Lucide mais aussi confiant en ces capacités, Chadrac Akolo est revenu sur sa saison à l’Amiens SC, la meilleure depuis son arrivée d’un point de vue statistique et sur sa progression.
Quel bilan tires-tu de cette saison ?
La saison a été très compliqué, pour beaucoup de raisons, parce qu’on a mal démarré. On a eu trois bons mois où tout marchait, surtout à domicile. Disons que ça a été mitigé.
Comment juges-tu votre saison ?
La saison aurait pu être mieux pour moi. Je ne pensais pas faire une saison comme ça, c’était parti de façon très compliquée, je n’étais pas très sûr de jouer, d’être dans les plans du coach. J’ai saisi toutes les minutes que j’ai eues. J’ai eu la chance de jouer en sélection, où j’ai été titulaire régulier, ça m’a permis d’être bien mentalement. Ma saison est donc mitigée, à l’image de celle du club où l’on peut faire beaucoup mieux.
Je n’étais pas sûr d’être dans les plans du coach. J’ai saisi toutes les minutes que j’ai eues.
Tu as été recentré…
Il y a eu un changement de système. Avec le coach, on a vu que toutes mes actions se terminaient dans l’axe, donc on s’est dit que je pourrais aller dans l’axe. Je n’avais pratiquement jamais joué dans l’axe, hormis deux ou trois fois pour dépanner. J’y ai vite trouvé mes repères. Je pense que c’est un poste qui peut me correspondre.
La saison est à l’image de ton passage à Amiens, avec de bonnes choses mais de la difficulté à trouver une continuité ?
Difficile parce qu’il y a eu beaucoup de malentendus, je pense qu’on a très mal communiqué, ne serait-ce que sur mon transfert où l’on ne savait pas si c’était un prêt ou non. Et ensuite, il y a eu une histoire de départ, pas départ. Pour moi, ça a été compliqué. Ensuite, j’ai pris un peu de recul et je me suis dit qu’il fallait faire le maximum histoire que tout le monde en ressorte gagnant. Ça ne sert à rien de tirer la gueule (sic).
Mentalement, ça n’a pas toujours été facile mais on sent que tu as trouvé ta place, c’est juste ?
Je pense que j’ai muri mentalement. Je grandis.
En termes de taille, tu n’as pas le profil d’un Arokodare ou d’un Badji, c’est difficile ?
Tous les week-ends, je joue contre des milieux ou des défenseurs beaucoup plus grands que moi. Je dois les éviter, soit en décrochant ou en partant en profondeur, c’est ce que j’ai essayé de faire tout au long de la saison.
Thierry Laurey soulignait justement ta capacité à décrocher.
Oui, mais ça ne plait pas trop au coach, c’est bien quand je décroche, mais il me préfère dans la surface, on essaie de trouver un juste milieu.
Dans la zone de vérité, il y a une forme d’efficacité…
Je l’ai déjà eu, mais pas ce soir (samedi, ndlr). J’espère la retrouver lors du prochain match. Je pense que c’est une zone dans laquelle j’ai progressé mais ce n’est pas totalement acquis, quand on voit les occasions de ce soir. Je pense que je peux encore progresser. C’est une zone où beaucoup d’entraîneurs trouvent quelque chose en moi que je parfois je ne vois pas.
Tu as du mal à croire en tes qualités ?
Absolument pas, mais c’est que je suis un ailier, donc je suis un peu perdu quand un entraîneur me dit : « En fait, tu es bon devant le but, en faux 9 », je dois prendre des repères. Ici je joue en pointe, en sélection, je joue sur les deux côtés, c’est à moi de m’adapter.
La sélection, tu y vas toujours avec plaisir ?
Avec grand plaisir. On a loupé la qualification pour la Coupe du Monde, ça a été un choc pour tout le pays, pour moi aussi. Là aussi, mentalement, j’ai dû rebondir.
Tu parlais de communication tout à l’heure, tu ne communiques peut-être pas assez !
Je ne communique peut-être pas assez parce que je suis de nature timide. Je préfère prouver sur le terrain. Moi-même, je n’étais pas content de ma première saison, cette année, c’était important de montrer quelque chose sur le terrain plutôt que de parler, de l’ouvrir pour ne rien dire. C’est ma façon de voir les choses, mais je trouve que tout le monde n’a pas forcément quelque chose à dire, on ne peut pas mettre des mots sur tout. Il y a un coach, des cadres pour ça.
Il te reste un an de contrat, quel va être la suite ?
La suite, je ne sais absolument pas, je n’ai eu de discussion avec personne, ni avec le club, ni avec mon agent. J’attends de finir la saison pour voir ce qui va se passer. Je ne me pose plus de questions comme je m’en posais auparavant. Je suis là, j’essaie de finir la saison au mieux.
Propos recueillis par Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports