AMIENS SC – Philippe Hinschberger : « Le score est quand même sévère »

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L’Amiens SC l’a emporté sur le score net de 3-0 contre Valenciennes. Mais a dû batailler pour y parvenir.

Si le score est sans appel et semble suggérer la facilité, la soirée amiénoise n’a pourtant pas été de tout repos. Elle a d’abord commencé, avant même le coup d’envoi, par la fronde des supporters du kop nord, sans heurts, mais avec notamment des banderoles au message particulièrement acrimonieux à l’égard des dirigeants. Qui ont aussi fait silence tout au long du match. Des manifestations de mécontentement que Philippe Hinschberger comprend dans un contexte de sport professionnel : « A partir du moment où les gens matérialisent leur mécontentement quand le spectacle n’est pas au rendez-vous, il faut l’accepter. Si on ne l’accepte pas, on va jouer en district, on est tranquille, il y a 5 spectateurs dont 4 de votre famille et après on boit des bières. Ici, on a des comptes à rendre, quand les gens ne sont pas contents, il faut qu’ils le fassent savoir, et il faut l’accepter. »

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Le message des ultras amiénois était à la fois clair et peu amène à l’encontre du président Bernard Joannin mais également de John Williams, dont ils ont réclamé le départ

Une première période à l’avantage des visiteurs

Et surtout, il faut être capable de ne pas céder sous la pression. Le début de rencontre peut pourtant laisser penser que c’est le cas. Les Valenciennois prennent les choses par le bon bout et les Amiénois sont « un peu crispés » aux dires de leur entraîneur. On ne peut ainsi pas totalement donner tort à Olivier Guégan lorsqu’il affirme que son équipe « rentre à la mi-temps à 1-0 sur un penalty, alors qu’on doit au moins rentrer à 0-0 si ce n’est en menant au score. » D’ailleurs, son homologue picard ne dit pas le contraire quand il évoque une « première mi-temps délicate avec des occasions nettes pour Valenciennes qui fait une bonne mi-temps. » Au point de lui faire dire qu’« à la mi-temps, on peut très bien être menés de deux buts. »

Notre match n’est pas parfait, en première mi-temps, Valenciennes était meilleur que nous, on a beaucoup souffert, mais on a mieux maîtrisé les éléments du match.

Philippe Hinschberger

Dans le détail, le coach samarien distingue deux parties dans cette première période. D’abord « une première demi-heure difficile » puis une évolution vers un dernier quart d’heure « déjà meilleur ». Mais si l’Amiens SC bascule en tête à la pause, c’est aussi une question d’efficacité. « Dans le football, il faut être efficace, peste ainsi le technicien valenciennois. On a les situations pour marquer, on a manqué d’efficacité tant offensivement où l’on n’a pas fait mal à l’adversaire que défensivement où sur le penalty, on perd le ballon au milieu de terrain et on se prend un contre de 50 mètres. C’est là-dessus que je suis fâché. »

Un second but qui change tout

Mais « malgré tout à 1-0, tu es toujours dans le match » ajoute le coach nordiste. Le vrai tournant, c’est alors le second but, sur une inspiration de Kader Bamba sur coup-franc, lui qui avait déjà obtenu le pénalty et que loue son entraîneur : « C’est un dynamiteur, il fait sauter des verrous ». Tout en n’omettant pas de souligner qu’« il est malin, il sait se mettre dans de bonnes situations », ce qui pourrait bien faire référence à la façon dont il s’est procuré ce coup-franc pas forcément évident. Et « à 2-0, ce n’est plus le même match, le rapport de force s’inverse », reconnait Olivier Géguan qui concède ainsi une « deuxième mi-temps beaucoup trop désordonnée » de la part des siens.

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Si Bamba a été le premier à mettre le feu aux poudres, l’activité d’Arnaud Lusamba a dicté le rythme de la rencontre des Amiénois, dans les temps faibles comme dans les temps forts

« Le deuxième but nous a libérés, abonde Philippe Hinschberger, et en fin de match, on a fait ce qu’on aimerait voir plus souvent, du jeu vers l’avant, des contre-attaques. » Une deuxième période à l’image d’un Arnaud Lusamba monté en puissance dans cette rencontre et qui a satisfait son coach : « Arnaud a été bon. Il a rempli le rôle qu’on attend de lui, il oriente le jeu, il casse les lignes, il est présent à la finition. Le fait qu’il marque, c’est aussi ce que j’attendais de lui. » Mais aussi d’un Arokodare de nouveau décisif en sortie de banc : « Il a fait une bonne entrée, il a fait une bonne remise sur le troisième but, c’est plutôt positif pour un attaquant » Et si l’entraîneur amiénois admet que « le score nous a donné des espaces », il retient donc que « ce soir (samedi ndlr), on s’est fait plaisir. »

Un état d’esprit retrouvé ?

La victoire au bout de la rencontre, on peut être tenté de lier cela au changement de système opéré par Philippe Hinschberger, vers un 5-3-2, dont il explique que « ce n’était pas tellement pour être plus solide derrière mais aussi pour changer notre animation offensive, passer avec deux attaquants qui sont complémentaires. » Mais ce dernier réfute cet argument, préférant revenir sur son leitmotiv d’avant-match : « Ce n’est pas dû au changement de système, on a eu l’état d’esprit pour. On a su souffrir ensemble en première mi-temps, on a su concéder des occasions sans rompre, on a su marquer au bon moment, à partir de là, les matchs sont plus faciles. »

Maintenant qu’est arrivée « la victoire qu’on attendait », on peut penser que le déclic a eu lieu. Toutefois, « on n’est pas dans la guérison immédiate, on sort de 3 mois compliqués », rappelle le coach picard. Mais s’il « ne faut pas s’enflammer », il y a de quoi, tout de même, « être content du travail effectué ». Surtout, à défaut d’annoncer à coup sûr des jours meilleurs, « quand on peut surfer sur la victoire, c’est plus facile. Ça change des choses dans l’ambiance de travail. » D’autant que comme l’affirme Philippe Hinschberger « la confiance ne peut revenir que par les résultats » Ainsi, « j’espère que ce match va nous décomplexer » glisse-t-il finalement. Réponse, dans une semaine, à Bastia.


Amiens SC – Valenciennes FC : 3-0 (1-0)

Buts : Lusamba (41′ s.p., 78′), Bamba (57′)

Amiens SC : Gurtner – Alphonse, Mendy, Pavlovic, Fofana, Sy (Xantippe 46′) – Lomotey (carton jaune 81′), Lachuer, Lusamba (Gnahoré 85′) – Bamba (carton jaune 77′, Akolo 78′), Badji (carton jaune 35′, Arokodare 66′)

Valenciennes FC : Chevalier – Debuchy, Ntim (Masson 65′), Doukouré, Cuffaut, Lecoeuche (Dos Santos 78′) – Picouleau (carton jaune 77′), Kaba (D’Almeida 78′) – Yatabaré (Hamache 55′), Robail, Ayité (Ouattara 65′)


Morgan Chaumier

Crédit photos : Léandre Leber / Morgan Chaumier – Gazettesports