Indéboulonnable au sein de la défense camonoise, Sofiane Delgove revient pour nous sur les difficultés de son équipe en championnat. Le défenseur reste confiant sur la capacité de l’US Camon à hausser son niveau de jeu et atteindre les objectifs fixés par le club.
Comment te sens-tu sur ce début de saison ?
Je me sens bien, parce qu’au niveau du recrutement, ce que le coach et le président avaient annoncé pour jouer la montée est plutôt cohérent, avec les arrivées de Landry Matondo et Ryan Da Vega. En plus de cela, on a les petits jeunes de la région qui sont pas mal, que ce soit Nassim Megharbi, Yassine Faïz ou encore Youssef El Gachi, qui fait de très bons matchs en équipe B. Le groupe vit bien comparé aux années précédentes où on sentait que tout le monde ne tirait pas dans le même sens. Les jeunes se sont bien acclimatés et ils s’entendent bien avec les anciens. Il y a un bon groupe comparé aux années précédentes pour faire quelque chose de bien.
Ce n’est pas vraiment le début de saison que vous espériez, comment expliques-tu les difficultés de l’équipe en championnat ?
Le premier match à domicile on reçoit Marck, une équipe costaude, assez physique, on était préparé à l’engagement. Pour ma part j’ai commencé avec Momar Diop dans l’axe. C’était la première fois que l’on jouait ensemble, on n’avait pas trop de repères. Malheureusement, Momar fait deux fautes assez rapidement dans le match. On est réduit à dix et pour un premier match ça n’aide pas. Après ça, on n’a pas lâché, on revient à 1-1 à la mi-temps. On reprend un deuxième but rapidement en seconde période, mais malgré ça on continue à pousser, on se procure des occasions. Toutefois, comparé aux années précédentes, on se procure beaucoup plus d’occasions, mais on a un problème à la finition. Et pour le match d’Abbeville, c’est la même chose. On se procure plus d’occasions, mais on est moins efficace que les années précédentes.
On se procure plus d’occasions, mais on est moins efficace que les années précédentes.
L’an dernier lorsque l’on a joué à Dunkerque, on gagne 3-2 et on a vraiment trois occasions, trois buts. Zahir met un triplé à ce match-là et pour moi c’est un match que l’on ne devait jamais gagner. C’est un hold-up, mais c’est ce qui faisait notre force. Les matchs que l’on ne devait pas gagner, on arrivait à ne pas les perdre ou à prendre les trois points, en faisant le dos rond pendant 90 minutes et devant on savait que lorsqu’on allait avoir une occasion ça aller faire but.
Il y a un manque d’efficacité dans les deux surfaces…
Notre problème cette année c’est les coups de pied arrêtés. Nos défenseurs ne font pas tous 1m90. Contre Abbeville et Marck on prend des buts sur coup de pied arrêtés. Contre La Montoye en coupe de France c’est pareil. Au bout d’un moment il faut travailler cet aspect là. C’est ce qu’on a fait vendredi dernier à l’entraînement. Ce weekend on avait une équipe un peu remaniée. J’étais avec Mathurin Sakho dans l’axe, on n’a pas pris de but, ça fait du bien. Notre gardien, Quentin Chive a été un peu plus rassurant, il s’est un peu plus imposé. On lui a demandé de parler. C’est peut-être sa première saison en R1, mais il a signé ici pour titiller Maxime Josse, qui malheureusement s’est blessé en amical. Si Quentin Chive est là, c’est que l’on a besoin de lui et il faut qu’il soit un peu plus rassurant. Je pense que ce match là, lui a fait du bien. C’est bon pour sa confiance, parce que lors du dernier tour de coupe de France, malgré que l’on menait 9-0, on prend quand-même un but. Ce but qui fait chier (sic).
Tes partenaires en défense ont pas mal changé d’un match sur l’autre, est-ce une difficulté supplémentaire pour toi de devoir s’adapter à chaque fois ?
Il y a Josse qui n’est plus derrière nous, donc on n’a plus nos repères à ce niveau-là. Sur le premier match je démarre avec Momar Diop, le second match de coupe de France je démarre avec Dylan Adam. Ensuite le coach décide de me faire jouer latéral gauche. Il préfère mettre Mathurin Sakho et Dylan dans l’axe. Puis Mathurin se blesse de nouveau, c’est vrai que sur ça on n’a pas de chance. Donc, je rejoue avec Dylan dans l’axe, qui lui se blesse au bout de 5 minutes, donc Diop reprend sa place dans l’axe.
Le weekend dernier, je rejoue avec Mathurin. Je dois dire que c’est un joueur avec lequel j’aime bien jouer, parce qu’on a une complicité, on se connait depuis que l’on a 10 ans et on a été formé à l’ASC ensemble. Ensuite, il est venu à Amiens Nord avec moi, on a joué en U19 Nationaux ensemble. On a une bonne complémentarité. En dehors du terrain on se voit souvent, on s’entend très bien. Dylan Adam est un très bon défenseur, il a d’autres qualités que moi je n’ai peut-être pas. Déjà il est un peu plus grand, il est plus athlétique. Moi, j’aime relancer propre, je préfère quand on a le ballon.
Vous avez fait une préparation physique importante, est-ce que ça explique aussi le retard à l’allumage de l’équipe ?
Cette année le club a décidé de faire appel à un préparateur physique, Aissa. C’est vrai qu’au niveau des séances, on force beaucoup. Pendant la préparation, on a beaucoup forcé. Rien que la semaine dernière, on a fait une séance de près de deux heures. Le groupe B et le groupe A s’entraînent ensemble, forcément au niveau de l’intensité c’est un peu moindre. Si l’on avait que l’équipe première, les séances seraient surement un peu moins longues. Je trouve que c’est bien que les deux équipes s’entraînent en même temps, même si des fois le niveau n’est pas adéquat. Mais le fait qu’ils travaillent avec nous ça leur montre qu’ils ont encore des choses à travailler et pour y arriver, ce n’est pas tout beau, tout rose.
Vous avez gagné votre premier match de R1 la semaine passée, est-ce que ça vous enlève une partie de la pression qu’il y avait sur vos épaules en ce début de saison avec tout ce qui avait été dit par rapport à la montée ?
Cette victoire nous fait du bien, je l’espère, parce qu’on aspire à jouer les premiers rôles et notre début de saison est un peu compliqué. Bien que ce soit contre Le Portel, qui avait déjà perdu deux fois, contre Abbeville et Longueau. C’est quand-même une équipe solide, je ne pense pas que beaucoup d’équipes vont ramener des points de chez eux. Même si l’on a gagné, on a eu 20, 25 minutes difficiles. Le temps de retrouver nos repères. C’est pareil, devant on n’a pas eu trop de situations.
Les objectifs que l’on s’est fixé en début de saison, sont toujours les mêmes
Zahir Zerdab marque, c’était une de nos forces l’an dernier, parce qu’à chaque occasion c’était pratiquement but. Il ouvre son compteur et malgré toute son expérience ça doit lui faire du bien, même si ce n’est pas un joueur qui doute. Jusqu’à présent on avait un peu plus de mal dans les deux surfaces et on a réussi à rectifier le tir. On retrouve aussi le collectif que l’on avait. Il fallait le temps que ça prenne, on s’est laissé un mois. Les objectifs que l’on s’est fixé en début de saison, sont toujours les mêmes. Les dirigeants sont toujours derrière nous et tout le monde tire dans le même sens. Maintenant il faudra confirmer contre Grande Synthe en championnat, une équipe qui joue les premiers rôles.
Tu es là depuis quelques saisons, sens-tu que le club se structure pour monter en N3 ?
Au-delà de l’équipe première on le voit au niveau des jeunes. Il y en a de plus en plus qui intègrent l’équipe première et l’équipe B. Ça veut dire qu’au niveau de l’école de foot on a fait un gros travail. Au niveau structure, je ressens que le club a beaucoup évolué. Derrière l’Amiens SC, c’est le numéro 1 dans la Somme, et peut-être même au niveau de la Picardie en terme de joueurs qui aspirent à jouer à haut niveau. Julien Lomboto a signé à Strasbourg, Exaucé est parti à Lille, ce sont des joueurs qui aspirent à jouer en pro. Je pense que Camon a fait un grand pas par rapport à Amiens Nord et Longueau, au niveau des jeunes déjà.
Ensuite, les jeunes qui viennent titiller les anciens en équipe première ça fait toujours chier (sic). Mais c’est bien. Parce que l’on sait que si on ne se bouge pas le cul (sic), le petit jeune qui fait les efforts et qui aimerait bien jouer à ta place est là. C’est que du positif pour l’équipe première. Par rapport aux années précédentes, on a un groupe beaucoup plus costaud, avec des joueurs comme Coupelle, Da Vega, Isambart, Sakho ou encore Zerdab, ce sont des joueurs qui ont joué à un niveau au dessus, donc ils connaissent. Ça ne peut être que du plus pour nous. Individuellement on a une meilleure équipe, mais pas collectivement. Mais ça va venir, il faut juste que ça prenne. Avec les individualités que l’on a, je ne me fais pas de soucis si l’on tire tous dans le même sens.
Comment abordez-vous le prochain match contre Villers Saint Paul en coupe de France ?
C’est une équipe de régional 3, ils commencent à se rapprocher un peu de nous, même s’il y a deux divisions d’écart. On sait qu’on sera attendu. C’est un match de coupe, ils ont toutes leurs cartes à jouer. La coupe de France ce n’est que du positif pour eux, un peu comme le RCA qui bat Longueau, on sait que tout est possible. On sait qu’une équipe de R3 va nous embêter jusqu’au bout, par les efforts physiques, la combativité, l’envie de se battre pour son coéquipier. Jusqu’à présent la coupe de France nous réussit et ce n’est pas parce que l’on joue une R3 qu’il faut se dire que ça va être un match facile, c’est à nous de se rendre le match facile. Si on a les occasions, que l’on ne se fait pas peur, je pense que l’on devrait réussir à passer ce tour-là, sans manquer de respect à Villers Saint Paul.
Propos recueillis par Julien Benesteau
Crédits photos : Audrey Louette Gazette Sports