Après Jérémie Romand, c’est une autre figure des Gothiques qui se plonge « dans le rétro » avec nous. En effet, Anthony Mortas, le coach amiénois, revient pour nous sur ses souvenirs sportifs de cette décennie passée.
Quel est votre meilleur souvenir sportif de la décennie 2010-2020 ?
Ça va être bateau, mais c’est la victoire en foot lors de la coupe du Monde 2018. C’est marrant parce que j’étais chez un copain canadien, avec qui j’avais joué à Reims. J’étais donc chez lui au Canada, et on a regardé le match tous ensemble, donc j’ai mis un peu les Canadiens au foot. Ça leur a plu, ils se sentent un peu français aussi, on était en famille, avec des amis de toujours, donc c’était un bon moment. Même au Canada c’était quand même important cet évènement !
Et concernant le sport amiénois ?
Les coupes de France que l’on a gagnées en hockey, et la décennie de Jeremy Stravius en natation. C’est quelqu’un qui est du cru et qui a été au niveau mondial, au niveau des Jeux Olympiques, pendant une dizaine d’années. Il a vraiment été au sommet longtemps, et c’est quelque chose de difficile car la natation est vraiment un sport très exigeant. De rester à une telle constance pendant autant d’années c’est vraiment fort. On voit souvent des nageurs avec des carrières éphémères, de trois quatre ans, c’est tellement demandant, tellement exigeant, parfois un peu lassant. Jeremy a eu une carrière vraiment complète. Et c’est quelqu’un qui est toujours très humble, très discret par rapport aux autres gros nageurs français, alors qu’il a le même palmarès. C’est quelqu’un que j’ai eu la chance de côtoyer un petit peu et c’est vrai qu’il a toujours été au top.
Mise à part depuis deux-trois ans, les dernières années au hockey avaient été compliquées avec un manque réel de résultats
Un mauvais souvenir sur le sport amiénois lors de cette décennie ?
C’est toujours triste la relégation de l’Amiens SC, mais il faut relativiser, ça reste un petit club au foot. On était encore en National il y a quelques années. La montée en Ligue 1 était superbe mais la descente en Ligue 2, je ne dis pas qu’elle était obligatoire, mais il faut que le club se construise. Quand on monte en première division, parfois on fait un peu l’ascenseur deux-trois ans puis on se stabilise en Ligue 1. Mais c’est vrai que c’est très compliqué pour les « petits clubs » de se maintenir en élite.
Je dirais aussi le hockey. Mise à part depuis deux trois ans, les dernières années au hockey avaient été compliquées avec un manque réel de résultats.
Une équipe ou un athlète à ressortir au niveau local ?
Si on prend en compte les dix dernières années je ne vois pas grand monde d’autres que Stravius. Au niveau mondial, Stravius a récolté de nombreux titres. Je trouve ça même un peu triste, alors peut-être que ça l’arrange, mais par rapport aux autres sportifs français il passe inaperçu. C’est un peu dans sa nature. Il est très discret, très modeste, c’est bien aussi d’avoir parfois des athlètes décalés dans le bon sens.
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour 2021 au niveau sportif ?
D’avoir de la réussite, d’avoir une équipe qui soit bien en place avec des victoires et des gros moments de joie. On sait qu’il y a toutes sortes d’émotions dans le sport. Nous on va être confrontés à un calendrier dément, on va jouer tous les 2,5 jours jusqu’à mi-avril. On peut souhaiter être épargnés par les maladies et les blessures.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo Kevin Devigne / Leandre Leber Gazettesports.fr