AMIENS SC – Philippe Hinschberger : « De plus en plus urgemment, il faut prendre conscience de la situation »

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En conférence de presse avant la réception de Valenciennes ce samedi, Philippe Hinschberger a tenu tout particulièrement à insister sur l’urgence de la situation et sur l’importance de l’aspect mental pour faire basculer les choses.

  1. La semaine de travail après Dijon : On a fait un peu comme habituellement, on ne va pas sortir un lapin du chapeau toutes les semaines. On s’est remis au boulot dès lundi après-midi en chassant ce match de Dijon. On nous a fait beaucoup de reproches parce qu’on n’a pas marqué, ce n’est pas faux, parce qu’on n’a pas cadré, ça, c’est plus grave.

  2. Pour moi, ce qui est plus embêtant, c’est notre animation offensive dans les 30 derniers mètres. On manque de justesse, de qualité de déplacement, de connivences. Je rappelle qu’on a refait toute notre animation offensive et ça ne se fait pas en claquant des doigts.

  3. De plus en plus urgemment, il faut prendre conscience de la situation. Et, plus que toute autre chose, c’est une histoire d’état d’esprit. Il n’y a plus de calcul, y compris dans mon choix des 18. J’ai pu être patient, faire confiance. Maintenant, je n’ai plus le droit de me tromper sur un seul joueur des 18. on n’a pas trop le droit en temps normal, là, encore moins. L’appel dans les 18 est plus que jamais au mérite.

  4. On réfléchit à toutes sortes de choses qu’on peut mettre en place. Mais pour moi, c’est notre état d’esprit qui est à creuser. On a des joueurs qui sont concernés quand on a le ballon, un peu moins quand on ne l’a pas. Ce ne sont pas les pieds à faire progresser, aujourd’hui, c’est dans les têtes qu’il faut avancer. Le travail à la perte du ballon, c’est dans les têtes, et des fois, on part de loin.

  5. On discute déjà pas mal, à un moment, il faut arrêter de parler. C’est un vestiaire qui n’a pas beaucoup d’émotions, c’est dur de voir le curseur de conscience de gravité. Après, les mecs ne sont pas fous, il en va de leur carrière, de la mienne aussi, d’ailleurs. C’est un vestiaire qui manque un peu de pique. Les engueulades, c’est chiant, mais quand on s’engueule, c’est qu’on se parle, c’est bien de mettre un peu de parole. Si on en est là aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas su se rebeller. Au moins en certaines circonstances parce qu’on a parfois su le faire.

  6. Le sentiment de jouer gros sur les matchs à venir : Non, dans un club, chacun à sa place, le président préside, prend les décisions pour son club. Mon seul stress, c’est de gagner demain soir, je ne me pose pas d’autres questions. Mais c’est sûr que si on reste encore 2-3 matchs sans victoire, on va se poser des questions, c’est naturel. Les gens s’en posent déjà, et c’est normal. Mais je sais ce que j’ai à faire. Et puis je vais y arriver ou ne pas y arriver.

  7. Notre grande difficulté, c’est de repositionner nos objectifs. Quand tu arrives à Amiens, tu aspires à autre chose qu’à jouer la 19ème place. Aujourd’hui, il faut repositionner nos objectifs sur le court terme. J’ai demandé 3 victoires sur les 8 derniers matchs, il n’en reste déjà plus que 7, il faut qu’on tourne à 20 points à la trêve. C’est très dur, parce que ce n’est pas l’objectif du club, tout le monde doit repositionner ses objectifs, c’est difficilement entendable ou acceptable. Mais aujourd’hui, il faut laisser le club en L2. Repositionnons-nous déjà au milieu de tableau si on peut, c’est ça notre objectif mais on ne peut pas parler 3ème-4ème place en ce moment.

  8. Valenciennes, c’est une très bonne équipe, avec Debuchy, Robail, Ayité. C’est une équipe très bien rodée, qui se connaît par cœur, avec un très bon potentiel offensif. C’est une équipe très forte en transition, parce que ça joue juste. On sait le match que ça va faire, il faut être très rigoureux là-dessus. Ils ont deux très bons attaquants qu’il va falloir mettre sous l’éteignoir.

  9. La question de la possession, ce n’est plus d’actualité dans le football, tu as des équipes qui abandonnent le ballon de manière volontaire pour se positionner plus bas et pouvoir contrer. On doit être entre les deux, être capable d’être une équipe de transition qui fait mal en contre, même à domicile, sur les ballons qu’on va récupérer. Pour ça il faut jouer juste, il faut se projeter, mettre des courses. On doit être aussi aptes à jouer en attaque placée et surtout dégager de la confiance dans notre jeu. C’est sur ce dernier point qu’il faut accompagner les joueurs, les faire prendre conscience de nos qualités.

  10. Le risque que le public manifeste son mécontentement : C’est normal, les gens ne sont pas contents. Ça peut jouer dans les deux sens, on ne sait pas. Le comportement du public, il faut le comprendre, c’est normal. Après, si on aime son équipe, il faut être derrière. Pour moi, ce que le public ne supporte pas, ce sont les gens qui ne courent pas, donc si des gens ne courent pas et qu’ils se font attraper, c’est normal et ce sera bien fait. Si on veut emmener le public, il faut qu’on gagne les matchs

  11. Tu peux courir longtemps sans gagner des matchs, aujourd’hui, le football, c’est accélérer, déceler, changer de direction. C’est aussi puissance/vitesse.

  12. La confiance s’acquiert à l’entraînement, dans tes débuts de match, dans le premier grain de sable où tu ne vas pas être en panique, dans ta réussite sur les coups de pied arrêtés. Le premier corner à Dijon, ça fait mal, ce n’est pas un bon signal.


Morgan Chaumier

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Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports