle consécration pour la boxe amiénoise de compter parmi cette belle famille sportive, deux champions d’envergure comme Nicolas Entremont et Sabri Sediri
Je suis en tout cas fier de pouvoir transmettre dans ce livre mes émotions sur ce sport parce que j’ai pu y ajouter beaucoup d’éléments et de connaissances personnels qui aujourd’hui s’ajoutent à ce fruit d’une vie. A chaque combat, on avait toujours des documents rares comme des objets, des fiches ou des éléments qui retraçaient un événement dans la boxe. Ce sont des éléments que j’ai continué à obtenir et conserver au fils des années qui me permettent aujourd’hui d’avoir l’opportunité de vous retracer toute la connaissance sur ce sport. En tout cas, c’est un livre dont je suis très fier et je trouve que sur ces cinq ouvrages que j’ai pu écrire, c’est probablement le plus abouti que j’ai pu rédiger.
Suite aux récents titres nationaux de Nicolas Entremont et Sabri Sediri, quelles sont vos impressions sur la boxe amiénoise ?
Je n’ai pas eu la chance de pouvoir assister aux derniers combats que Sabri Sediri a pu disputer et je n’en ai d’ailleurs jamais eu la chance. C’est également le cas pour Nicolas Entremont. Je n’ai pas eu cette opportunité de venir assister à leur prouesse. En tout cas, c’est une belle consécration pour la boxe amiénoise de compter parmi cette belle famille sportive, deux champions d’envergure comme ces deux boxeurs. En ayant commenté l’ensemble des matchs de Sylvain Chapelle, c’est par cette connaissance que j’ai entendue parler de Sabri Sediri et de l’ascension personnelle qu’il a pu avoir ces derniers temps. Même si je ne peux pas émettre un avis personnel sur la boxe de Sabri Sediri, je sais déjà que combattre Sylvain Chapelle est une belle opportunité, qu’il a su saisir grâce à son travail. C’est remarquable pour la boxe amiénoise de compter un champion comme celui-ci. Pour autant, je tiens à saluer les titres nationaux qu’ont gagné ces deux boxeurs et je ne peux que les inciter à poursuivre leur ascension vers le plus haut niveau. »
Vendredi 1er avril : conférence (17h) et signature (18h) à l’espace Dewailly (amphithéâtre Cavaillès) à Amiens
Propos recueillis par Mathieu Tourbier
Crédits Photos : Copyright Éric Fougère, DR