L’Amiens SC, qui n’a remporté qu’un seul de ses douze premiers matchs accueille Valenciennes pour tenter de décrocher un premier succès à domicile et sortir de la zone rouge.
Le mot “crise” n’a certes pas été prononcé à l’approche de cette 13ème journée de championnat par Philippe Hinschberger. Pourtant, avec un seul succès et une place de relégable après presque un tiers du championnat, cela semble approprié. D’autant plus que les choses ne vont pas vraiment en s’arrangeant. Depuis le dernier succès, il y a plus de deux mois désormais, les Amiénois ont parfois su montrer des choses encourageantes, comme à Nîmes ou même, il n’y a pas si longtemps, pour arracher le nul contre le leader toulousain. Mais il y a une semaine, les Picards ont sombré à Dijon, en ne cadrant notamment aucune de leurs 12 frappes, ne profitant ainsi pas d’une mi-temps disputée à 11 contre 10 et y perdant même un point.
Alors, il est tout de même temps de tirer la sonnette d’alarme. « De plus en plus urgemment, il faut prendre conscience de la situation », insiste ainsi Philippe Hinschberger. Une prise de conscience, notamment, que les objectifs de la saison ont évolué. Depuis 2000, 42 équipes ont ainsi été dans la situation de compter moins de 10 points ou une seule victoire après 12 journées, pour 23 relégations contre seulement 3 top 10, jamais au-dessus de la 8ème place : « Aujourd’hui, il faut repositionner nos objectifs sur le court terme. J’ai demandé 3 victoires sur les 8 derniers matchs (avant la mi-saison, ndlr), il n’en reste déjà plus que 7, il faut qu’on tourne à 20 points à la trêve. C’est très dur, parce que ce n’est pas l’objectif du club, tout le monde doit repositionner ses objectifs, c’est difficilement entendable ou acceptable. Mais aujourd’hui, il faut laisser le club en L2. »
Pour cela, l’entraîneur amiénois met surtout en avant le besoin d’en faire encore plus au niveau de l’état d’esprit, même s’il reconnaît que son équipe « a parfois su » se rebeller : « Plus que toute autre chose, c’est une histoire d’état d’esprit. Ce ne sont pas les pieds à faire progresser, aujourd’hui, c’est dans les têtes qu’il faut avancer. Le travail à la perte du ballon, c’est dans les têtes, et des fois, on part de loin. » Aliou Badji, l’avant-centre amiénois acquiesce : « On doit donner plus. Il y a de la qualité, il y a de très bons joueurs dans l’équipe, mais ça ne suffit pas. Si on se bat plus, on pourra gagner les matchs parce que la L2, c’est beaucoup de combat. »
Mais l’état d’esprit, ce n’est pas que cela, c’est aussi croire en soi, avoir confiance en ses capacités, souligne le coach picard : « On doit dégager de la confiance dans notre jeu. C’est sur ce point qu’il faut accompagner les joueurs, les faire prendre conscience de nos qualités. » Une confiance qui s’acquiert « à l’entraînement, dans tes débuts de match, dans le premier grain de sable où tu ne vas pas être en panique, dans ta réussite sur les coups de pied arrêtés », ajoute-t-il. Et qui sera notamment fort utile devant le but comme l’explique le n°9 Aliou Badji : « Pour bien finir les actions, il faut avoir de l’audace et de la tranquillité, il faut plus de concentration et de détermination. Et il faut croire en soit pour faire la différence, c’est important ! »
Un adversaire en trompe-l’œil
Ce le sera particulièrement dans ce match du jour où, encore une fois, les Amiénois affronteront une équipe pas franchement au mieux. Toutefois, si Valenciennes a rechuté contre Dunkerque le week-end dernier, les Nordistes restaient sur 4 matchs sans perdre, dont 3 victoires. Surtout, comme plusieurs autres équipes de la deuxième moitié de tableau, à commencer par l’Amiens SC, le VAFC possède un effectif taillé pour jouer mieux que cela et constitue donc un adversaire dont il faudra se méfier plus que son classement ne semble l’indiquer : « Valenciennes, c’est une très bonne équipe, avec Debuchy, Robail, Ayité. C’est une équipe très bien rodée, qui se connaît par cœur, avec un très bon potentiel offensif. C’est une équipe très forte en transition, parce que ça joue juste. » D’autant que les hommes d’Olivier Guégan connaissent une dynamique similaire, quoi que meilleure, à celle des Samariens : alors qu’ils ne comptent qu’une seule victoire chez eux, ils affichent le troisième bilan à l’extérieur avec 3 victoires, 2 nuls et 1 seule défaite. De quoi en déduire que cela va être « un match très dur ».
Pour lequel Philippe Hinschberger pourra compter sur des joueurs « conscients » de la situation et « motivés » pour la renverser, assure Aliou Badji. Il pourra aussi compter sur le retour, justement, de son attaquant sénégalais en plus de ceux de Bamba et, pour la première fois de la saison, de Gnahoré. On notera que si les deux attaquants remplacent Diakhaby et Lahne dans le groupe et si le milieu français compense l’absence de Benet, qui va bien mais est soumis au protocole commotion, Gene prend également la place de Gomis, grillant la priorité à Traoré et Fofana, encore en dehors du groupe.
Ligue 2, 13ème journée
Samedi 23 octobre, 19h, Stade Crédit Agricole La Licorne : Amiens SC (19ème, 9 pts) – Valenciennes FC (12ème, 15 pts)
Le groupe amiénois : Gurtner, Thuram – Fofana, Pavlovic, Mendy, Alphonse, Sy, Xantippe – Lusamba, Lachuer, Lomotey, Gnahoré, Gene – Akolo, Gomez, Arokodare, Badji, Bamba
Morgan Chaumier
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports