L’assemblée générale du CDOS qui s’est déroulée ce jeudi dans le cadre de la Maison des Sports à Amiens, revêtait un caractère tout à fait exceptionnel et ce, pour deux et même trois raisons.
Depuis son élection voici une trentaine d’années, le président Marcel Glavieux n’avait jamais manqué une assemblée. Il aura fallu un malencontreux accident de la circulation pour qu’il se retrouve à l’hôpital afin de soigner ses blessures. Mais soyons rassurés, Marcel Glavieux sera rétabli pour porter la Flamme Olympique qui terminera son périple devant le cirque d’Amiens le 4 juillet.
C’est donc par le biais d’une visio qu’il s’est entretenu avec les représentants des comités départementaux car au plan des élus de toutes sortes, aucun n’était présent. Ils brillaient aussi par leur absence samedi dernier lors de l’assemblée générale des Médaillés sportifs et il faut le déplorer, dans cette année olympique qui verra Paris et la France au centre du monde.
Au niveau du CDOS, Marcel Glavieux a annoncé que c’était son dernier mandat et d’ores et déjà les candidatures vont surement affluer car on le sait, être candidat et être élu c’est une chose mais ensuite assumer c’est autre chose. Il appartenait donc à Claude Hatté, vice-président du CDOS, figure emblématique du sport et notamment du handball dans le département, de brosser le compte rendu moral d’une année qui n’a pas été de tout repos. Après avoir rappelé cette fameuse année 1983 qui le vit avec son ami Roland Duport contribuer à la naissance du CDOS, Claude Hatté a brossé un tableau de la situation du sport en cette année olympique. Soyons clair : le tableau est loin d’être idyllique pour ce qui concerne l’après Jeux et il craint que la politique du sport ne soit à l’avenir, sacrifiée. « Vont donc se côtoyer les motifs d’espérance et les sujets d’interrogations a déclaré Claude Hatté. 2024 est une année exceptionnelle et les Jeux seront chez nous. Partie d’Olympie, la Flamme olympique qui passera le 4 juillet dans la Somme est un trait d’union entre l’Antiquité et l’ère moderne. C’est un message de paix et d’amitié entre les peuples. »
Claude Hatté a ensuite brossé un tableau sur le sport en général aujourd’hui mais aussi celui de demain. Il a dans un premier temps regretté que le prix des places pour assister à des rencontres aux JO était trop élevé et que cela va priver de nombreux sportifs samariens d’être présents. Il a aussi insisté sur l’héritage des Jeux, sujet souvent négligé dans les instances avec le sport à l’école, les installations sportives qui pourraient hors période scolaire être utilisées par les clubs. Car le Sport s’il commence à l’école se poursuit dans un club : « Nous aurons quatre défis à relever, a poursuivi Claude Hatté : l’accueil dans des équipements vieillissants, l’encadrement salarié. Aura-t-on assez d’éducateurs sportifs suffisamment formés? Le bénévolat. Il faut redouter une crise dans ce domaine. Il faudra un renouvellement supérieur à celui connu dans le passé. Et tous ces labels mis en place avant les JO : Génération 2024, Semaine Olympique et Paralympique, Terre de Jeux ne seront pas pérennisés. Il faudra consolider les communautés engagées derrière ces labels.
Claude Hatté en a aussi profité pour égratigner l’Etat qui renie souvent les promesses faites comme récemment le Ministre de l’Economie qui a annoncé une baisse du budget attribué au Sport. « Le sport c’est encore mieux dans un club pour reprendre une expression qui date un peu » a poursuivi Claude Hatte. Les bénévoles attendent que leur cause soit reconnue. « Le dirigeant de demain, ce ne sera pas forcément un jeune mais plutôt un retraité » a t-on appris au cours de cette assemblée générale qui a vu également les vice-présidents rendre compte de leurs activités comme par exemple François Joliveau sur le Sport-Santé; Sylvaine Boucher sur le sport scolaire; le concours de la commune la plus sportive qui avait été initiée par le regretté Daniel Lefèvre et Claude Hatté sur le Sport et Professionnalisation qui permet la formation de dirigeants et ce gratuitement.
Enfin, Claude Hatte a conclu par cette formule : « La France ne sera un pays sportif qu’à partir du moment où le sport sera considéré comme un investissement et non une charge. Il en va de notre futur et de l’héritage des Jeux. »
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet – Gazettesports.fr