AMIENS SC – Philippe Hinschberger : « On ne peut que féliciter les joueurs »

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L’Amiens SC a infligé un lourd revers à Grenoble. Logique même si comme souvent, la rencontre a basculé sur des détails.

Si la rencontre a pris des airs de correction au moment d’atteindre l’heure de jeu, cela n’a pas toujours été aussi évident. Ainsi, au moment d’évoquer le début de partie, après le terme de la rencontre, les deux coachs se satisfaisaient de ce que leur équipe y avait produit. Ainsi, pour Philippe Hinschberger, « on a pris le match par le bon bout, on a toujours essayé d’aller de l’avant » tandis que Maurizio Jacobacci estimait que son équipe avait « bien commencé : on avait bien cadré l’adversaire qui arrivait à jouer mais pas à être dangereux. »

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Mamadou Fofana validait ces derniers mots en décrivant une entame « fermée, il n’y avait pas d’occasions de part et d’autres. » Ce qu’admettait malgré tout Philippe Hinschberger, reconnaissant que « ça a été difficile sur la première demi-heure parce que Grenoble a bien fermé les espaces, les côtés, on a moins centré que d’habitudes, moins trouvé de situations. » « Mais on a senti que l’on pouvait être menaçants », insistait-il néanmoins.

Alors, le premier but « sur notre première occasion », comme le souligne le défenseur central malien de l’Amiens SC, a tout changé. Et faire nourrir de gros regrets au technicien isérois qui déplore « une erreur individuelle qui coûte cher » alors que sur ce premier acte « ce n’est pas collectivement que [les Grenoblois ont] été défaillants. »

Un but qui ouvre le jeu

Un but, suivi rapidement d’un deuxième, qui a effectivement « décanté le match », selon les mots de Philippe Hinschberger. D’une part du fait du passage au 4-3-3 à la pause et donc à une équipe qui se découvre plus : « On a vu que l’adversaire est revenu avec un système un peu plus offensif dont on a profité. »

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Même s’il n’a pas été le plus important pour débloquer la rencontre, le deuxième but, joliment exécuté par Tolu Arokodare, a peut-être précipité le changement de système grenoblois.

D’autre part parce que les visiteurs ont continué à commettre des grosses erreurs comme sur le 3ème but où deux joueurs se jettent sur la ligne pour tenter de contrer une éventuelle frappe de Gnahore alors que « s’il n’y a qu’un joueur sur la ligne, il [Badji, ndlr] aurait été hors-jeu » peste Maurizio Jacobacci. Et, comme lui, on n’oubliera pas non plus l’occasion à la 46′ de Mamadou Diallo dont on accordera qu’elle « aurait pu relancer le match. »

Alors que le technicien grenoblois voulait au moins voir un motif d’espoir dans une équipe qui n’a pas lâché même menée 4-0, d’un point de vue amiénois, la fin de match était anecdotique, le coach picard préférant « ne pas regretter nos 20-25 dernières minutes où l’on a joué sans le faire » tandis que Mamadou Fofana semblait tout de même chagriné, en bon défenseur, par un but isérois « que l’on pouvait éviter »

Une équipe qui trouve ses marques

Alors forcément, si le match n’a peut-être pas été aussi enlevé que le succès contre Dunkerque, il y a de quoi être satisfait chez Philippe Hinschberger, notamment de « l’image que l’équipe dégage, c’est une équipe qui joue, qui va vers l’avant. » Une image que complète Maurizio Jacobacci lui-même, insistant non seulement sur la « puissance physique » des Amiénois mais ajoutant avoir modelé son onze en fonction des qualités amiénoises, preuve de l’inquiétude que cette équipe, enfin retrouvée, peut inspirer : « Je voulais renforcer le milieu de terrain avec un 6 devant la défense car on savait qu’ils avaient de bons joueurs au milieu, on ne voulait pas laisser leur 10 [Arnaud Lusamba, ndlr] faire ce qu’il veut parce que sinon, ça devient compliqué, c’est un joueur qui peut faire des différences tout seul. »

Ce constat, c’est aussi celui d’une équipe amiénois qui semble avoir trouvé, plus encore que le bon système et les bons joueurs, la bonne carburation : « Il y a une confirmation, on sent une équipe plus en confiance, qui prend des risques, se désorganise. Ce sont aussi les succès qui valident ce genre de comportements. On profite du fait d’avoir retrouvé des couleurs et de l’allant offensif. On ne peut que féliciter les joueurs. » Mamadou Fofana confirme d’ailleurs cela. Lui qui expliquait, alors que la situation était compliquée, que « nos efforts allaient payer » se délecte ainsi d’avoir eu raison.

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Alors qu’il avait peiné à entrer dans sa saison, Aliou Badji occupe désormais, aux côtés de son compère d’attaque Arokodare, le 10ème rang au classement des buteurs de L2, avec 5 unités.

La faute aussi a une équipe qui commence à trouver ses repères. Dans « cette fameuse défense à trois qui laisse peu de situations », mais aussi offensivement avec des « attaquants qui n’avaient pas ce rendement au départ, ce sont des garçons dangereux, qui techniquement ont progressé. » Philippe Hinschberger ajoute même que « il y a un mois, un mois et demi, je n’aurai pas fait cette association », preuve que, si cela a tardé, comme le mercato amiénois, des complémentarités se sont enfin créées, or « tu ne peux pas jouer sans complémentarité », explique simplement le coach samarien.

Ne pas se relâcher

Mais après avoir confirmé, comme le souhaitaient les Amiénois, et s’être sorti de la zone rouge, les émotions restent mesurées. Bien sûr, « on est contents parce qu’on se donne un peu d’air » glisse Mamadou Fofana qui considère que la saison des Picards « est vraiment lancée, ça se sent à l’entraînement, dans la semaine. » Pour autant, « ce n’est pas fini, il faut continuer ! » assène-t-il. Allant dans le sens de son entraîneur qui rappelle que malgré une 12ème place plus rassurante, les positions sont très resserrés et que l’Amiens SC « n’est pas encore sorti de la zone où tu es en difficulté, donc il faut aborder la suite avec humilité. » Une suite qui s’appelle, qui plus est, Paris FC puis AC Ajaccio. De gros morceaux qui permettront de déterminer à quel stade de sa convalescence est l’ASC.


Amiens SC – Grenoble Foot 38 : 4-1 (2-0)

Buts : Arokodare (35′, 43′), Badji (51′, 56′) pour Amiens ; Anani (85′) pour Grenoble

Amiens SC : Gurtner – Gene (Ciss 81′), Mendy, Lomotey, Fofana, Sy – Gnahore (Lachuer 61′), Benet, Lusamba (Gomis 81′) – Badji (Bamba 61′), Arokodare (Akolo 71′)

Grenoble Foot 38 : Maubleu – Gaspar, Néry (Diallo 46′), Monfray, Nestor, Abdallah – Perez (Marchand 73′), Belmonte (carton jaune 70′, Gersbach 84′), Cissé (De Iriondo 73′) – Henen (Kokhreidze 61′), Anani (carton jaune 53′)


Morgan Chaumier

Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports