Les chutes, problèmes de parcours, et soucis de météo touchent de plein fouet le cyclisme mondial actuel. Un sport fragilisé, où l’incertitude règne et les traditions se heurtent aux nouvelles réalités. Un malaise grandissant qui interroge sur l’avenir de la discipline.
Ce n’est hélas pas la première fois que nous évoquons les gros problèmes rencontrés par le cyclisme, du moins depuis le début de saison. Evidemment, les chutes ont toujours une grosse part dans les incidents ou du moins accidents qui se produisent sur une épreuve cycliste. Ces derniers temps, il y avait les erreurs de parcours, du moins juste avant l’arrivée. Alors les organisateurs annulaient les résultats, quitte à engendrer une injustice car le vainqueur, lui, ne s’était pas trompé.
Or ce n’est pas une première, car nous avons le souvenir qu’en … 1949, Paris -Roubaix avait été perturbé par une erreur de parcours et à cette époque, les organisateurs avaient décidé qu’il y aurait deux vainqueurs : Serce Coppi, le frère du grand Fausto et André Mahé, qui s’était ensuite retiré dans le département de l’Oise et que nous avions justement rencontré une année avant le départ d’un Paris-Roubaix.
Les erreurs de parcours ont toujours existé, mais franchement, depuis quelques années, nos routes deviennent vraiment … hostiles au sport cycliste. Les coureurs sont confrontés aux chicanes, au rétrécissement des routes etc.. Bref, tout pour décourager les organisateurs. Mais voilà que depuis deux jours, les ennuis s’abattent sur le cyclisme. Dans l’Oise, les organisateurs de la Ronde de l’Oise, une des épreuves les plus prestigieuses de la région n’aura pas lieu cette année. C’était normalement la 70e édition et c’est la mort dans l’âme que les organisateurs ont du baisser les bras, faute de moyens financiers. L’organisateur principal de la course est Michel Birck qui, en tant que bénévole, a travaillé durant plusieurs mois avant de jeter l’éponge faute de moyens financiers. Saluons la dignité de Michel Birck, en formulant le voeu que l’an prochain, la Ronde de l’Oise puisse se dérouler normalement.
Un nouveau coup dur…
Enfin, ultime coup dur ce mercredi : une étape de Paris-Nice a été purement et simplement neutralisée, et ce en raison de la grêle qui pouvait mettre en danger les coureurs. La course devait reprendre et sourire à Vingegaard qui n’était pas content estimant que l’étape auraient dû être annulée… Jadis quand il faisait mauvais temps, les coureurs étaient quand même lancés sur les routes. On se souvient de Luis Ocana qui, dans un Tour de France en 1971, fit une chute qui l’avait contraint à l’abandon. Plus tard on se souvient de la victoire de Bernard Hinault dans un Liège-Bastogne-Liège dantesque et plus loin dans le temps, Charly Gaul qui préférait le froid et la pluie à la chaleur, remporta un Tour d’Italie inoubliable, car à cette époque, des coureurs avaient tellement froid qu’ils se réfugiaient dans des étables pour se réchauffer. Une époque où on ne se posait pas la question : il fallait aller au bout quoiqu’il en coûte. Le cyclisme a changé, ou du moins, les mentalités ne sont plus les mêmes. C’est peut-être la raison pour laquelle, aujourd’hui, les champions n’ont plus tout à fait la même notoriété que leurs prédécesseurs.
Lionel Herbet
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr