Christophe Carpentier, coach des Greenfalcons, revient avec lucidité sur la première partie de saison de sa (très) jeune équipe et se projette avec détermination sur les playdowns à venir.
Comment résumer ce début de saison pour les Greenfalcons ?
Le début de saison s’est déroulé comme c’était prévu, comme c’était prévisible, c’est-à-dire que nous avons eu des défaites et encore des défaites, pas toujours à l’image des matchs réalisés par les joueurs. Mais que demander de plus aux joueurs qui donnent tout avec un effectif moindre et très jeune. Pour nous, malheureusement il n’y a aucune surprise. D’autres mauvaises langues pourraient dire qu’ils s’attendaient à voir du 15-0 tous les week-ends et finalement nos jeunes arrivent quand même à rivaliser avec des joueurs aguerris depuis plusieurs années en N1, donc moi je trouve ça fort. Qui plus est, jouer le samedi soir en N1 et pour les trois quarts jouer le lendemain en U20, il faut tenir le coup. On leur demande déjà assez, ils ont du mérite.
Et ce début d’année ?
En ce début d’année, on perd de justesse à La Chapelle 4-2, là vous avez pu voir que samedi dernier, on a pu rivaliser un petit peu avec le quatrième de la poule, Cholet. Il y a quand même pas mal de matchs où ça se joue à pas grand-chose. Comme je vous l’avais dit, c’est le manque d’expérience, c’est sûr. Après il y a sûrement un peu de relâchement aussi, ce qui est quelque peu compréhensible. À savoir que sur la première ligne, 3 joueurs sur 4 sont des 2003 et sur la deuxième ligne, 3 joueurs sur 4 sont des 2005, pour la deuxième ligne la moyenne d’âge c’est 16 ans, donc contre des Séniors expérimentés vous pourrez comprendre qu’on tire un grand coup de chapeau à ces jeunes-là qui n’ont pas tous gagné, mais qui ont eu l’habitude en jeune d’être à chaque fois en phase finale et d’avoir de nombreuses victoires, alors que là c’est compliqué.
Sur notre deuxième ligne la moyenne d’âge est de 16 ans, donc contre des séniors expérimentés vous pourrez comprendre qu’on tire un grand coup de chapeau à ces jeunes-là.
Êtes-vous fier de vos matchs ? De votre équipe ?
Je reste fier de l’équipe bien évidemment. Après je sais qu’il y a vraiment des choses à améliorer tout de même. Parfois il y a du laissé aller où on pourrait s’accrocher pour maintenir le score, mais encore une fois c’est la N1, ce n’est pas du loisir et donc à un moment donné il n’y a pas de secret, ce qui s’est passé samedi même si on menait 4-1, il était certain qu’on n’allait pas gagner 9-1, ils allaient forcément revenir. Je ne vais pas dire que c’était prévisible mais je ne suis pas surpris. Ils sont quatrième en face, ils ont deux étrangers, nous ce ne sont que des jeunes.
Quel est votre meilleur match cette saison selon vous et pourquoi ?
Il y en a quand même quelques-uns, ils ont tenu pas mal de matchs quand même. Un des meilleurs c’est à La Chapelle je pense, où ils n’ont perdu que 4-2, avec un effectif court. Il est important de savoir qu’il y a un gamin qui était en détection France à Caen, il est parti le samedi soir pour aller à La Chapelle, pour ensuite repartir le dimanche en détection France. Des exemples comme ça je peux en donner. Un autre un peu plus marquant quand même, lorsque nous sommes allés jouer le samedi soir à Cholet et que nous sommes allés à Reims directement après parce qu’en U20 ils jouaient à 11h le lendemain matin. Ça, ça résume le comportement des joueurs, et puis voilà ils restent des compétiteurs pour la plupart et donc on ne peut rien reprocher sur leur abnégation, on ne peut pas leur demander plus, ce n’est pas possible.
Quel match a été moins bon que les autres ?
Juste avant les fêtes contre Reims, où on a fait 15-1. Reims c’est une très bonne équipe qui va être dans les deux premiers je pense. Ils ont un bon système de jeu, rodé depuis des années. Lors de ce match on n’a pas vu le jour et en plus on n’était pas dedans du tout. Donc c’est sans hésitation le match contre Reims à domicile.
Vous êtes une équipe en apprentissage, par rapport au début de saison, vous rendez-vous compte des améliorations au sein de l’équipe ?
Oui totalement, puisque de plus en plus on arrive à accrocher de bonnes équipes. Certains gamins gagnent en expérience malgré tout. Il est vrai que lorsque nous avons un 2005 qui se présente devant un sénior qui a une trentaine d’années, ça peut faire « bizarre ». On le voit aussi dans le comportement, dans l’esprit, dans le système de jeu. En fait, ils s’adaptent et pour moi et Antoine (Demaret), on trouve qu’ils arrivent malgré tout à performer chaque week-end en général. Donc oui ça évolue aussi bien sur les phases de jeu que sur l’aspect physique.
Que pouvez-vous espérer pour la suite ?
On ne va pas se mentir et on ne va pas rêver, et ça depuis le début de la saison on sait où on va, oui on va être dernier de la poule. L’objectif c’est d’avoir la meilleure équipe possible pour disputer le barrage en fin de saison, ce qui nous permettrait de maintenir le club de Pont-de-Metz en N1 l’année prochaine. Mais je ne voudrais pas oublier l’objectif primordial aussi du club, les trois quarts des U20 ont l’objectif d’aller chercher quelque chose en U20. Ils sont qualifiés pour la poule élite, donc là ils font quand même partis des deux meilleures équipes de France en juniors, tout en ayant la moitié des joueurs en première année U20, donc ce sont des cadets on va dire. Après le souhait ce serait de maintenir les joueurs en N1 quand même, ils le mériteraient et puis j’aimerais bien une médaille en fin de saison en U20.
Comment comptez-vous redresser la barre ? Comptez-vous ne garder que des jeunes ?
On n’a pas trop le choix, parce que par rapport à l’année dernière on a été un peu pillé de partout, des joueurs qui sont partis etc. et cela pour diverses raisons. Le club a décidé de maintenir la N1 malgré tout, avec les joueurs que l’on a, les compétiteurs que l’on a, une nouvelle fois des jeunes. Cela fait quelques matchs quand même qu’on est épaulé de temps en temps par des anciens on va dire, mais à chaque fois c’est un ou deux maximum. C’est pour cela que je vous dis que pour le match de barrage aller-retour en fin de saison il sera primordial d’avoir une équipe avec trois lignes homogènes pour pouvoir espérer se maintenir en N1. Mais sinon on ne peut pas inventer des joueurs comme ça, parfois il y a un ou deux N3 qui nous aident, après avec la période aussi parfois c’est compliqué et c’est le cas pour tout le monde, mais parfois on a un covid, des blessés. C’est une année qui va être longue avec un effectif court, on aura toujours qu’un seul gardien et au niveau joueurs hormis les barrages, pour finir la poule je pense qu’on restera à huit ou neuf joueur mais pas plus.
Comment expliquer le fait que cette saison soit aussi compliquée ?
Tout simplement, vous savez il y a un fossé entre des séniors N1 et des jeunes U20. Comme il peut y avoir un fossé entre la ligue 1 et la ligue 2 de football même si j’extrapole un petit peu. Il y a une classe d’écart entre chaque équipe que l’on dispute en général le week-end, mais comme vous avez pu le voir samedi parfois on arrive quand même à n’être pas mauvais du tout et à réussir à rivaliser avec l’adversaire. Donc je n’ai pas d’autres mots pour dire pourquoi c’est compliqué, à part une différence de niveau.
Restez-vous optimiste pour la deuxième partie de saison ?
Je peux vous dire qu’on ne va pas les lâcher, je ne pense pas que les joueurs vont nous lâchers non plus. On a tenu un engagement de début de saison lors d’une réunion où on a dit « bon on y va », après on y va un peu dans la débrouille, par exemple moi en tant qu’ancien joueur de glace j’ai joué deux fois alors que j’approche la cinquantaine, je suis monté deux fois sur le terrain pour faire le nombre et pour éviter au club de payer 1500 euros d’amende pour un forfait. Donc on se débrouille.
Est-ce que l’on prépare déjà une éventuelle descente ?
Je n’y ai même pas pensé en fait. Parce que la descente est tellement évidente pour tout le monde que moi, en voyant le comportement des joueurs, je me dis qu’ils ne le mériteraient pas forcément. Moi et Antoine, le président, nous avons grand espoir de remporter le match de barrage aller-retour en fin de saison, on a vraiment ça dans l’optique. Pour la famille Demaret, le club c’est leur « bébé », ils ont monté ce club depuis des années, ils le suivent, ils l’encadrent, avec l’apport de parents, du bénévolat, on essaye de survivre et vraiment cette génération-là que l’on a en U20 et en N1, qui est à peu près la même équipe, c’est hors de question de la lâcher. Ils méritent autre chose qu’une descente et nous adultes, on n’a pas le droit de lâcher.
Je vous laisse le mot de la fin.
Je le répète, mais on a vraiment à cœur de maintenir le club en vie, puisqu’il faut savoir qu’on n’a pas d’U13, d’U15, on n’a pas d’U17, c’est la première année. Il nous reste U20 et N1, la N3 aussi il ne faut pas l’oublier quand même, ils ont un championnat et puis ils font des matchs corrects aussi. Mais vraiment en guise de reconnaissance vis-à-vis des jeunes, de tout ce qu’ils ont pu nous rapporter sur les phases finales mineures de jeunesse, je pense qu’on peut leur rendre la pareille.
Charlotte Lecot
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazettesports