Opposé cette fois à un adversaire de même division, l’ESM Hamel, le RC Salouël a su prendre les devants pour faire durer la magie de la Coupe de France. C’est désormais le seul petit Poucet en France.
Dieu sait qu’une rencontre de football se joue à peu de choses. Les Salouasiens auraient notamment pu se rendre celle qui les opposait ce dimanche à Hamel bien plus compliquée. En effet, dès l’entame, une relance manquée permet à Damette de se trouver en bonne position. Mais sa frappe n’est pas assez puissante ou éloignée de Durieux pour le tromper (2′). Et c’est ainsi que Salouël peut prendre le contrôle de la partie, en se montrant d’abord dangereux par Pégard, bien décalé par Tabart, mais dont la frappe en angle fermé est arrêtée (3′). Avant d’en profiter pour prendre tout de suite les devants quand, servi par Gorenflos plein axe, Roger se faufile dans la défense, grand pont à la clef, et ouvre le score (0-1, 6′).
La maîtrise salouasienne se poursuit, mais ne se concrétise pas par de vraies occasions, et c’est même Hamel qui obtient son action la plus nette par Foulon, au second ballon sur corner, dont la tentative enroulée passe de peu à côté du montant de Durieux (19′). Mais, plus tranchants et plus efficaces, ce sont bien les visiteurs qui prennent le large. Derobert adresse un bon centre que Sailly ne peut que repousser, plein axe, où Louette surgit pour mettre le ballon au fond (0-2, 28′).
Ce break a toutefois tendance à faire reculer les Samariens. Alors que Durieux ne parvient pas à se saisir d’un ballon dans sa surface, c’est même Kikassa qui doit remporter son duel aérien, juste devant sa ligne pour ne pas voir les locaux réduire l’écart quelques instants après le but picard (29′). Malgré une pression bien réelle de la part des Hamelois, ceci ne débouche pas sur d’autres actions dangereuses, la frappe de Dennequin, la seule de ce quart d’heure pour les locaux, passant nettement à côté (35′). Ce qui permet à Salouël de rentrer aux vestiaires avec l’avantage, 0-2, après une mi-temps où « les garçons ont été très costauds », se félicitait après le match leur entraîneur Antoine Mucke.
Salouël prend ses distances, Hamel se libère
Comme en première période, l’entame du deuxième acte est animée. Comme en première période, c’est Hamel qui déclenche les hostilités par une frappe de Jordan Milville, captée par Durieux (50′). Et comme en première période, c’est Salouël qui marque peu après. Sur un contre rondement mené, Roger fixe ce qu’il reste de la défense et sert Gorenflos, en retrait et au second poteau. Ce dernier ne se fait pas prier pour tromper le portier nordiste, les hommes d’Antoine Mucke ont pris le large (0-3, 52′).
L’avantage est beau mais il reste du temps. Les Hamelois le savent et, s’ils laissent des espaces derrière, dont ne profitent pas vraiment les Picards (seuld une frappe de loin signée Tabart (56′) sans grand danger, est alors à signaler), ils poussent et parviennent enfin à multiplier les frappes sur la cage de Durieux. Mais qu’il s’agisse d’Allem, qui s’était bien infiltré dans la surface (55′), de Damette (59′) ou d’Andreotti (62′), ça ne trouve pas le cadre. Mais finalement, le temps fort des locaux est récompensé quand Jalet doit intervenir à l’extrême limite de la surface sur un attaquant hamelois. La faute est indiscutable et le pénalty transformé par Allem (1-3, 65′). Il reste encore du temps et, se dit-on à ce moment, le rapport de force psychologique a peut-être été inversé.
