Camille et Amélie, toutes deux d’Amiens, vont vivre une aventure extraordinaire sous le signe du dépassement de soi et de la solidarité en participant, pour l’association MealEspoirs, au Raid Amazones. L’événement aura lieu au Sri Lanka, en mars prochain.
Camille, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Camille Pataille, j’ai 37 ans, je suis maman de deux enfants et je suis responsable commerciale. Ma coéquipière et amie avant tout s’appelle Amélie Doignon, elle a 34 ans et elle est également maman de deux enfants. Dans la vie, elle est une professionnelle reconnue dans l’immobilier.
Qu’est-ce que le Raid Amazones ?
Cette édition du Raid Amazones aura lieu en mars 2023, avec des actions caritatives au Sri Lanka, le pays organisateur. Il y aura plusieurs courses solidaires 100% féminines, chacune réalisée sur des épreuves différentes. Au départ, l’événement était conçu pour faire comprendre aux femmes qu’elles pouvaient se dépasser et faire, elles aussi, des résultats sportifs. Et aussi pour aider une association. On a choisi l’association MealEspoirs. Tous les après-midi, après les épreuves sportives, les 300 Amazones iront participer à des actions solidaires auprès des populations locales. Nous, on s’entraîne depuis six mois. On gagne de la visibilité grâce aux réseaux sociaux où on trouve des sponsors prêts à nous soutenir dans notre projet. Les sponsors nous servent à récupérer de l’argent.
Ce défi est une étape de plus dans notre relation
Pourquoi avez-vous eu envie de participer ?
Amélie avait déjà entendu parler de ce projet-là. Une nuit, elle m’a proposé ça et j’ai accepté directement. On est sportives, mais à la base, on est cavalières. On s’est rencontrées il y a dix-huit ans, au centre équestre de Boves. On a beaucoup partagé ensemble, tant l’amitié, que nos études et des grandes étapes de la vie puisqu’on est devenues mamans. Ce défi est une étape de plus dans notre relation, car ce sont des épreuves conséquentes…
Pouvez-vous nous parler de l’association ?
L’association s’appelle MealEspoirs. Un de mes collaborateurs au boulot travaille à mi-temps dans cette association. Ses créateurs viennent de Metz. J’ai pu la découvrir grâce à lui. L’association se charge d’apporter de l’aide alimentaire, humanitaire et sanitaire aux enfants des pays les plus pauvres. Le but est de pouvoir apporter au moins 500 repas aux enfants. Pour l’instant, seuls 350 repas sont distribués par jour, mais l’association ne devrait pas tarder à atteindre les 500. MealEspoirs intervient depuis mars dernier à Madagascar.
Il y a différentes démarches effectuer pour sélectionner les familles les plus pauvres. En parallèle, ils essaient d’apporter également une aide sanitaire aux enfants. Ils font en sorte qu’ils puissent se laver, se brosser les dents.Ce qui nous a fait choisir cette association, c’est que l’argent versé est concret et immédiat, on ne passe pas par un intermédiaire.
Au Raid Amazones, quelles épreuves allez-vous effectuer ?
Il y a plusieurs épreuves : la première est un trail de 23 km, la deuxième, c’est 50 km de VTT. Le 3ème jour, on doit effectuer 18 km de canoë. La 4ème épreuve, c’est du tir à l’arc. Ensuite on doit faire un run and bike de 22 km et pour finir, le dernier jour, on devra participer à une course d’orientation. Le matin, il y a des épreuves sportives et l’après-midi, c’est la découverte du pays et des actions humanitaires réalisées sur place. On partira 10 jours, 8 jours sur place et il y a 2 jours de transport. Pour s’exercer, on a sollicité plusieurs associations amiénoises.
Je pense qu’en revenant, soit on restera amies pour la vie, soit on se détestera pour toujours !
Camille Pataille
Justement, quelles sont les associations amiénoises qui vous suivent dans votre défi ?
On est allé voir plusieurs associations et toutes ont été hyper chaleureuses et nous ont aidé bénévolement. On a trouvé également un entraîneur, Patrick Delrue, au fitness de Camon. Il nous concocté un planning d’entraînement, pour que l’on soit à l’aise sportivement et que l’on se prépare à encaisser les chocs ! On a également pu s’entraîner au tir à l’arc d’Amiens, où le club nous a reçu super gentiment et nous a fourni du matériel et des cours. Pour le kayak, nous nous sommes rendus au club de Picquigny. Ils se sont sentis super impliqués eux aussi, je trouve ça génial ! Ce défi nous permet de rencontrer des gens que l’on n’aurait jamais rencontrés autrement… Nous partirons en mars, donc on a encore quatre bons mois d’entraînement. On participe à côté de ça à pas mal de courses locales, comme les 10 km de Rivery par exemple, la Samaram’ ou encore une course contre le cancer du sein, dans le cadre d’Octobre Rose. On essaie de s’intéresser à un maximum d’événements sportifs, à notre niveau, pour pouvoir suivre notre progression.
Comment appréhendez-vous le challenge ?
On a vraiment hâte de partir ! Après, on a chacune des appréhensions dans certaines épreuves et des facilités dans d’autres. Par exemple, pour Amélie, le trail est une épreuve plutôt simple alors que pour moi non. Pour ma part, le VTT sur 50 km me paraît accessible, alors que ma coéquipière, elle, trouve ça plus difficile. On est donc super complémentaires et on pourra s’entraider l’une et l’autre. Après, je ne m’en fais pas car on a un mental de battantes ! Je pense qu’en revenant, soit on restera amies pour la vie, soit on se détestera pour toujours !
Concernant le suivi médical, comment allez-vous faire ?
Alors on a une petite particularité… Pour moi, en tous cas, ce défi est un double challenge. J’ai eu un grave accident de cheval, donc à la base, j’aurais dû boiter à vie. Finalement, avec de la volonté, j’arrive à tout faire. Alors, oui, parfois j’ai mal, mais avec le mental, on passe outre certaines douleurs. Et je suis atteinte de diabète, donc ça relève encore d’un autre défi… Le CHU m’accompagne dans la gestion du matériel, du dosage pour anticiper l’événement. Après, j’ai une pompe à insuline, donc cela ne me handicape pas du tout dans ma vie.
Comment avez-vous financé votre projet ?
Nos frais d’inscription sont de 8000€ et la totalité avec le voyage revient à 12 000€. Grâce à nos sponsors, on arrive de plus en plus à se rapprocher de la somme finale. Ce qui nous fait plaisir de voir toutes les personnes qui nous suivent, qui croient en notre projet.
Julie Michel
Crédit photos : DR
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