L’aventure d’Amiens en play-offs s’est arrêtée à Cergy samedi 19 mars. À l’image du reste de la saison, les Gothiques sont passés tout proche de leur objectif sans parvenir à l’atteindre.
Il n’aura manqué qu’un but à Amiens. Ce fut le cas tout au long de cette série face à Cergy, où, mis à part un carton au match quatre (6-2), les deux équipes n’ont jamais réussi à prendre plus d’un but d’avance au coup de sifflet final. Et encore une fois, le dernier mot est revenu aux Franciliens, qui se qualifient par la même occasion en demi-finales des play-offs pour la première fois de leur histoire. Un but, c’est aussi ce qu’il a manqué à Amiens pour se qualifier aux tours suivants en Continental Cup et en coupe de France, plus tôt dans la saison. Marquer a longtemps été l’un des maux de cette saison en dents de scie et les play-offs ont fait resurgir ces difficultés.
« On n’a pas capitalisé autant qu’eux sur les erreurs adverses » analysait le capitaine adjoint d’Amiens, Joey West après le match 6, dans les couloirs de l’Aren’Ice. « On a fait quelques erreurs dans les moments importants, des fois on a manqué de chance. » À l’image de cette entame de troisième tiers-temps où les Gothiques encaissaient deux buts en trois minutes. Pour espérer faire l’exploit, il leur fallait remonter trois buts, comme lors du premier match de la série. « C’est un coup dur, avouait Baptiste Bruche, on a montré du caractère pour revenir à un but (52’42 : 4-3), puis on prend une pénalité, une deuxième, et donc on perd le match. Ça ne s’est pas joué à grand-chose, Ylönen a fait de bons arrêts, Henri (Buysse) était solide aussi. Ils avaient un peu plus de réussite que nous. »
Il est vrai que le gardien numéro 1 de Cergy a livré une série de play-offs de haute volée. Sebastian Ylönen termine même avec de meilleures statistiques que son homologue picard, à sa grande satisfaction : « Je pense jouer à mon niveau en ce moment, je jouais un peu de malchance en début de saison, j’en ai plus maintenant. »
Le plan du Joker Jonathan Paredes a fonctionné
Si pour Anthony Mortas, ce « manque de lucidité » dans l’entame du troisième tiers « nous coûte le match« , pour les Jokers, la partie s’est déroulée sans accroc ou presque. « On a super bien commencé, on a très bien contrôlé le match mais on s’est fait peur sur la fin, ce n’est pas la première fois que ça arrive, mais on a réussi à tenir, résumait Sebastian Ylönen. On a réussi à calmer nos nerfs par rapport au dernier match où ça partait dans tous les sens. » Il est vrai que les supporters du Coliseum se souviennent encore des provocations incessantes de certains joueurs de Cergy, auxquelles les Amiénois ont volontiers répondu, entrainant parfois une pluie de sanctions.
« La série a été particulière sur les pénalités distribuées à chaque match, ça a tout le temps été différent. Il a fallu s’adapter constamment à ça » notait le coach cergyssois, Jonathan Paredes. Il poursuivait en dévoilant son plan de match et les clés de la victoire des siens : « On voulait mettre en place de la vitesse dans la zone offensive, c’est l’une de nos qualités. On voulait rester disciplinés, c’était une des clés, et on voulait les laisser sur les extérieurs, ce qu’on a plutôt bien réussi dans la première période et la troisième. Dans la deuxième il y a eu un peu de flottement quand ils sont revenus à 1-1. Les deux équipes étaient très fortes sur les unités spéciales, donc on savait que le déclic allait peut-être arriver sur le jeu à 5 ».
Plus tranchants et réalistes, les Jokers ont au bout du compte été meilleurs que les Gothiques sur la globalité de la série. « Il faut leur donner du crédit, ils ont très bien joué, concédait Baptiste Bruche. Je pense qu’on leur a donné aussi un peu dans la série. Le match 5 à Amiens où on mène d’un but, où l’on prend une pénalité et on se fait égaliser, c’est de notre faute, ce sont des erreurs. » Joey West rappelait de son côté que « c’est plus difficile quand il nous manque nos deux meilleurs joueurs, Boivin et Simonsen ». Néanmoins, pour son entraîneur, les absents ne doivent pas être une excuse.
On apprend toujours de nos erreurs
Baptiste Bruche
Passée la déception de cette fin de saison prématurée, compte tenu des objectifs du début de saison, l’idée est désormais de préparer l’avenir. « On apprend toujours de nos erreurs » répétait le jeune Bruche, comme un écho à la réflexion de son entraîneur. Le jeune attaquant retient surtout de cette saison « qu’on a eu un groupe soudé, alors que tout ne nous a pas souri. On s’est battu tous les matchs, on a donné le meilleur de nous-mêmes. On finit cinquième mais ça ne se joue à rien. On a eu une bonne deuxième partie de saison. On verra bien l’année prochaine l’équipe qui il y aura à Amiens et qui se battra pour la ville. » Une chose est sûre, Amiens a d’ores et déjà dit au revoir à deux joueurs, Lucas Savoye et Dan Gibb, qu’il faudra remplacer. Ce ne seront pas les derniers mouvements de l’été…
Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports