Au terme d’un match à rebondissements contre Marcq, terminé sur un score nul 2-2, c’est un sentiment mitigé qui habite Antoine Buron.
L’entame de match est complètement en faveur d’une équipe de Marcq qui peut alors aller chercher la première place au classement. Et si, longtemps, cette mainmise sur le jeu ne se concrétise pas par de réelles opportunités devant le but, la première fait mouche. Sur un centre tendu de la droite, Burnel jaillit au second poteau pour pousser le cuir au fond des filets (0-1, 12′). Amiens peine toujours à rentrer dans son match et, sur un corner, Lienard coupe au premier poteau (19′).
Finalement, la première escarmouche intervient lorsque Keita, bien lancé en profondeur, s’écroule dans la surface (20′). Mais l’arbitre ne bronche pas. Et après 35′, l’Amiens SC est resté inoffensif, avec seulement deux frappes plus synonymes d’impuissance que de véritable révolte. Mais les Picards sont tout de même plus hauts sur le terrain, ne sont plus mis en danger et sont en position de pouvoir espérer, sur un éclair, mettre la pression sur le but marcquois. Bien décalé sur la gauche après un ballon rendu par l’arbitre, Mandefu en profite pour centrer fort au second poteau, et cet éclair fait but quand Ouattara surgit (1-1, 39′).
Marcq essaie de plus frapper au but après l’égalisation, mais Burnel (42′) puis Dansoko (44′) manquent nettement le cadre. Pas très inspirés en première période, les Samariens sont toutefois parvenus à rentrer peu à peu dans le match pour mieux contenir les Nordistes et se procurer l’occasion qu’il fallait pour revenir à la pause à égalité, 1-1.
Plus d’animation en seconde
Au retour des vestiaires, ce n’est plus du tout la même physionomie. Mandefu centre de la gauche et trouve la tête de Sangaré, qui vient s’écraser sur la base du poteau (46′). Puis, réponse du berger à la bergère, Burnel, sur coup-franc, oblige Rongier à la parade et Mammou, au second ballon, bien placé, met sa reprise nettement au-dessus (51′). Dans la foulée, Mamadou ‘Doums’ Fofana est lancé dans la profondeur et si sa conduite de balle ne lui permet pas de ne pas être gêné, il peut se mettre en position de frappe. Un tir que capte toutefois Vanherreweghe (53′). Mammou répond de nouveau en touchant la transversale après une série de crochets (62′).
Cet élan est quelque peu coupé lorsqu’une échauffourée éclate le long de la ligne de touche, au niveau du banc amiénois. Une fois les joueurs séparés, Lienard côté marcquois et Degrumelle pour Amiens sont exclus, en plus de Zitouni, le gardien remplaçant de l’ASC (65′). Si les actions sont moins dangereuses, la partie reste toutefois plus rythmée qu’en première période avec une frappe au-dessus du but amiénois de Dansoko, au terme d’une belle action collective (72′). Ou encore une tête de Sangaré captée par le portier marcquois (74′).
Et finalement, sur un nouveau centre tendu, de la droite signé Keita, Bariki, entré en jeu dans la minute qui précédait, coupe et permet aux Picards de prendre l’avantage (2-1, 78′). Les Amiénois pensent avoir fait le plus dur, d’autant que Marcq commence à se montrer de plus en plus précipité et brouillon. Mais après une frappe d’Agha tranquillement captée par Rongier (88′), le centre tendu, arme privilégiée des acteurs de cette rencontre, « une faiblesse autant qu’une force » comme le soulignait l’entraîneur Antoine Buron, est cette fois fatal aux Samariens. Venu de la gauche, il trouve Boussemart qui pousse le ballon au fond pour remettre les deux équipes au même niveau à quelques minutes du terme (2-2, 90′). Un retour décisif puisque rien ne se passera dans le temps additionnel.
Fierté et frustration
Alors, au terme de la rencontre, forcément, « c’est un sentiment très mitigé, à la fois de frustration et de fierté de ce que l’on a pu produire. » En effet, si « se faire reprendre à 5 minutes de la fin, c’est toujours rageant », Antoine Buron soulignait qu’en face, « c’était une belle équipe, avec des ambitions » et saluait le fait « d’avoir tenu tête à cette équipe et d’avoir pu renverser la situation, qui était quand même mal embarquée. »
Pour autant, cette obligation de réagir embêtait le coach amiénois : « On doit travailler sur la capacité à répondre présent dès le départ et pas au bout d’un quart d’heure en étant menés au score. » Cependant, cette difficulté à l’allumage pouvait aussi s’expliquer par les circonstances, et notamment l’intégration au dernier moment de Mustapha Sangaré : « C’est toute la difficulté quand un joueur arrive le jour même et ne connaît pas encore les prénoms des joueurs avec qui il va jouer 3 heures avant, ce n’est jamais évident. Et puis, c’est un garçon qui n’a pas non plus beaucoup joué avec les pros donc il a fallu le temps de visualiser un peu le style de jeu qu’il pouvait avoir. » Malgré tout, après « un temps d’adaptation, je trouve qu’on l’a ensuite plutôt bien utilisé, il nous a fait du bien sur le front de l’attaque. »
Et Antoine Buron préférait décidément voir le verre à moitié plein, y compris en se projetant vers la suite : « Il y a eu des choses intéressantes, il y a eu une réaction, des choses qui peuvent nous dire que quelque chose est en train de prendre. » Reste que l’Amiens SC (b) est 8ème, 5 points devant le premier relégable, Chantilly, que les Amiénois doivent affronter en match en retard pour boucler la phase aller : « C’est sûr que sur le plan comptable, ça n’avance pas comme on aimerait. »
Amiens SC (b) – Olympique Marcquois : 2-2 (2-2)
Buts : Ouattara (39′), Bariki (78′) pour Amiens ; Burnel (12′), Boussemart (90′) pour Marcq
Amiens SC (b) : Rongier – Degrumelle, Opoku, Lamego, Ouattara – Mourabit, M. Fofana, I. Fofana – Keita, Sangare, Mandefu
Entrants : Bariki, Diagne, Ikia Dimi
Morgan Chaumier
Crédit photo : Léandre Leber (archives) – Gazette Sports