Virginie Lavoine, la première Française championne du monde Boxe Française en super-plumes.
Il fut une époque où à Amiens, la boxe française jouissait d’un grand prestige. Et ce grâce à des entraîneurs hyper compétents tels Mohamed Oudji dans le quartier Etouvie et Omar Ben Miloudi dans le quartier Nord. Il y avait alors une réelle émulation entre les deux clubs représentant deux quartiers différents.
Aujourd’hui, nous nous intéressons à une championne qui évoluait à Amiens-Nord et qui le samedi 9 décembre 1995 dans le gymnase Auguste Janvier, habituellement réservé aux escrimeurs, allait devenir championne du monde de BF dans la catégorie des super-plumes.
Virginie battait aux points, au terme de quatre reprises intenses, la Belge Stéphanie Wattecamps.
Non seulement Virginie Lavoine était la première Amiénoise à devenir championne du monde mais aussi la première Française dans la catégorie des super-plumes.
Ironie, c’est exactement dans la même catégorie que Bouziane Oudji deviendra quelques années plus tard champion de France mais en boxe anglaise.
Virginie Lavoine a longtemps pratiqué les assauts. Soit la pratique de ce sport mais dans lequel il n’est pas autorisé de porter des coups. Ce passage entre assaut et combat n’est pas aussi simple qu’il n’y parait. Virginie explique ce changement de tactique :
« Au début, lorsqu’il m’arrivait de toucher une adversaire et de voir qu’elle se trouvait en difficulté, j’avais tendance à marquer un temps d’arrêt au lieu de poursuivre et attendre que l’arbitre me dise stop. Tant qu’elle n’était pas au tapis, j’avais le droit de continuer. C’était un manque d’expérience. »
Sous la direction d’Omar Ben Miloudi qui reste encore aujourd’hui comme un des grands techniciens de la BF, Virginie Lavoine réussissait un beau combat face à la Belge qui était fausse-garde.
Ce titre mondial ne devait pas faire tourner la tête à Virginie Lavoine qui avait reçu une bourse dérisoire. Heureusement, son club se montrait plus généreux.
Virginie poursuivait ses études et allait décrocher son CAPES lui permettant ainsi de devenir prof d’EPS.
Virginie quittait les feux de l’actualité. Elle revenait alors dans un certain anonymat dont elle était à peine sortie.
Lionel Herbet
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