Fin de rencontre sous tension
Dans les faits, c’est bien Hamel qui continue à pousser. Mais Damette voit d’abord sa frappe contrée (73′) avant que son corner tenté rentrant ne soit claqué par Durieux (78′). Si bien que Salouël entame les dix dernières minutes avec deux buts d’avance. Mais la sérénité que cela pourrait engendrer se craquelle quand Hutin, déjà averti sept minutes plus tôt, est coupable d’une semelle et renvoyé prématurément aux vestiaires (81′). Et ce n’est pas Antoine Mucke qui dira le contraire : « Le carton rouge fait peur parce qu’il reste du temps et qu’on n’a plus de remplacement. » Dans la foulée, Durieux manque sa sortie aérienne mais Jalet se sacrifie pour dévier une belle frappe hameloise (82′). Sur laquelle les locaux réclament un pénalty, arguant une main du défenseur salouasien, qui ne leur sera pas accordé. Ce qui aurait pu être un tournant en faveur des Nordistes l’est finalement pour les visiteurs, les premiers semblant quelque peu sortis de leur match.
Cela permet même à De Sousa, de retour sur le banc et entré peu de temps avant, de se procurer une belle opportunité suite à un décalage de Pocholle. Mais Sailly capte finalement en deux temps (86′). Cette fin de match, quelque peu décousue, voit les deux équipes se rendre coup pour coup, mais Lucas, pourtant en bonne position après une perte de balle de De Sousa, voit sa frappe déviée finir dans les bras de Durieux (88′) tandis que Pocholle ne trouvera pas meilleure zone quelques minutes plus tard de l’autre côté du terrain (90’+3). Si l’on sent bien que la messe est dite, les locaux n’abdiquent pas, pour l’honneur, et Marcotte fait briller Durieux (90’+5). Mais le score, lui, ne change pas, Salouël s’impose, dans le temps réglementaire, pour la première fois depuis le 3ème tour, 1-3.
Et maintenant, un 8ème tour historique
Le RC Salouël verra donc le 8ème tour de Coupe de France. Un exploit majuscule que n’avaient réalisé que trois équipes d’un pareil niveau depuis 2010, Villers-Outréaux en 2011-12, l’Olympique Neuilly en 2013-14 et Pontcharra Saint-Loup en 2015-16. Une performance incroyable que les Salouasiens savourent à sa juste valeur car « plus les matchs passent, plus on commence à prendre conscience » nous explique Alexis Derobert. Et qui permet d’être le petit Poucet national, seul, cette fois, et même la dernière équipe de district en lice.
Qu’ils (ndlr : les Wasquaheliens) ne nous prennent pas trop à la légère, parce qu’on aime bien la Coupe de France !
Alexis Derobert
Pour ce 8ème tour, il faudra faire mieux que les trois derniers prédécesseurs, tous éliminés à ce stade de la compétition. Et la difficulté remontera de plusieurs crans avec la réception de Wasquehal (N3). Un gros morceau, qui a battu cette saison l’AC Amiens, que le latéral gauche aborde malgré tout avec appétit prévenant les Nordistes « qu’ils ne nous prennent pas trop à la légère, parce qu’on aime bien la Coupe de France ! » Reste désormais à organiser cette réception, qui devrait, selon toute vraisemblance, se dérouler au Stade Moulonguet.
ESM Hamel (D2) – RC Salouël Saleux (D2) : 1-3 (0-2)
Buts : Allem (65′ s.p.) pour Hamel ; Roger (6′), Louette (28′), Gorenflos (52′) pour Salouël
RC Salouël Saleux : Durieux – Kikassa, Semence, Jalet, Derobert – Matos, Gorenflos (De Sousa 70′), Tabart (carton jaune 42′) – Louette (Pocholle 70′), Roger (Hutin 61′, carton jaune 74′ carton rouge 81′), Pégard (Tréboutte 48′)
ESM Hamel : Sailly, Dennequin (Fahmy 84′), Milville J., Andreotti (Lopez 70′), Renard, Allem, Lucas, Milville Y., Damette (Tliba 87′), Seignez, Foulon (Marcotte 46′)
Morgan Chaumier
Crédit photo : Audrey Louette – Gazettesports