Face au Paris FC, pour la dernière à la maison et alors que l’enjeu est limité, les Amiénois veulent éviter de quitter leur public sur une triste prestation.
Que cette saison aura été un ascenseur émotionnel pour les supporters amiénois ! D’abord trois premiers mois cauchemardesques, ponctués par une 19ème place en étant la pire équipe à domicile avec 3 nuls et 3 défaites. Puis un gros rebond pendant presque cinq mois, à l’issue desquels les Picards étaient 5èmes, à 2 points de de l’AC Ajaccio et à 3 de Toulouse sur la période, grâce à un enchaînement de gros résultats à la Licorne (7 victoires, 1 nul, 1 défaite). Mais, la fin de saison approchant, au lieu de finir en beauté, les hommes de Philippe Hinschberger ont décroché avec 8 points en autant de matchs, une seule victoire, celle du maintien à Valenciennes et trois matchs sans relief dans leur antre, dont une dernière défaite assez honteuse dans le contenu contre Le Havre. Le dernier succès à domicile remontant à pratiquement deux mois (1-0 contre Nancy).
Une dernière partie de saison que Jessy Benet ne sait « pas trop expliquer » et qui va plutôt à l’encontre d’un vestiaire qui, dans sa cohésion, « termine mieux la saison ». Car si « c’est vrai que par rapport à Grenoble (son ancien club, ndlr), ce n’était pas la même vie de groupe », le milieu de terrain a vu une véritable progression de ce côté au fil de la saison : « On a été voir le match ensemble mercredi, peut-être que ça arrive trop tard. Je pense que les résultats qu’il y a eu au départ n’ont pas aidé, les bons résultats soudent un vestiaire, les résultats ont aidé à nous regrouper. » Il ne s’agit pas non plus selon lui des mêmes travers qu’en début de saison, arguant qu’« une fin de saison et un début de saison, ce n’est jamais pareil. »
Trouver de la motivation partout où c’est possible
Alors, pour expliquer cela, la crainte initiale du relâchement ne serait-elle finalement pas l’hypothèse la plus probable, en dépit des nombreuses négations des joueurs ? Possible malgré tout, car « quand on ne joue pas quelque chose, c’est sûr qu’il n’y a pas la même motivation. » D’autant qu’à cela peut s’ajouter « un peu de fatigue, mentale, physique. » Une usure mentale qui pourrait expliquer un relâchement, après de nombreux mois à cavaler pour rattraper un début de saison raté et à se sauver : « Forcément ça compte, il y a eu des moments difficiles, donc quand on est plus tranquilles, ça fait du bien de souffler. » Un relâchement pas forcément conscient, d’ailleurs. En tout cas, Jessy Benet estime lui, qu’« il y a de la motivation ».
Plus encore, explique-t-il, il doit en y avoir. « On est professionnels donc on est obligé de l’avoir, d’avoir l’envie de gagner des matchs », tranche-t-il ainsi. Une motivation qu’ils pourraient aller chercher, ce samedi, dans « l’envie de se mesurer à une équipe de haut de tableau » mais aussi sur la volonté de « montrer une bonne image à notre public » qui va remplir complètement ou presque la Licorne. Et, ajoute-t-il, « ce serait bien qu’on finisse dans le top 10″, 3 points plus haut, maintenant que la 6ème place est hors d’atteinte. Et puis, tout simplement, le milieu de terrain rappelle que « c’est mieux quand on gagne, on prend plus de plaisir », soit un levier plutôt évident pour ne pas lever le pied.
Ajoutons qu’il faudra nécessairement être mort de faim car le Paris FC, lui, le sera. Si une place de barragiste leur est assurée, « ils ne vont pas venir en claquettes, c’est mieux pour eux de finir 3èmes que 5èmes. » Et même si elle « n’a pas le même rayonnement qu’au cœur de l’hiver, cela reste une équipe redoutable » ajoute Philippe Hinschberger.
Ligue 2, 37ème journée
Samedi 7 mai, 19h, Stade Crédit Agricole La Licorne : Amiens SC (13ème, 44 pts) – Paris FC (5ème, 64 pts)
Le groupe amiénois : Gurtner, Rongier, Zitouni – Nojo Fofana, Opoku, Pavlovic, Xantippe, Lomotey, Sy, Mendy, Gene – Benet, Lachuer, Lusamba, Doums Fofana – Arokodare, Akolo, Badji, Bamba
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports